À Paris, le CAC 40 gagne 0,6% à 5.104,90 points après avoir atteint, à 5.117,79, son plus haut niveau depuis le 14 novembre. À Francfort, le Dax prend 0,33% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,39%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,39%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,3% et le Stoxx 600 de 0,45%, au plus haut depuis le 12 novembre.

Cette progression s'explique entre autres par la hausse soutenue de grandes valeurs comme Airbus, Nestlé et AstraZeneca, après la publication de résultats annuels solides et de prévisions pour 2019 jugées encourageantes. Mais le contexte général de marché est aussi marqué par l'optimisme sur le dossier clé des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Selon l'agence Bloomberg, le président américain, Donald Trump, envisage de repousser de 60 jours l'ultimatum fixé à la Chine pour la conclusion d'un accord commercial sous peine de relever les droits de douane américains sur plus de 200 milliards de dollars de produits chinois importés.

A Pékin, le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, et le représentant au Commerce, Robert Lighthizer, devaient participer directement aux négociations commerciales ce jeudi, tout comme le vice-Premier ministre chinois Liu He, principal conseiller économique du président Xi Jinping, mais rien n'a encore filtré sur la teneur des discussions.

Parallèlement, les chiffres mensuels du commerce extérieur chinois ont montré une hausse inattendue de 9,1% sur un an des exportations en janvier. Les importations, elles, ont baissé de 1,5%, un recul bien plus limité qu'attendu.

"Les signaux successifs suggérant une solution sur le commerce soutiennent les actifs risqués", constatent dans une note les stratèges d'UBS. "Toutefois, il est encore loin d'être certain que le conflit commercial sera réglé. Nous estimons à 35% la probabilité de voir de nouvelles sanctions mises en oeuvre, notamment une augmentation à 25% contre 10% des droits de douane sur 200 milliards de dollars de produits chinois."

VALEURS

La plus forte progression sectorielle en Europe est pour le compartiment de l'alimentation et des boissons, dont l'indice Stoxx progresse de 1,42%, tiré par le géant suisse Nestlé, qui prend plus de 3% et a inscrit un record après l'annonce d'une accélération de sa croissance organique fin 2018.

A Paris, Airbus se distingue avec un gain de 5,15% après des résultats annuels solides, qui l'emportent sur l'annonce de l'arrêt du très gros porteur A380.

Egalement dopées par leurs résultats annuels et leurs prévisions pour 2019, Legrand et Schneider prennent respectivement 7,6% et 5,3%.

Dans le secteur bancaire, les réactions aux publications sont plus contrastées: Commerzbank gagne 2,89% mais Credit Suisse, après une ouverture en nette hausse, abandonne 2,25% tandis que Crédit agricole cède 1,2%.

A Londres, le groupe pharmaceutique AstraZeneca prend 4,25% après avoir battu le consensus sur octobre-décembre.

A la baisse, Unibail-Rodamco-Westfield chute de 3,42% après une prévision 2019 jugée décevante.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a fini la journée quasi inchangée, la hausse de près de 4% enregistré sur les deux séances précédentes ayant favorisé des prises de bénéfice.

L'indice Nikkei, après avoir touché en séance son plus haut niveau depuis le 18 décembre, a abandonné 0,02% en clôture à 21.139,71 points et le Topix, plus large, a gagné 0,03% à 1.589,81 points.

L'économie japonaise a affiché au quatrième trimestre 2018 une croissance conforme aux attentes de 1,4% en rythme annualisé, les dépenses des entreprises et des particuliers ayant de nouveau progressé après une sévère contraction au trimestre précédent, due en partie à des catastrophes naturelles ayant affecté la production des usines.

La prudence l'a emporté aussi sur les marchés actions chinois: l'indice SSE Composite de Shanghai a terminé en repli de 0,05% mais le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a grappillé 0,15%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, soutenue par les espoirs de progrès dans les discussions sino-américaines et par les chiffres mensuels des prix à la consommation, qui ne remettent pas en cause le scénario d'une pause dans la hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédéral.

L'indice Dow Jones a gagné 117,51 points, soit 0,46%, à 25.543,27 points. Le S&P-500, plus large, a pris 8,30 points, soit 0,30%, à 2.753,03 points. Le Nasdaq Composite s'est octroyé 5,76 points, soit 0,08%, à 7.420,38 points.

Le S&P-500 a terminé au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, un important seuil technique, pour le deuxième jour d'affilée. [.NFR]

CHANGES

Sur le marché des devises, l'euro a touché un nouveau plus bas de trois mois à 1,1249 dollar mais les espoirs sur le commerce et les chiffres meilleurs qu'attendu du commerce extérieur chinois compensent l'impact négatif de la stagnation de l'économie allemande.

La monnaie unique a perdu près de 2% de sa valeur face au dollar depuis le début du mois de janvier.

Le dollar s'apprécie de 0,08% face à un panier de devises de référence.

La livre sterling, elle, cède du terrain face au dollar et à l'euro avant un nouveau débat à la Chambre des communes britannique à l'issue duquel les députés se prononceront sur de nouveaux amendements au projet de Brexit.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est reparti à la baisse à 0,116% après avoir brièvement dépassé 0,13% dans les premiers échanges.

La réaction du marché obligataire à la première estimation du produit intérieur brut (PIB) allemand au quatrième trimestre 2018 est cependant contenue, le fait que la première économie d'Europe ait échappé à la récession soulageant en partie les craintes d'un ralentissement marqué et durable en zone euro.

"Les estimations qui circulaient sur le marché étaient encore plus mauvaises donc la réaction immédiate a été une hausse des rendements", explique Norbert Wutghe, stratège taux de Bayerische Landesbank.

"Il y a deux éléments qui pèsent sur les rendements en ce moment: l'incertitude sur le Brexit et, depuis six semaines, l'attention accrue portée aux mauvaises surprises sur les indicateurs et leurs possibles répercussions sur la BCE."

PÉTROLE

Les marchés pétroliers restent en nette hausse et le Brent a atteint son plus haut niveau depuis le début de l'année à 64,43 dollars le baril, un mouvement favorisé par l'espoir d'un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine et par les chiffres supérieurs aux estimations des importations de brut chinoises.

Ces éléments l'emportent sur la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis, au plus haut depuis novembre 2017, conséquence de la diminution de l'activité des raffineries américaines.

(Avec Dhara Ranasinghe à Londres, édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand