Londres (awp/afp) - Les valeurs minières fortement exposées à la Russie s'effondraient jeudi à la Bourse de Londres après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, comme le spécialiste de l'or Polymetal International ou le sidérurgiste russe Evraz, les investisseurs s'attendant à de nouvelles sanctions.

Polymetal International, un groupe anglo-russe qui opère à travers la Russie, s'enfonçait ainsi 36,97% à 691,80 pence vers 13h10 tandis qu'Evraz, dont le principal actionnaire est le milliardaire russe Roman Abramovich, dévissait de 29,49% à 173,45 pence, pesant sur le FTSE 100, principal indice londonien, qui perdait 2,97% à 7275,19 points.

"Avec les sévères sanctions attendues (en réponse aux opérations russes en Ukraine) ces entreprises risquent de subir un coup dur, et de ne connaître que peu de répit, compte tenu de la gravité de la situation", a commenté Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.

Les opérations en Russie et au Kazakhstan "se poursuivent comme d'habitude" et "les sanctions annoncées à ce jour n'ont pas affecté Polymetal", a tenté de rassurer le groupe dans un communiqué, sans parvenir à calmer le marché.

"La détérioration rapide de la situation en Ukraine a conduit à une augmentation significative de la possibilité de voir des sanctions supplémentaires et plus sévères imposées par l'UE, le Royaume-Uni et les Etats-Unis" mais "des sanctions ciblées contre (Polymetal) sont peu probables" a-t-il encore indiqué.

Sur le deuxième indice de la Bourse de Londres, le FTSE 250, Ferrexpo, société minière d'origine suisse opérant en Ukraine s'enfonçait de 31,72% à 169,20 pence tandis que Petropavlovsk, basée à Londres et spécialisé dans l'extraction d'or dans l'extrême orient russe, perdait 27,66% à 9,91 pence.

Ferrexpo a indiqué "suivre de près l'évolution de la situation en Ukraine" et "la priorité sera la sécurité des employés", selon un communiqué. "Les installation d'extraction et de traitement du groupe fonctionnent", elle sont situées "dans le centre de l'Ukraine.

Au delà des valeurs minières, le géant pétrolier britannique BP, avec une participation de près de 20% dans le pétrolier russe Rosneft, était lui aussi en recul à la Bourse de Londres (-3,21% à 370,60 pence) en dépit des sommets des prix du pétrole.

afp/ck