Paris (awp/afp) - La semaine a commencé sous le signe de l'optimisme sur des marchés européens réconfortés par les avancées sur la voie d'un traitement ou d'un vaccin contre le nouveau coronavirus.

Paris a gagné 1,73%, Londres 1,33% et Francfort 1,32%. Milan a également engrangé 1,19% et Madrid 1,45%.

"Aujourd'hui les marchés européens ont été bien orientés. Ils voient le verre à moitié plein, en dépit d'un nombre de contaminations en accélération, grâce notamment aux progrès en direction d'un traitement", a souligné auprès de l'AFP Waldemar Brun-Theremin, gérant de Turgot Asset Management.

La crainte d'une deuxième vague de Covid-19 poussait les autorités à ordonner lundi des reconfinements locaux en Espagne, au Maroc ou aux Philippines tandis que l'Amérique latine est devenue la deuxième région du monde la plus touchée par la pandémie en nombre de morts, devant l'Amérique du nord.

Mais parallèlement à ce bilan toujours sinistre, les investisseurs ont salué une information de la biotech américaine Gilead concernant les signes positifs de son traitement à base de Remdesivir, et une autre annonce de BioNtech, le partenaire allemand du laboratoire américain Pfizer dans le développement d'un vaccin contre le Covid, selon laquelle une demande de mise sur le marché pourrait être soumise aux autorités sanitaires avant la fin de l'année.

"Les places européennes ont aussi bénéficié du courant porteur de Wall Street, qui approche de l'heure de vérité avec le début de la saison des résultats", selon M. Brun-Theremin.

Les publications du deuxième trimestre devraient en effet permettre aux investisseurs d'avoir une vision claire des dégâts causés par la pandémie.

Les marchés placent aussi pas mal d'espoir dans le sommet européen organisé en fin de semaine, a encore estimé l'expert de Turgot Asset Management.

La dette délaissée

"Ils attendent les détails du plan de relance et font comme si la réussite était certaine au regard des conséquences potentiellement graves pour la construction européenne en cas d'échec, a-t-il complété. Tout le monde mise aussi sur le basculement des mentalités en Allemagne".

Par contre "il n'y a pas beaucoup d'attentes concernant la réunion de la Banque centrale européenne jeudi. La BCE a joué et joue son rôle mais cette fois-ci les attentes sont plus du côté des (autres) institutions européennes", pour M. Brun-Theremin.

Ce courant puissant d'appétit pour le risque a logiquement conduit les investisseurs à délaisser un peu les actifs refuges du marché de la dette. Les taux d'emprunt à dix ans se sont donc majoritairement tendus, même si grâce à la générosité sans faille des Banques centrales, ils restent très bas.

L'agenda des indicateurs était dégarni, mais le reste de la semaine s'annonce chargé avec plusieurs statistiques américaines d'importance, chaque jour, que ce soit les prix à la consommation, la production industrielle, les ventes au détail et les mises en chantier.

Sur le terrain des valeurs, les matières premières ont profité de l'optimisme: à Paris, ArcelorMittal a gagné 4,87% à 10,38 euros, Aperam 4,97% à 25,98 euros et Eramet 3,70% à 31,68 euros. A Londres, Fresnillo a bondi de 5,62% à 992,80 pence.

L'aéronautique a aussi eu le vent en poupe à l'instar d'Airbus (+3,67% à 67,85 euros) et Safran (+4,03% à 92,50 euros).

A Francfort, Wirecard a pris 4,41% à 2,44 euros alors que les députés allemands de la CDU (chrétiens-démocrates) ont appelé le ministère des Finances, occupé par leurs partenaires de coalition du SPD (sociaux-démocrates), à apporter des "explications complètes sur les circonstances de l'affaire Wirecard", quelques semaines après la révélation d'une vaste fraude financière de près de 2 milliards d'euros reconnue par le spécialiste des paiements en ligne.

Selon le journal allemand "Frankfurter Allgemeine Zeitung", le ministère des Finances à Berlin refuse de divulguer le contenu d'une conversation tenue à l'automne 2019 entre le secrétaire d'Etat aux Finances Jörg Kukies et Markus Braun, l'ancien patron de Wirecard.

afp/rp