Pour démarrer, faisons le tour des sept mégatendances identifiées par les analystes d'UBS à l'aide d'une intense réflexion et d'outils mathématiques compliqués. On y retrouve :

  • Le passage d'une économie de produits à une économie intellectuelle. En gros, Amazon a plus de potentiel que Renault.
  • La fin de la globalisation, provoquée par les outils modernes et la guerre économique, qui va réduire la longueur des chaînes d'approvisionnement.
  • L'automatisation qui passe de l'usine au reste de l'économie. Les secteurs qui n'en bénéficiaient pas jusque-là vont en profiter, ce qui permettra d'accélérer le point numéro 2. 
  • La focalisation des acteurs économiques sur leurs ressources, synonyme pour les entreprises d'une importance accrue des cash-flows et d'une poursuite de la disgrâce de la "value".
  • UBS croit aussi à l'avènement de la finance responsable, notamment parce que les études de la banque montrent qu'une sélection de valeurs bien notées selon les critères ESG a surperformé (légèrement) sur 5 ans. "Si la notation de l'intensité carbone a toujours été une source de rendement excédentaire, l'attitude des entreprises vis-à-vis de leurs employés et de leurs clients est désormais aussi un facteur important", explique UBS.
  • Le passage de l'hypercapitalisme à des taxations plus élevées. La trajectoire des finances publiques rend obligatoire des taxations plus élevées des résultats des entreprises, pas immédiatement mais assez vite (un ou deux ans).
  • Enfin et paradoxalement par les temps qui courent, la banque pense que la durée de vie va augmenter, malgré le coronavirus et l'accroissement des inégalités, grâce au développement de la technologie médicale et paramédicale et au plus grand intérêt des consommateurs pour leur santé.

Sans entrer dans le détail, jouer la stratégie d'UBS revient à surpondérer des secteurs comme l'éducation (exemples TAL, Koolearn, Pearson…), le commerce en ligne (Amazon.com, Farfetch…), la distribution alimentaire (Tesco, Carrefour, Dollar Tree…), la pharmacie (labos et fournisseurs d'équipements et de services), la livraison alimentaire (Delivery Hero, Just Eat, Prosus…) et les services aux entreprises (Randstad, Electrocomponents…). Ce sont les six secteurs qui marquent le plus de points sur ces sept thématiques.

A l'autre bout du spectre, on retrouve l'automobile, la chimie, les agences de voyage en ligne, les banques, l'aérien, le pétrole & gaz, les boissons, le luxe, voyages & loisirs et le plus défavorisé au regard des critères d'UBS, l'aéronautique. C'est dans ces secteurs que la banque a sélectionné les meilleurs titres décotés, soit 18 valeurs pour l'Europe :

Les entreprises précitées sont "solides et peuvent accroître leurs bénéfices même avec les vents contraires des sept mégatendances", commente UBS, et ce sont des "actions qui s'échangent souvent moins cher que les fondamentaux" parce que les investisseurs, quand ils font une analyse descendante, ont tendance à les ranger dans le même panier que leurs pairs plus faibles dans un secteur considéré comme perdu ou pas loin.