À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,56% (29,95 points) à 5.393,74 points après avoir dépassé en séance les 5.400 points pour la première fois depuis le 4 septembre. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,42% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,5%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,3 %, le FTSEurofirst 300 0,35% et le Stoxx 600 0,33%.

Hésitants pendant une bonne partie de la séance, les indices européens ont amplifié leur progression après l'ouverture positive de Wall Street. Les places asiatiques avaient auparavant gagné du terrain (+1,08% pour Tokyo, +1,14% pour Shanghai), profitant de la perspective de mesures de soutien à l'activité en Chine et de la promesse du Premier ministre chinois, Li Keqiang, de ne pas recourir à une dévaluation compétitive du yuan.

Plus largement, les annonces américaines et chinoises de mardi en matière de relèvement des droits de douane ont en quelque sorte levé des incertitudes, dégageant l'horizon à court terme pour les investisseurs, expliquent des intervenants.

Ces éléments l'emportent sur les préoccupations liées à l'impact économique de la guerre commerciale, pourtant bien concrets, comme le montre la révision à la baisse de la prévision de croissance en Allemagne de l'institut IW.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, les marchés boursiers évoluaient eux aussi en nette hausse, le Dow Jones s'adjugeant 0,72%, à moins de 1% de son record de janvier, et le Standard & Poor's 500 prenait 0,16% même si le Nasdaq Composite cédait 0,21%, freiné entre autres par Microsoft (-1,28%) après un dividende jugé décevant.

L'indice de volatilité du CBOE est quant à lui revenu à son plus bas niveau depuis le 10 août.

La tendance à Wall Street est soutenue entre autres par les valeurs financières sur fond de remontée marquée des rendements obligataires. L'indice S&P du secteur prend 1,59%.

TAUX

Les rendement des obligations du Trésor américain poursuivent en effet leur remontée, à plus de 3,07% pour le dix ans, son plus haut niveau depuis la mi-mai, et à 2,81% pour le deux ans, au plus haut depuis 2008.

Leur hausse, à une semaine de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale, est favorisée entre autres par les chiffres meilleurs qu'attendu des mises en chantier aux Etats-Unis.

Sur le marché obligataire européen, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, s'affiche à 0,488% en fin de journée après avoir franchi le seuil de 0,5% pour la première fois depuis la mi-juin.

Les rendements italiens se sont par ailleurs orientés à la hausse après les déclarations du vice-président du Conseil Luigi Di Maio appelant le ministre de l'Economie, Giovanni Tria, à davantage de souplesse budgétaire.

VALEURS

Côté actions en Europe, le regain d'optimisme sur l'impact des tensions commerciales et la hausse des cours des matières premières (+1,49% pour le nickel, +0,29% pour le cuivre, par exemple) ont permis à l'indice Stoxx du secteur des ressources de base de bondir de 3,13%, sa meilleure performance depuis le 24 juillet.

Les valeurs sidérurgiques ont en outre bénéficié du relèvement des prévisions de résultats de l'allemand Salzgitter. Ce dernier a gagné 5,78% et ArcelorMittal 3,93%.

Autre secteur entouré: l'automobile, après la confirmation des objectifs de l'allemand Schaeffler, qui a pris 2,98%, tirant dans son sillage les français Valeo (+4,28%) et Faurecia (+5,22%), et les bons chiffres des ventes de voitures en Europe en juillet-août.

A la baisse, le groupe britannique de distribution spécialisée Kingfisher a cédé 6,3% après des résultats pénalisés par sa branche française (Castorama, Brico Dépôt).

La banque danoise Danske Bank a perdu 3,35% après la démission de son directeur général, conséquence de l'implication du groupe dans une affaire de blanchiment d'argent présumé.

CHANGES

Le dollar est pratiquement stable face à un panier de devises de référence et l'euro se traite autour de 1,1675 dollar, non loin de son niveau de mardi soir.

La journée a été plus agitée pour la livre sterling: après avoir profité de l'accélération de l'inflation en août au Royaume-Uni, à 2,7% sur un an, elle a cédé du terrain en réaction à des informations selon lesquelles Londres va rejeter les propositions de l'Union européenne sur la question épineuse de la frontière irlandaise.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse, plus marquée pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) (+1,23% à 70,71 dollars) que pour le Brent (+0,27% à 79,24 dollars) après l'annonce d'une baisse un peu moins marquée qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand