À Paris, le CAC 40 perdait 0,22% (12,82 points) en clôture à 5.881,21 points après avoir cédé jusqu'à 1,01% en matinée puis fait une brève incursion en territoire positif en toute fin de journée. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,43% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,16%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,11%, le FTSEurofirst 300 0,31% et le Stoxx 600 0,4%.

Ce dernier a touché en début de séance son plus bas niveau depuis le 4 novembre après le vote par la Chambre américaine des représentants de deux textes approuvés la veille par le Sénat en soutien aux manifestants de Hong Kong, interprété comme un obstacle supplémentaire à la conclusion d'un accord commercial.

Ces votes ont conforté le scénario d'un report de la signature d'un accord, évoqué mercredi par plusieurs sources proches du dossier. Le vice-Premier ministre chinois Liu He s'est toutefois déclaré "prudemment optimiste" sur les chances d'un accord partiel et selon le Wall Street Journal, Pékin a invité les négociateurs américains à une nouvelle session de discussions en face à face à Pékin.

De son côté, le quotidien chinois South China Morning Post évoque un report de l'entrée en vigueur des droits de douane américains prévue le 15 décembre même si un accord commercial n'est pas conclu d'ici-là.

"Les informations divergentes concernant le commerce ont laissé aux investisseurs un sentiment d'inconfort car ils ne savent pas quel côté croire. Faute de clarté, les intervenants jouent la prudence et s'éloignent des actions", explique David Madden, analyste de CMC Markets.

Les tensions commerciales continuent par ailleurs d'assombrir l'horizon économique: l'OCDE a revu à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2020 de 3% à 2,9%, au plus bas depuis dix ans.

VALEURS

L'indice Stoxx du secteur européen des matières premières a une nouvelle fois souffert des doutes sur le commerce USA-Chine avec un repli de 1,32%, un facteur auquel s'est ajoutée la chute de 13,62% du sidérurgiste allemand ThyssenKrupp, lourdement sanctionné par le marché après avoir annoncé renoncer à verser un dividende pour la première fois depuis six ans.

Sanofi a gagné 2,8%. Selon plusieurs sources, le groupe pharmaceutique étudie toutes les options concernant ses activités de médicaments sans ordonnance, qui pourraient être valorisées 30 milliards de dollars (27 milliards d'euros).

LVMH a cédé 0,74% après les informations de Reuters selon lesquelles le numéro un mondial du luxe a relevé son offre d'achat pour Tiffany et obtenu l'accès aux comptes du joaillier américain. Ce dernier prend 2,57% à Wall Street.

A noter aussi, la première séance réussie de l'action Française des Jeux, qui a terminé la séance à 22,70 euros, plus de 16% au-dessus de son prix d'introduction.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, l'indice Dow Jones perdait 0,27%, le Standard & Poor's 500 0,24% et le Nasdaq Composite 0,35%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage sont restées stables la semaine dernière à 227.000 et leur moyenne mobile sur quatre semaines a augmenté à 221.000; l'indice d'activité "Philly Fed" a rebondi plus qu'attendu à 10,4 après 5,6 en octobre; et les reventes de logements ont augmenté plus qu'attendu en octobre.

Dans la zone euro, l'indice de confiance du consommateur de la Commission européenne est remonté à -7,2 en première estimation après -7,6 le mois dernier.

CHANGES

Le marché des devises est lui aussi hésitant face au flux de nouvelles sur le commerce: le dollar, après avoir cédé du terrain, est revenu à l'équilibre face aux autres grandes devises.

L'euro s'échange en légère baisse à 1,1067 dollar après avoir atteint son plus haut niveau depuis le 5 novembre à 1,1096.

Le yuan chinois, au contraire, a touché sur le marché "onshore" son plus bas niveau depuis le 1er novembre à 7,0450 pour un dollar.

TAUX

Malgré les interrogations sur le commerce, les rendements des emprunts d'Etat de référence de la zone euro sont repartis à la hausse après trois séances consécutives de baisse, un rebond qui s'explique par des prises de bénéfice: en fin de séance, celui du Bund allemand à dix ans prenait un peu plus de trois points de base à -0,325%, après avoir touché mercredi un plus bas de près de trois semaines à -0,384%.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en forte hausse, dopés par la perspective d'une nouvelle prolongation par l'Opep et ses alliés des mesures d'encadrement de la production. Selon trois sources de l'Opep, la Russie soutient la position de l'Arabie saoudite visant à assurer la stabilité des prix dans l'optique de l'entrée en Bourse d'Aramco.

Le Brent gagne 1,49% à 63,33 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,63% à 57,94 dollars.

A SUIVRE VENDREDI:

La journée de vendredi sera animée entre autres par les chiffres des indices PMI "flash" en Europe et par le discours que Christine Lagarde, la nouvelle présidente de la Banque centrale européenne (BCE), doit prononcer au Congrès bancaire européen à Francfort.

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