Les principales Bourses européennes évoluent en légère hausse en début de séance mardi mais n'effacent qu'une petite partie de leurs pertes de la veille, la perspective de nouvelles restrictions aux déplacements et à la consommation en Grande-Bretagne limitant visiblement les achats à bon compte.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,39% à 4.810,66 points à 08h00 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,42% et à Francfort, le Dax avance de 0,94%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,69%, le FTSEurofirst 300 de 0,48% et le Stoxx 600 de 0,64%.

Ce dernier a décroché de 3,24% lundi, sa pire performance depuis le 11 juin.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, devrait appeler à la mi-journée au Parlement ses concitoyens à privilégier le télétravail et imposer une fermeture anticipée aux débits de boissons et restaurants d'Angleterre afin de freiner la propagation du coronavirus.

"Ce qui fait peur aux investisseurs, c'est la possibilité que ces confinements ciblés restent inefficaces et soient remplacés par des mesures plus dures, comme les confinements nationaux de mars", commente Naeem Aslam, analyste d'AvaTrade.

Aux risques liés à la pandémie s'ajoute celui de tensions au Congrès américain liées à la nomination d'un juge à la Cour suprême, un facteur qui menace de freiner les nouvelles mesures de relance.

La séance sera animée entre autres par la première des trois auditions de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, prévues cette semaine au Congrès. Dans sa déclaration préliminaire publiée lundi soir, le patron de la Fed réaffirme que la banque centrale est déterminée à utiliser tous les moyens à sa disposition pour soutenir la reprise.

VALEURS

Le rebond des marchés européens est soutenu entre autres par les valeurs technologiques, dont l'indice Stoxx gagne 1,47%, la meilleure performance sectorielle du jour devant l'automobile (+1,39%).

A Paris, Renault est en tête du CAC 40 avec une progression de 2,59%.

A Londres, Kingfisher prend 6,73% après ses résultats semestriels, dopés par le boom du bricolage et du jardinage pendant les périodes de confinement.

Suez gagne 0,71% après avoir revu à la hausse les objectifs de son plan stratégique pour contrer le projet de rachat hostile de Veolia (-0,11%).

A la baisse, Airbus perd 1,75% après les déclarations de son président exécutif, qui se dit incapable de garantir que le groupe n'aura pas recours à des licenciements secs.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo est restée fermée, la journée étant fériée au Japon, comme lundi.

En Chine, l'indice CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale et le SSE Composite de Shanghaï ont perdu respectivement 1,19% et 1,29%.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng a abandonné 0,98% et les banques HSBC (-2,73%) et Standard Chartered (-3,44%) ont creusé leurs pertes deux jours après les révélations du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) sur les flux d'argent sale dans le secteur.

A WALL STREET

Orientés en légère hausse en début de journée, les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent désormais une poursuite de la baisse à l'ouverture, de l'ordre de 0,4% pour le Standard & Poor's 500.

Lundi, la Bourse de New York a souffert, comme les marchés européens des inquiétudes relatives à la crise sanitaire et des craintes d'un possible retour à des mesures de confinement: à la cloche, l'indice Dow Jones cédait 509,72 points, soit 1,84%, à 27.147,7.

Le S&P-500 a perdu 38,41 points, soit 1,16%, à 3.281,06 et le Nasdaq Composite 14,48 points (-0,13%) à 10.778,80. [.NFR]

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans est pratiquement stable à -0,528% après avoir touché lundi un plus bas de plus d'un mois à -0,53%.

Son équivalent italien reste proche du plus bas de sept mois touché lundi à 0,9%, l'absence de percée de l'extrême droite aux élections régionales de dimanche-lundi dans la péninsule étant perçue favorablement par le marché.

CHANGES

Porté par son statut de valeur refuge, le dollar poursuit sa hausse face aux autres grandes devises (+0,20%) et a touché en début de journée un plus haut de six semaines.

L'euro reste au contraire orienté à la baisse, autour de 1,1725.

Les nouvelles mesures gouvernementales britanniques de lutte contre l'épidémie font souffrir la livre sterling, qui cède 0,7% face au billet vert et 0,3% face à la monnaie unique.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est hésitant, entre craintes pour la demande en cas de reconfinement même partiel et soulagement quant aux risques liés à l'arrivée de la tempête tropicale Beta dans le golfe du Mexique.

Le Brent grappille 0,07% à 41,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,08% à 39,34 dollars.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)