Entre deux "saisons" de publications de résultats trimestriels, la macroéconomie a tendance à reprendre l'ascendant en bourse. C'est particulièrement vrai cette année et cela entraîne quelques remous sur des marchés boursiers qui évoluent en sens unique depuis le "flash-krach" de la fin de l'hiver 2020. Deux grandes affaires ont rendu les investisseurs plus nerveux dernièrement.

D'abord la vigueur de la croissance américaine. Certains indicateurs ont laissé penser qu'elle serait plutôt dans la catégorie "vitaminée" alors que le marché la préférait "sous stéroïdes". Toutefois, les marqueurs publiés cette semaine ont l'air d'être plus robustes, ce qui fait évoluer le sentiment dans le bon sens. Le tout à moins d'une semaine de la réunion de rentrée de la Fed, le sujet qui fera le plus de bruit dans le Landerneau dans les jours qui viennent. Les moments plus difficiles traversés par Wall Street depuis dix jours ont achevé de convaincre des investisseurs indécis qu'entre une croissance dynamique assortie d'une politique monétaire moins paternaliste et une croissance chancelante et incertaine maintenue en vie par la banque centrale, c'est le premier scénario le plus favorable.

L'autre grand sujet du moment est aussi une affaire de croissance, mais pas seulement. En Chine, le durcissement de la politique économique du régime coïncide avec un ralentissement du cycle et avec les déboires du plus grand groupe immobilier du pays, le désormais célèbre China Evergrande. Les intentions de Pékin étant à peu près aussi claires que la politique d'achat de sous-marins de l'Australie, je me garderai bien de faire des pronostics sur ce qui va suivre, mais j'imagine que le Parti communiste chinois va finir par agir, maintenant qu'il a prouvé à tout le monde qu'il fait la pluie et le beau temps jusque chez ses champions économiques.

Hier la séance boursière a été marquée par des tendances spécifiques des deux côtés de l'Atlantique. Aux Etats-Unis, les trois indices ont clôturé autour de l'équilibre avec une domination des valeurs cycliques et dans une moindre mesure des technologiques. Un mouvement de consolidation après les gains de mercredi. En Europe, le rebond a eu lieu avec une journée de retard. Il a été grevé par le net reflux du secteur automobile après des chiffres d'immatriculations très mauvais en août sur le continent, et par la baisse des valeurs liées aux matières premières. Un mouvement qui se poursuit d'ailleurs ce matin en Asie, où le prix du minerai de fer plonge. Sydney, lesté en valeurs minières, en fait les frais, alors que les autres places progressent.

En Europe, les taux se sont un peu tendus après la publication d'un article du Financial Times laissant entendre qu'un modèle interne de la BCE pronostique un retour de l'inflation dans la zone des 2% en 2025 et une possible hausse de taux dès 2023. Jusqu'à présent, la date de 2024 avait été évoquée pour une hausse de taux, même s'il y a à peu près autant d'avis que d'économistes. Des informations tirées d'une intervention du chef économiste de la banque, Philip Lane, devant des banquiers centraux allemands. "La conclusion du Financial Times selon laquelle un relèvement des taux d'intérêt pourrait intervenir dès 2023 n'est pas conforme à nos prévisions", a fait savoir la BCE. Tempête dans un verre d'eau, donc, qui a quand même réveillé quelques interrogations, puisque le taux du Bund a évolué de quelques points pour revenir à -0,3%, au plus haut depuis mi-juillet, si l'on peut parler de "haut" en matière de taux négatifs.

Le CAC40 gagne 0,9% à 6687 points peu après l'ouverture. Le troisième vendredi du mois est synonyme de séance de débouclement des produits dérivés, plus communément appelée "journée des trois sorcières". Mais comme il s'agit de septembre, les sorcières seront quatre avec l'arrivée à échéance des produits trimestriels. Pour le CAC40, la compensation des dérivés sur indice se fait à 16h00 et celles des dérivés sur actions, à 17h30. La plupart des investisseurs vivent très bien sans savoir ce qui se passe à ce moment-là. Mais les amateurs de produits dérivés et les bons connaisseurs du marché sont capables d'identifier des soubresauts liés à ces opérations de compensation, qui peuvent accroître momentanément la volatilité. Et puis ça fait une histoire à raconter en fin de semaine et un titre à clics.

