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TRIPOLI, 21 avril (Reuters) - Plusieurs frappes aériennes et des explosions ont secoué la capitale libyenne, Tripoli, dans la nuit de samedi à dimanche, ont rapporté des habitants, après une journée de violences dans les quartiers sud de la ville.

Les forces de l'Armée nationale libyenne (LNA) du maréchal Khalifa Haftar ont lancé voici plus de deux semaines une offensive contre Tripoli, mais elles ont été stoppées dans les faubourgs sud par les troupes du gouvernement d'union nationale (GNA).

Un journaliste de Reuters et plusieurs habitants ont dit avoir vu un avion survoler la ville pendant plus de dix minutes samedi soir et que celui-ci avait émis un son puissant avant d'ouvrir le feu sur plusieurs zones.

Un autre avion a survolé la capitale pendant une dizaine de minutes puis une puissante explosion a été entendue au sol. On ignore si un avion ou un drone sans pilote est à l'origine de ces frappes, qui ont déclenché des tirs de la batterie antiaérienne.

Les autorités ont fermé le seul aéroport opérationnel de Tripoli, coupant les liaisons aériennes de cette ville d'environ 2,5 millions d'habitants. L'aéroport de Misrata, une ville située à 200 km à l'est, est resté ouvert.

S'il s'agit d'une frappe de drone, cela marquerait le début d'une guerre plus sophistiquée. Jusqu'à présent, la LNA a utilisé principalement des avions soviétiques vieillissants appartenant à l'armée de l'air de Mouammar Kadhafi, renversé en 2011, à la puissance de feu et à la précision défaillantes, ainsi que d'hélicoptères, selon des habitants et des sources militaires.

Ces frappes interviennent après une journée de violents affrontements dans les quartiers sud de la capitale libyenne, Tripoli, où le bruit des pilonnages pouvait être entendu jusque dans le centre.

Les combats, qui ont débuté le 3 avril dans ce secteur, ont fait 227 morts et 1.128 blessés, selon un bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fourni avant les frappes aériennes.

Le regain de combats est survenu après l'annonce faite vendredi par la Maison blanche que le président américain Donald Trump avait eu un entretien téléphonique dans la semaine avec le maréchal Haftar, dont le fief est Benghazi dans l'est de la Libye. (Ulf Laessing, Ahmed Elumami et Ayman al-Warfalli; Arthur Connan pour le service français)