Commençons par un bilan des publications en cette période riche en annonces de résultats : près de 60% des entreprises de l'indice large de Wall Street S&P500 ont publié leurs comptes semestriels, avec une tendance qui se confirme : les chiffres dépassent les attentes, avec un taux de croissance moyen des bénéfices au deuxième trimestre de 85.1%, du jamais-vu depuis le quatrième trimestre de 2009. Vous vous doutez que nous devons ces chiffres à un effet de base très favorable, mais globalement, l’activité des entreprises revient à son niveau pré-pandémique. Autre fait saillant, les bureaux d’analystes continuent à relever leurs estimations de BNA pour le troisième trimestre, mais à un rythme plus lent par rapport au deuxième trimestre. Toujours dans le registre microéconomique, je rappelle que les publications d’Alibaba, Eli Lilly, Activision Blizzard, Moderna, Dominion Energy sont sur les tablettes d’ici vendredi.

Pendant ce temps, l’investiture du nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, qui prend officiellement le pouvoir cette semaine, me donne l’occasion d’aborder le thème des tensions géopolitiques mais aussi plus largement du pétrole et des énergies fossiles qui écrasent tous sur leur passage. L’Iran se dote ainsi d’un nouveau président, qui doit résoudre une équation complexe, à savoir sortir son pays d’une crise économique et sanitaire. Une tâche à première vue compliquée à résoudre sans une levée des sanctions américaines, qui limitent les entrées d’argent en provenance des exportations pétrolières. Autrement dit, le sort de l’économie iranienne dépend en partie de l’accord sur le nucléaire. A cet égard, force est de constater que les derniers événements en date ne permettent d’envisager une détente des relations entre Téhéran et Washington et in fine à une avancer des pourparlers sur le dossier du nucléaire iranien. Je fais évidemment allusion à l’attaque meurtrière d’un pétrolier au large des côtes d’Oman, que les Etats-Unis et le Royaume-Uni attribuent à l’Iran. Cela va sans dire que cette escalade des tensions géopolitiques, qui isole encore un peu plus Téhéran et qui éloigne le retour de son pétrole sur les marchés mondiaux, exacerbe les pressions acheteuses sur le pétrole, qui est l’une des matières premières affichant les plus fortes progressions en 2021.

D’ailleurs, dans la famille des énergies fossiles, il n’y a pas que le pétrole qui a le vent en poupe, puisque les prix du gaz naturel et du charbon flambent littéralement cette année. Les prix du gaz ont atteint des niveaux record cet été, la faute à une baisse des stocks liée à un hiver froid et qui peinent à être reconstitués du fait de la frénésie acheteuse en Asie et des perturbations de production en Mer du Nord. Par conséquent, alors que la demande d’électricité croît au fur et à mesure que les économies se remettent du confinement, l’offre de gaz naturel se raréfie, contribuant à augmenter les références américaines, européennes et asiatiques. Cet effet se propage jusqu’au charbon. Alors que le monde se met au vert, le boom de la demande en électricité et la flambée des prix du gaz rendent le charbon plus compétitif pour produire de l’énergie. Ce dernier regagne alors du terrain aux Etats-Unis, en Asie, mais également en Europe. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, la production d’électricité à partir du charbon devrait croître de 5% en 2021 et augmentera encore de 3% l’année prochaine et pourrait atteindre des niveaux inédits. Difficile donc de s’en passer : c’est sale mais fiable.

Performance annuelle des principales références du charbon, du gaz naturel et du pétrole – source : Bloomberg

Revenons à la séance du jour. Tôt ce matin, le Hang Seng évolue autour de l’équilibre, contrairement au Nikkei (-0.62%) qui cède un peu de terrain. L’Europe boursière devrait ouvrir à proximité de l’équilibre, c’est effectivement ce que suggèrent les indicateurs de préouverture.

Les temps forts économiques du jour

Les prix à la production en Europe (11h00) précéderont les commandes d’usines aux Etats-Unis (16h00).

