PARIS (Reuters) - Londres exceptée, les Bourses européennes ont clôturé dans le vert mercredi une séance hésitante, une actualité riche dans le domaine des fusions-acquisitions ayant compensé le regain d'inquiétude pour la reprise économique lié à la résurgence de la pandémie de coronavirus dans plusieurs pays.

À Paris, le CAC 40, qui a passé une partie de la journée en territoire négatif, affiche en clôture une hausse de 0,21% (11,7 points) à 5.662,67 points et à Francfort, le Dax a progressé de 0,11% alors qu'à Londres, le FTSE 100, pénalisé par l'appréciation de la livre sterling, abandonnait 0,07%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,12%, le FTSEurofirst 300 0,18% et le Stoxx 600 0,11%.

La perspective d'une prolongation, voire d'un durcissement, des restrictions à l'activité dans plusieurs pays est perçue comme une menace pour les prévisions de reprise économique sur lesquelles s'est en partie appuyée la hausse des premières séances de l'année.

J.P. Morgan a par exemple ramené de 3,5% à zéro sa prévision de croissance pour l'Italie au premier trimestre.

De son côté, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a expliqué que les prévisions de rebond présentées en décembre restaient valables tout en précisant que cela impliquait que les restrictions soient levées d'ici fin mars.

Les investisseurs surveillent par ailleurs les débats au Congrès américain sur la nouvelle procédure en destitution ("impeachment") lancée contre Donald Trump.

VALEURS

Vedette du jour sur les marchés européens, Carrefour a vu son cours s'envoler de 13,39% à 17,54 euros, au plus haut depuis juillet 2019, après avoir été approché par le canadien Alimentation Couche-Tard avec une offre préliminaire à 20 euros par action.

Autre hausse spectaculaire, celle de l'opérateur espagnol Telefonica, qui a pris 9,67% après l'annonce d'un accord de cession des tours de sa filiale Telxius Telecom en Europe et en Amérique latine à American Tower Corporation pour 7,7 milliards d'euros.

Euronext (+3,91%) et London Stock Exchange Group (+1,85%) ont quant à eux bénéficié du feu vert de la Commission européenne au rachat de Refinitiv par le britannique, qui prévoit la cession de la Bourse de Milan à Euronext.

A la baisse, Renault a cédé 2,93% à la veille de la présentation de son nouveau plan stratégique et les valeurs bancaires (-1,13%) ont souffert à la fois du repli des rendements obligataires et des doutes sur les perspectives de reprise.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street restait hésitante, le Dow Jones étant pratiquement inchangé tandis que le Standard & Poor's 500 gagnait 0,22% et le Nasdaq Composite 0,5%.

Les investisseurs américains attendent avant tout le vote de la Chambre des représentants à Washington sur la procédure en destitution ("impeachment") visant Donald Trump.

Intel se distingue avec un bond de 7,55% après l'annonce de la nomination d'un nouveau directeur général. Le groupe, dont la stratégie est contestée par le fonds activiste Third Point depuis plusieurs semaines, a précisé que ses résultats du quatrième trimestre seraient supérieurs aux prévisions.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, la hausse des prix à la consommation s'est accélérée en décembre, à 0,4% sur un mois et 1,4% sur un an, sans provoquer de réaction marquée des marchés.

En zone euro, la production industrielle de novembre a dépassé les attentes avec une augmentation de 2,5% par rapport à octobre et de 0,6% sur un an.

CHANGES

Le dollar profite de la pause dans la baisse des rendements obligataires américains pour reprendre un peu plus de terrain face aux autres grandes devises: l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence prend 0,26%.

L'euro revient ainsi sous 1,2160 dollar.

La séance est aussi marquée par la poursuite de la remontée de la livre sterling, qui a touché un plus haut de sept semaines face à l'euro (+0,13%) au lendemain des déclarations du gouverneur de la Banque d'Angleterre soulignant les inconvénients d'un éventuel recours à des taux d'intérêt négatifs.

TAUX

Déjà orientés à la baisse en début de séance, les rendements de référence de la zone euro ont amplifié leur recul après l'ouverture des marchés américains, dans le sillage de ceux des bons du Trésor.

Celui du Bund allemand à dix ans a cédé un peu plus de cinq points de base sur la journée à -0,522%, effaçant la quasi-totalité de ses gains des deux séances précédentes.

Le dix ans américain recule de plus de trois points à 1,1036% avant une importante adjudication à 30 ans.

A noter par ailleurs, la rechute de points du rendement italien après un bond de dix points la veille liée au risque de voir éclater la coalition gouvernementale.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont cédé du terrain après l'annonce par l'Energy Information Administration (EIA) d'une baisse plus forte qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière (-3,2 millions de barils contre -2,3 millions attendu).

Le Brent abandonne 0,55% à 56,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,17% à 53,12 dollars.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)