Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi, profitant d'un regain d'appétit pour les actifs risqués sensible sur l'ensemble des marchés face à la multiplication des signes de reprise de l'activité économique.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 1,46% (66,33 points) à 4.606,24 points, sa meilleure clôture depuis le 29 avril.

A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,27% et à Francfort, le Dax a gagné 1%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,94%, le FTSEurofirst 300 0,99% et le Stoxx 600 1,08% après avoir atteint en séance son plus haut niveau depuis le 10 mars à 349,72 points.

Les investisseurs ont ainsi salué les derniers signes en date de "réouverture" de l'économie mondiale, comme la perspective d'une reprise prochaine du tourisme en Espagne, celle d'une réouverture des frontières à l'échelle de l'Union européenne ou la possibilité d'un assouplissement plus tôt que prévu des mesures de distanciation sociale en Allemagne.

Ils apprécient aussi les annonces de plusieurs laboratoires pharmaceutiques américains, comme Merck & Co ou Novavax sur la recherche d'un vaccin contre le coronavirus.

VALEURS

Parmi les secteurs européens les plus à même de bénéficier de la reprise de l'activité économique, celui des transports et du tourisme a bondi de 6,94%, celui des banques de 5,36% et celui de l'automobile de 2,93%.

Au sein du CAC 40, la plus forte hausse est pour le groupe hôtelier Accor, dont le cours a gagné 11,05%, devant l'opérateur de centres commerciaux Unibail Rodamco-Westfield (+10,13%) et la banque BNP Paribas (+8,49%).

Renault et PSA ont pris respectivement 6,1% et 5,39% et étaient déjà en nette hausse avant l'annonce en toute fin de séance par Emmanuel Macron de mesures de soutien à la filière automobile française.

Parmi les performances les plus spectaculaires du Stoxx 600, IAG, le propriétaire de British Airways et Iberia, a gagné 22,54% et le tour opérateur TUI 52,02%.

A la baisse, Scor a cédé 2,31% après avoir suspendu son dividende.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le ver, le Dow Jones s'adjugeant 2,41%, le Standard & Poor's 500 1,61% et le Nasdaq Composite 0,78%.

Le S&P 500 a repassé les 3.000 points et sa moyenne mobile sur 200 jours, considérée comme un important indicateur de la tendance de long terme, pour la première fois depuis le 5 mars.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, l'indice de confiance du consommateur du Conference Board s'est légèrement redressé en mai à 86,6 après 85,7 (révisé) en avril et contre 87,5 attendu par le consensus Reuters. Par ailleurs, les ventes de logements neufs ont enregistré une hausse inattendue en avril à 623.000 en données annualisées contre 480.000 attendu par le marché.

En Europe, le moral des exportateurs allemands mesuré par l'institut Ifo s'est légèrement redressé en mai après un mois d'avril "catastrophique".

CHANGES

L'optimisme ambiant défavorise le dollar en le privant de son attrait de valeur refuge liquide: l'indice qui mesure les fluctuations de la devise américaine par rapport à un panier de référence recule de 0,81% et s'achemine ainsi vers sa pire séance depuis le 27 mars.

L'euro remonte ainsi vers 1,0980 dollar, même si ses gains sont limités par les informations de Reuters selon lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) se prépare à l'éventualité d'un arrêt de la participation de la Bundesbank allemande à ses rachats d'actifs.

TAUX

Sur les marchés obligataires, le regain d'appétit pour le risque s'est traduit par une baisse des prix des emprunts d'Etat et donc par une remontée marquée des rendements de référence: celui du Bund allemand à dix ans a augmenté de près de six points de base à -0,426%, son équivalent français est repassé en territoire positif et le dix ans américain prend près de cinq points à 0,7014%.

Le dix ans italien s'est distingué pour une fois en baissant à 1,557%, au plus bas depuis le 9 avril, et son écart (spread) avec le dix ans allemand est revenu sous 200 points de base.

PÉTROLE

Avant d'effacer une partie de ses gains à l'approche de la clôture européenne, le marché pétrolier a profité, comme les actions, des espoirs de reprise de la demande, mais aussi de la confiance accrue dans le respect par les grands pays producteurs de leurs promesses en matière de réduction de l'offre.

Le Brent cède 0,03% à 35,52 dollars le baril après un pic à 36,68 tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,29% à 33,68 dollars.

OR

Le cours de l'or recule de 0,86% à 1.714,29 dollars l'once, s'éloignant un peu plus du pic de plus de six ans atteint la semaine dernière avec le regain de tension entre les Etats-Unis et la Chine.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)