L'euro a se stabilise à 1,1867USD. L'or gagne un peu de terrain à 1816 USD l'once. Le pétrole baisse à 72.7 USD le baril de Brent et à 71 USD le baril WTI. Le rendement de la dette américaine reprend le chemin de la baisse à 1,17% sur 10 ans. Le Bitcoin plafonne toujours sous la ligne des 40000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • ABB: Goldman Sachs ajuste son objectif de 44 à 45 CHF.
  • ArcelorMittal : Goldman Sachs est à l'achat et rehausse sa cible de 40 à 43 EUR.
  • Axa: JP Morgan maintient son avis à l’achat et remonte son objectif de 24.95 à 27 EUR.
  • BNP Paribas : BofA relève son objectif de cours de 69 à 70 EUR.
  • Engie: JP Morgan est acheteur et ajuste son objectif, qui passe de 17 à 17.50 EUR.
  • FlatexDegiro: Goldman Sachs est à l’achat mais révise à la baisse son objectif de 154 à 140 EUR.
  • Inficon: Berenberg augmente son objectif de cours de 1275 à 1315 CHF.
  • L'Oréal : Barclays est toujours vendeur mais revoit à la hausse son objectif de 320 à 343 EUR.
  • Playtech: Morgan Stanley revoit à la hausse son objectif de 395 à 420 GBX.
  • Schneider Electric : Goldman Sachs réitère son conseil vendre mais revoit à la hausse sa cible de 124 à 131 EUR.
  • UniCredit: JP Morgan est neutre et relève son objectif de 11 à 12 EUR.
  • Siemens Healthineers: Crédit Suisse est à l’achat et relève son objectif de 55 à 60 EUR.
  • VAT Group: Berenberg dégrade à conserver et abaisse sa cible de 365 à 360 CHF.
  • Viscofan: Oddo BHF augmente son objectif de cours de 66.85 à 69.96 EUR.

L’actualité des sociétés

En France

Résultat des sociétés

  • Société Générale: rebond des activités de banque de détail, meilleur résultat net au S1 depuis 5 ans.
  • Stellantis : relève sa prévision de marge en 2021 à 10%.Croissance du chiffre d'affaires de 46% au S1.
  • Vilmorin: confirme ses objectifs, chiffre d’affaires trimestriel stable à 371.1 millions d’euros.
  • Bonduelle: prévoit une érosion de sa rentabilité, la crise sanitaire pèse toujours.
  • DBV Technologies: s’attend à ce que sa trésorerie finance ses activités jusqu'au second semestre 2022.
  • OL Groupe transfert Jean Lucas à l'AS Monaco pour 12 millions d'euros.

Annonces

  • Sanofi met la main sur l’américain Translate Bio, spécialiste de la technologie ARN messager.
  • TotalEnergies lance une nouvelle phase de développement d’un champ pétrolier au Brésil.
  • Séché Environnement acquiert 8 centres de maintenance de réseaux de la société Osis-IDF, filiale de Veolia.
  • Gecina signe un nouveau bail portant sur une surface de 2700 m² à Paris.
  • Nacon s’offre CREA-TURE Studios, spécialisé dans les jeux de simulation de sports.

Dans le monde

Annonces

  • Google (Alphabet) va développer ses propres processeurs pour ses futurs smartphones.
  • MSCI met la main sur Real Capital Analytics pour 950 millions de dollars.
  • BMW confirme ses perspectives pour 2021 après un bond de son bénéfice au T1.
  • Ford pourrait recommencer à verser un dividende en fin d'année.
  • Le danois du transport maritime AP Møller-Maersk relève ses prévisions pour l'ensemble de l'année 2021.
  • Nouveau plongeon en bourse pour Tencent, l’Etat chinois qualifie les jeux vidéo « d’opium virtuel ».
  • NXP Semiconductors renoue avec mes bénéfices au T2.
  • TeamViewer augmente son chiffre d’affaires de 11% au S1.
  • Roche obtient un statut de revue prioritaire de la FDA pour le Tecentriq.
  • Galenica relève une nouvelle fois ses objectifs annuels.
  • Relief Therapeutics obtient une désignation de la FDA.

Principales publications de résultats. AlibabaEli Lilly, Amgen, Conocophillips, Activision Blizzard, Société Générale, Stellantis