par Patrick Vignal

Les Bourses européennes ont abordé lundi le mois de juin sur un air optimiste dans la foulée d'un mois de mai faste pour les marchés d'actions, les investisseurs saluant les signes de reprise de l'économie avec la levée progressive des mesures de confinement.

La hausse a été nette, malgré la violence qui fait rage dans les villes américaines et une tension qui reste vive entre les Etats-Unis et la Chine.

Le CAC 40 a pris 1,43% à 4.762,78 points et le Footsie britannique a gagné 1,48%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,91%, le FTSEurofirst 300 de 1,19% et le Stoxx 600 de 1,1%.

Les Bourses de Francfort et de Zurich étaient fermées en ce lundi de Pentecôte.

Les indices européens ont peu réagi à l'annonce d'indices PMI manufacturiers dans la zone euro en légère progression au mois de mai mais toujours plombés par les mesures de confinement imposées par les gouvernements pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

Ils ont été portés en revanche par l'absence de représailles américaines sévères contre la Chine autour de la situation à Hong Kong.

Le climat n'en reste pas moins tendu sur ce front avec la promesse faite lundi par la Chine de réagir avec fermeté à toute tentative des Etats-Unis visant à nuire à ses intérêts après la décision de Donald Trump de mettre fin au statut spécial dont bénéficiait Hong Kong.

VALEURS

Tous les secteurs européens ont terminé dans le vert avec des progressions particulièrement marquées pour l'indice Stoxx des banques (+2,64%), celui des ressources de base (+2,09%) et celui des transports et loisirs (+3,04%).

A Paris, où presque toutes les valeurs du CAC 40 ont clôturé en territoire positif, Publicis a grimpé de 8,15%, Renault et PSA gagnant respectivement 6,19% et 4,61%

La plus forte progression de l'indice parisien revient à l'opérateur de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (+11,24%) qui profite toujours de la réouverture progressive des magasins.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street évoluent en hausse prudente après avoir ouvert en légère baisse au sortir d'une sixième nuit de colère et de troubles consécutifs à la mort de George Floyd lors de son interpellation lundi dernier par la police de Minneapolis.

La tendance a profité de la publication de l'indice ISM manufacturier, qui est remonté en mai après avoir touché en avril un creux de 11 ans, un signal fort que le pire est passé pour l'industrie américaine, même si la reprise prendra du temps en raison de l'explosion du chômage.

Aux valeurs, Coty bondit de 20,06% après la nomination de son président Peter Harf au poste de directeur général en remplacement de Pierre Laubies, qui a démissionné après moins de deux ans à la tête du fabricant américain de cosmétiques.

A la baisse, Pfizer recule de 8,27% après avoir annoncé qu'il était peu probable que l'étude clinique de phase 3 sur son traitement contre le cancer du sein Ibrance atteigne son objectif principal.

CHANGES/TAUX

Du côté des devises, le dollar, qui perd de son attrait de valeur refuge et souffre en outre de la violence dans les villes américaines, perd 0,4% face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui remonte à 1,113 dollar, à proximité d'un plus haut depuis la mi-mars.

Sur le front de la dette souveraine, l'optimisme concernant la reprise de l'activité économique se traduit par une remontée des rendements: celui des Treasuries à dix ans prend quatre points de base à 0,68% et celui du Bund de même échéance en gagne cinq à -0,4%.

Le marché obligataire attend avec impatience la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne qui se tiendra jeudi. Les investisseurs s'attendent à ce que l'institution de Francfort annonce qu'elle augmente significativement le montant des actifs qu'elle rachète dans la cadre de son Programme d'achats d'urgence pandémique (PEPP).

PÉTROLE

Les cours du pétrole restent orientés à la baisse malgré l'annonce de discussions entre l'Opep et la Russie sur une prolongation de la réduction de la production.

Le baril de Brent perd 0,3% à 37,73 dollars et celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,9% à 34,82 dollars.

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