Les temps forts économiques du jour

En Europe, les ventes de détail britanniques (8h00) précéderont l'évolution trimestrielle des salaires en France (8h45) et l'inflation européenne (11h00). Aux Etats-Unis, c'est l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan de septembre qui sera au menu.

L'euro a décroché à 1,17698 USD, pendant que l'once d'or prenait une sévère correction à 1758 USD. Le pétrole consolide ses gains récents, avec un Brent à 75,50 USD et un WTI autour de 72,40 USD. Le rendement du T-Bond 10 ans reste proche de ses zones récentes à 1,33%, tandis que l'article du Financial Times a fait remonter celui du Bund à -0,3% et de l'OAT française à +0,02% sur 10 ans. Le bitcoin s'échange juste en dessous des 48 000 USD l'unité.

Les principaux changements de recommandations

  • Anglo American : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne visant 3220 GBp.
  • Britvic : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 1050 à 950 GBp.
  • Ceres Power : Liberum reprend le suivi à l'achat en visant 1460 GBp.
  • Dormakaba : Julius Bär relève son objectif de cours de 590 à 660 CHF.
  • ENI : J.P. Morgan passe de souspondérer à surpondérer en visant 15 EUR.
  • Equinor : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 190 NOK.
  • Ferrari : Exane BNP Paribas passe de surperformance à neutre en visant 256 USD.
  • Galp Energia : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 10 EUR.
  • Glencore : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 360 GBp.
  • Holcim : Credit Suisse réduit son objectif de cours de 78 à 71 CHF.
  • HSBC : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 460 GBp.
  • Intercontinental Hotels : Berenberg passe de conserver à acheter en visant 5400 GBp.
  • Lonza : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 810 CHF.
  • Nanobiotix : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 21 à 22 EUR.
  • Norma : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 59 à 54 EUR.
  • OMV : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 58 EUR.
  • Patrizia : DZ Bank reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 27,50 à 28,50 EUR.
  • Recordati : Barclays démarre le suivi à pondération en ligne en visant 50 EUR.
  • Redrow : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 820 à 900 GBp.
  • Renault : J.P. Morgan reste à surpondérer et réduit son objectif de cours de 69 à 62 EUR.
  • Repsol : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 14 EUR.
  • The Italian Sea Group : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 7 à 8 EUR.
  • TotalEnergies : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 48 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Renault va supprimer jusqu'à 2 000 emplois supplémentaires en France dans le cadre de la restructuration de ses activités d'ingénierie et de support. Le groupe prévoit 2 500 embauches d'ici 2024.
  • Unibail-Rodamco-Westfield vend un immeuble parisien pour 249 M€.
  • Bloomberg écope d'une peine de 3 M€ en appel pour l'affaire du "faux communiqué Vinci".
  • L'action Amundi était sous pression cette semaine, probablement parce que la société détenait de la dette China Evergrande Group.
  • Le trafic d'Aéroports de Paris en août représente 55,7% de celui d'août 2019.
  • Smart Europe choisit ALD comme fournisseur exclusif de l'offre digitale de location longue durée pour ses véhicules électriques en Europe.
  • Delta Plus veut migrer sur Euronext Growth.
  • Icade Santé acquiert une maison de retraite médicalisée auprès de KOS, premier opérateur du secteur de la dépendance en Italie.
  • Latécoère acquiert Shimtech de Mexico.
  • Navya signe une nouvelle equity line avec Kepler Cheuvreux.
  • Inventiva renforce son management.
  • Metabolic Explorer déploie un plan de stabilisation de la production à l'usine de Carling pour reprendre les expéditions de PDO mi-novembre.
  • Median Technologies retenu comme fournisseur privilégié d'un des plus grands labos du monde pour la stratégie d'imagerie dans les essais cliniques.
  • OSE Immuno et Boehringer Ingelheim présentent des résultats de phase I avec BI 765063 dans les tumeurs solides avancées, au congrès de l'ESMO.
  • Carmat reçoit l'accord final du comité de protection des patients pour l'utilisation de la version commerciale du cœur Aeson dans l'étude EFICAS en France.
  • Affluent Medical annonce le succès du premier ajustement post-opératoire de l'anneau mitral Kalios.
  • Orapi, Cegedim, Réalités, Bassac, Umanis, Oncodesign, Medesis, Biophytis, Groupe Gorgé, Agripower et Prodways ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

Lectures