PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont orientées à la baisse en début de séance vendredi, l'espoir placé dans la relance aux Etats-Unis laissant la place aux interrogations après la présentation du plan de Joe Biden tandis que les dernières nouvelles de la pandémie de coronavirus pèsent sur le moral des investisseurs.

À Paris, le CAC 40 perd 0,69% à 5.641,99 points vers 09h10 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,58% et à Francfort, le Dax recule de 0,49%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,46%, le FTSEurofirst 300 de 0,43% et le Stoxx 600 de 0,43%.

Joe Biden, qui prendra ses fonctions mercredi, a dévoilé jeudi soir un plan de soutien à l'économie de 1.900 milliards de dollars (1.562 milliards d'euros), soit 415 milliards de dollars destinés à renforcer la lutte et la vaccination contre le COVID-19, environ 1.000 milliards d'aides directes aux ménages et 440 milliards d'aides aux petites entreprises et aux collectivités locales.

Le montant du plan se situe dans le haut de la fourchette des estimations qui circulaient ces derniers jours mais sa présentation suscite un mouvement de prises de bénéfice, classique sur les marchés après ce genre d'événements largement anticipés.

La baisse s'explique aussi par les dernières données confirmant l'accélération de la pandémie de coronavirus dans plusieurs régions du monde: en Chine, le nombre quotidien de nouveaux cas est au plus haut depuis mars, l'Allemagne a franchi le seuil des deux millions de cas et celui des 45.000 décès, tandis que la France se prépare à l'extension au niveau national d'un couvre-feu à 18h00 dès samedi.

VALEURS

Tous les grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge, les replis les plus marqués étant pour celui du pétrole et du gaz (-0,88%) et celui des matières premières (-0,98%).

A Paris, la plus forte baisse du CAC 40 est pour Carrefour, qui poursuit son repli et cède 3,36%, le gouvernement français ayant réaffirmé son opposition à un rachat du groupe par un acteur étranger.

Bouygues se stabilise (+0,14%) après une ouverture en nette baisse après la présentation du plan stratégique de sa branche de télécommunications, qui déçoit certains investisseurs.

A Francfort, Siemens Energy perd 3,98% après la plainte déposée par l'américain General Electric, qui l'accuse d'avoir utilisé des informations confidentielles pour truquer des appels d'offre.

A la hausse, SAP gagne 1,69% après un quatrième trimestre meilleur qu'attendu. Le géant allemand des logiciels d'entreprise table pour cette année sur un chiffre d'affaires stable et une baisse de son bénéfice d'exploitation.

A Paris, Valeo prend 3,44% après des résultats préliminaires meilleurs qu'attendu pour le second semestre 2020.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée sur un repli de 0,62%, cédant aux prises de profit après cinq séances de hausse et un pic de plus de 30 ans. Il gagne néanmoins 1,35% sur la semaine.

En Chine, l'annonce par l'administration Trump de nouvelles sanctions américaines visant Pékin et les derniers chiffres du COVID-19 ont pesé sur la tendance: le SSE Composite de Shanghai a fini quasi inchangé et le CSI 300 a reculé de 0,23%. Ce dernier affiche un recul hebdomadaire de 0,68% après quatre semaines consécutives de hausse.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains indiquent pour l'instant une ouverture en baisse d'environ 0,4% pour le Dow Jones et de 0,25% pour le Standard & Poor's 500, et en très léger repli pour le Nasdaq.

Wall Street poursuivrait ainsi le repli entamé jeudi avant les annonces de Joe Biden et après celle d'une nouvelle hausse des demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis.

Le Dow Jones a perdu 0,22%, soit 68,95 points à 30.991,52 points, le S&P-500 a cédé 14,3 points, soit 0,38%, à 3.795,54 et le Nasdaq Composite a reculé de 16,31 points (-0,12%) à 13.112,64.

Le Dow et le Nasdaq avaient auparavant inscrit des records.

TAUX

Sur le marché des emprunts d'Etat de la zone euro, le début de séance atténue un peu les mouvements marqués observés jeudi face à la menace de crise politique en Italie: les rendements des Etats jugés les plus solides, comme l'Allemagne et la France, remontent alors que ceux des titres italiens reculent.

Côté américain, le rendement à dix ans repart à la baisse à 1,1124% après avoir repris quatre points de base jeudi.

CHANGES

Le dollar tente de poursuivre son rebond face aux autres grandes devises (+0,15%} mais il a connu un début de séance hésitant après les déclarations jeudi de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, qui laissent clairement entendre que la banque centrale américaine est très loin d'envisager une remontée des taux et une diminution de ses achats d'obligations.

Le billet vert bénéficie toutefois de la remontée des rendements obligataires américains enregistrée la veille. L'euro revient ainsi à 1,2136 dollar, non loin du plus bas d'un mois touché jeudi.

La livre sterling baisse après l'estimation du produit intérieur brut (PIB) britannique pour novembre, en contraction pour la première fois depuis avril.

PÉTROLE

Le marché pétrolier continue de souffrir de la dégradation de la situation sanitaire en Chine, deuxième consommateur mondial, et de la nette remontée des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

Le Brent perd 1,44% à 55,61 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,18% à 52,94 dollars.

Le Brent se dirige vers sa première baisse hebdomadaire en trois semaines.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand