Beyrouth (awp/afp) - Le ministre des Finances libanais a fixé vendredi à fin 2020 la finalisation d'un vaste plan de relance de l'économie incluant une restructuration de la dette, après l'annonce début mars du premier défaut de paiement de l'histoire de son pays.

Le Liban, qui croule sous une dette de 92 milliards de dollars, soit 170% du PIB, fait face à sa pire crise économique et financière depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Le 9 mars, le pays a failli à rembourser une échéance de dette de 1,2 milliard de dollars, avant que le gouvernement n'annonce lundi qu'il n'honorera aucune de ses obligations en dollars.

Vendredi, le ministre des Finances Ghazi Wazni a évoqué un "plan de redressement complet" et une "restructuration totale de la dette publique --celle libellée en livres libanaises et celle en dollars".

"Notre objectif est de finaliser cet ambitieux programme de redressement avant fin 2020", a-t-il indiqué, dans le cadre d'une première présentation en ligne du programme de relance à l'adresse d'investisseurs potentiels.

Outre la restructuration de la dette, le plan prévoit une relance de la croissance et une réforme du secteur bancaire, a-t-il détaillé.

"Le modèle économique libanais (...) nécessite une refonte complète et urgente", a reconnu M. Wazni.

De son côté, le directeur général du ministère des Finances, Alain Bifani, a affirmé que le nouveau coronavirus allait "exacerber la détérioration des conditions sociales", précisant que 45% de la population vit à l'heure actuelle sous le seuil de pauvreté et 22% dans une situation d'extrême pauvreté.

Jeudi, les autorités ont prolongé jusqu'au 12 avril le confinement de la population et la fermeture des commerces non-essentiels pour prévenir la propagation de la maladie Covid-19, qui risque de plomber davantage une économie au point mort.

Les autorités prévoient une croissance négative de 12% cette année, couplée à une inflation de plus de 25%.

Le Liban avait requis en février une assistance technique du Fonds monétaire international (FMI) mais n'a toujours pas formulé de demande d'aide financière auprès de l'institution internationale.

afp/rp