PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse prudente en début de séance mercredi malgré les inquiétudes liées à la pandémie de coronavirus alors que se multiplient les nouvelles mesures de restriction et après l'interruption de deux études cliniques sur des vaccins potentiels.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,16% à 4.955,39 points vers 08h00 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,41% et à Francfort, le Dax avance de 0,3%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,15%, le FTSEurofirst 300 de 0,05% et le Stoxx 600 de 0,2%.

Le président français, Emmanuel Macron, devrait annoncer en fin de journée de nouvelles mesures visant à freiner la propagation du coronavirus qui pourraient inclure des couvre-feux partiels. Mardi, l'Italie et les Pays-Bas, entre autres, ont durci leurs propres protocoles sanitaires, Rome interdisant les fêtes dans les restaurants ou en plein air tandis que La Haye renouait avec un confinement partiel.

Ces décisions interviennent alors que le développement d'un ou plusieurs vaccins contre le COVID-19 se heurte à de nouveaux obstacles: quelques heures après le géant américain de la pharmacie Johnson & Johnson, son compatriote Eli Lilly a annoncé l'interruption de sa propre expérimentation.

Parallèlement aux préoccupations liées à la pandémie, les investisseurs doivent faire avec l'absence persistante d'avancées sur des mesures de relance aux Etats-Unis, un thème qui a contribué à la hausse de la semaine dernière.

A Wall Street, la séance sera animée aussi par la poursuite des publications de résultats dans le secteur bancaire américain avec celles de Bank of America, Goldman Sachs et Wells Fargo.

VALEURS

Les secteurs européens les plus exposés à l'impact de la pandémie sont dans le rouge, à commencer par celui du tourisme et des loisirs, dont l'indice Stoxx perd 0,73%, ou celui de l'immobilier (-0,62%).

Les valeurs bancaires restent en revanche bien orientées (+1,06%), tout comme celles de l'automobile (+0,63%).

Dans l'actualité des résultats, le spécialiste néerlandais des équipements de fabrication de semi-conducteurs ASML abandonne 0,6% malgré des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et une prévision de croissance à deux chiffres pour 2021, mais le spécialiste de navigation TomTom prend 5,99% après avoir battu le consensus.

A Paris, Vivendi gagne 1,68%, profitant des informations de Bloomberg selon lesquelles le chinois Tencent veut doubler, à 20%, sa participation dans Universal Music Group, la filiale de musique du groupe.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée sur une hausse de 0,11% mais il avait passé une partie de la séance dans le rouge et le Topix, plus large, a reculé de 0,32%.

En Chine, le SSE Composite de Shanghaï a perdu 0,56%, pénalisé entre autres par les craintes liées aux nouvelles règles fixées par Pékin en matière d'endettement des entreprises. Le promoteur immobilier China Evergrande a par exemple chuté de 16,86% à Hong Kong.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture en hausse à Wall Street, qui effacerait ainsi une partie des pertes subies mardi après les annonces de Johnson & Johnson et d'Eli Lilly.

Le Dow Jones a perdu 0,55% ou 157,71 points à 28.679,81, le S&P-500 a reculé de 22,29 points, soit -0,63%, à 3.511,93 et le Nasdaq Composite a cédé 12,36 points (-0,10%) à 11.863,90 points.

Johnson & Johnson a abandonné plus de 2%, Eli Lilly près de 3%.

Par ailleurs, Apple, qui avait grimpé de plus de 6% à la veille de la présentation de ses nouveaux iPhone compatibles avec la 5G, a reculé de 2,6% après avoir dévoilé ses nouveaux modèles.

Dans le secteur bancaire, JPMorgan a cédé 1,6% malgré un bénéfice supérieur aux attentes et Citigroup a plongé de près de 4,8% après un bénéfice trimestriel en baisse de 34%.

TAUX

L'anticipation de nouvelles mesures de soutien monétaire à l'économie pour contrer l'impact de la crise sanitaire pèse de nouveau sur les rendements obligataires en Europe: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est tombé à -0,574%, son plus bas niveau depuis début mai, en baisse de près de deux points de base.

Son équivalent américain s'affiche à 0,7239%, creusant son repli de mardi.

CHANGES

Le dollar s'apprécie face à un panier de devises de référence (+0,07%), profitant du mouvement général de repli sur les actifs jugés les plus sûrs.

L'euro, lui, revient vers 1,1730 dollar et la livre sterling cède plus de 0,3% face au billet vert comme face à la monnaie unique, la perspective d'une absence d'accord avec l'Union européenne à la date-butoir de jeudi se faisant de plus en plus nette.

PÉTROLE

Le prix du baril recule face aux craintes de voir la montée des cas d'infection par le coronavirus et les nouvelles mesures de restriction dans de nombreux pays peser sur la demande. Un facteur auquel s'ajoute la poursuite du retour à la normale dans le golfe du Mexique après les interruptions de production liées au passage de l'ouragan Delta.

Le Brent abandonne 0,64% à 42,18 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,72% à 39,91 dollars.

La publication des chiffres hebdomadaires sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis est décalée de 24 heures par le Columbus Day célébré lundi.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)