BERLIN, 14 octobre (Reuters) - Les principaux instituts allemands de recherche économique ont abaissé jeudi leur prévision commune de croissance de la première économie d'Europe cette année de 3,7% à 2,4% en raison des tensions sur l'offre qui freinent le secteur manufacturier, tout en relevant sensiblement leur estimation pour 2022.

Ces cinq instituts - le RWI à Essen, le DIW à Berlin, l'Ifo à Munich, l'IfW à Kiel et l'IWH à Halle - ont revu en hausse leur prévision pour l'an prochain, de 3,9% à 4,8%. Ils précisent que le taux d'utilisation des capacités de l'économie allemande reviendra à la normale dans le courant de 2022, les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19 étant peu à peu surmontées.

"Toutefois, les défis du changement climatique et la baisse attendue de la croissance économique en raison de la diminution de la main d'oeuvre vont réduire les opportunités de consommation", a déclaré Oliver Holtemöller de l'IWH à Halle.

Les cinq instituts anticipent une inflation à 2,5% en 2022 et à 1,7% en 2023.

Reuters avait rapporté mercredi que les instituts prévoyaient d'abaisser leurs prévisions pour 2021.

L'industrie mondiale a été frappée par des pénuries de composants, notamment des semi-conducteurs, l'engorgement des ports et le manque de conteneurs auxquels est venue s'ajouter une crise sur le marché de l'emploi.

Bien que la croissance allemande ait certainement accéléré au troisième trimestre grâce au secteur des services, le produit intérieur brut devrait stagner vers la fin d'année, a indiqué jeudi le ministère allemand de l'Economie.

"Outre la pandémie en cours, les goulets d'étranglement actuels sur les livraisons représentent le plus grand risque pour la poursuite du développement économique", a-t-il dit. (Reportage Miranda Murray, version française Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)