La Libye est plongée dans le chaos depuis la révolution de 2011 qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi. Depuis six ans, le pays est coupé en deux, avec à l'ouest le gouvernement d'entente nationale reconnu par la communauté internationale et à l'est les forces rassemblées autour de Khalifa Haftar qui contrôlent la plupart des champs pétrolifères du pays. Il est appuyé par l'Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie.

"La NOC a été informée que les Emirats arabes unis avaient donné l'ordre de suspendre la production", peut-on lire dans un communiqué.

Ni les forces du maréchal Haftar ni les Émirats arabes unis n'ont fait de commentaire dans l'immédiat sur ces accusations.

Vendredi, le pétrolier Vitol Kriti Bastion a accosté au port d'Es Sider où il a rempli ses cuves avant de prendre la mer le lendemain. Il s'agissait du premier signe de reprise d'exportation légale de pétrole libyen depuis le blocus imposé en janvier.

Selon la NOC, des mercenaires russes et syriens pro-Haftar occupent désormais le port pétrolier d'Es Sider.

En vertu des accords internationaux, seul la NOC peut produire et exporter du pétrole et les revenus doivent être versés à la Banque centrale de Libye. Ces deux institutions sont basées à Tripoli, siège du gouvernement d'entente nationale.

Le camp du maréchal Haftar a déclaré samedi que les champs de pétrole et les ports du pays resteraient "fermés jusqu'à ce que les ordres du peuple libyen soient mis en oeuvre". Il réclame notamment que les revenus pétroliers soient versés sur un compte bancaire basé à l'étranger pour ensuite être distribués en Libye.

Dimanche, l'ambassade des États-Unis en Libye a déclaré que la reprise du blocage des exportations était intervenue après plusieurs jours "d'intense activité diplomatique" visant à permettre à la NOC de reprendre ses activités. Elle a dit "regretter que des efforts soutenus par l'étranger" en aient empêché.

(Angus McDowall, version française Elizabeth Pineau)