* La situation dans les stations-service est maîtrisée

* Elle n'est pas liée au Brexit, dit un ministre

* Des stations-service sont cependant toujours fermées-témoins (Actualisé avec stations-service, pharmacies, abattoirs)

par Sarah Young, Kylie MacLellan et Will Russell

LONDRES, 30 septembre (Reuters) - Le gouvernement britannique a assuré jeudi que la crise provoquée par les craintes de pénurie de carburant était désormais terminée, mais quelque 2.000 stations-service étaient fermées et les approvisionnements en médicaments perturbées.

Conséquence du Brexit et de la pandémie de COVID-19, le manque de chauffeurs routiers en Grande-Bretagne a sévèrement perturbé les chaînes d'approvisionnement du pays, de l'alimentaire au carburant, alors que plusieurs ministres s'emploient depuis plusieurs jours à rassurer sur ce dossier.

La pénurie de carburant a cependant poussé mercredi le gouvernement à faire appel à l'armée pour acheminer de l'essence par camions-citernes.

"Cette crise est à présent absolument de nouveau sous contrôle", a déclaré Simon Clarke, le ministre britannique au Trésor.

Mais la fédération des distributeurs de pétrole PRA, qui représente les détaillants de carburant indépendants comptant pour deux tiers de l'ensemble des stations-service du Royaume-Uni, a indiqué jeudi que 27% des postes de distribution étaient à sec, 21% ne disposaient que d'une catégorie de carburant, les 52% restants signalant des stocks normaux.

"Les stocks s'écoulent plus vite que d'habitude, en raison d'une demande sans précédent", a déclaré le directeur exécutif de PRA, Gordon Balmer, se faisant l'écho d'agressions physiques et verbales contre des pompistes.

Le chaos dans les stations-service britanniques a suscité des critiques à peine voilées en Europe, les responsables politiques imputant cette situation à la décision du Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne.

Le gouvernement britannique estime cependant que le Brexit n'a joué aucun rôle dans la crise actuelle, même si des dizaines de milliers de routiers ont dû quitter le pays. Pour Londres, c'est la pandémie de COVID-19 qui est à l'origine du problème.

"L'idée que c'est lié au Brexit est une tentative pour nous ramener dans ce qui est vraiment, je le crains, une discussion assez négative sur les opportunités manquées", a déclaré Simon Clarke.

"Si l'on regarde la situation en Allemagne, si l'on regarde la situation en Pologne, si l'on regarde la situation en France, ces pays partagent également ces problèmes", a-t-il ajouté.

Le manque de chauffeurs-routiers commence à affecter l'approvisionnement des pharmacies, a déclaré jeudi une porte-parole de la fédération nationale des pharmaciens.

Autre conséquence des nouvelles règles d'immigration liées au Brexit : le manque de bouchers, qui, selon la Fédération porcine (NPA), contraint les abattoirs à n'opérer qu'à 25% de leurs capacités. Les éleveurs sont confrontés à un surplus de bêtes, environ 120.000 porcs, a-t-elle indiqué. (Reportage Sarah Young et Kylie MacLellan, rédigé par Guy Faulconbridge; version française Claude Chendjou et Sophie Louet)