Démarrons par le volet infiniment grand de notre parcours chiffé du jour. La dynamique des résultats trimestriels des entreprises cotées en bourse continue à alimenter le rebond des indices, avec il faut bien le dire des comptes particulièrement solides, notamment en provenance des têtes de gondole sectorielles. A ce titre, Microsoft et Alphabet ont démontré hier soir être capables de naviguer entre les pénuries, les coûts de l'énergie ou le coronavirus sans broncher ou presque. Au point qu'il va probablement falloir redéfinir ce qu'est réellement une entreprise défensive en bourse.

Car à y regarder de plus près, une société comme Microsoft offre un niveau de garanties presque inégalable, tout en étant estampillée "technologique", c’est-à-dire un peu le meilleur des deux mondes. De surcroît et de façon quasi-miraculeuse, elle échappe souvent à l'étiquette de monopole néfaste dont pâtissent Google, Amazon et Facebook, alors que Windows et ses nouvelles frontières comme Office 365 ou Azzure sont omniprésents en entreprise comme à la maison. Cette mansuétude est sans doute due à l'ancienneté de la société et à une exploitation des données utilisateurs moins liée à la publicité que les autres membres du club des GAFAM. Microsoft, c'est aussi une force de frappe financière hallucinante, qui permet à l'entreprise de rester à sa place, soit en renforçant son offre, soit en décourageant la concurrence. Sur le dernier trimestre écoulé, le bénéfice net aux normes américaines a atteint 20,5 milliards de dollars, ce qui correspond à 223 M$ par jour entre début juillet et fin septembre. Vertigineux.

Changeons totalement de registre mais restons sur des prévisions chiffrées. L'organisation Carbon Project Disclosure a publié ce matin une étude réalisée sur un tiers environ des fonds d'investissement dans le monde, qui montre que 0,5% des actifs sous gestion dans un panel de 16 500 fonds gérant 27 000 Mds$ sont alignés sur les objectifs de l'Accord de Paris sur le réchauffement climatique. Une goutte d'eau donc, qui soulève une fois de plus la question du greenwashing et de la grande farce de la majorité des produits financiers présentés comme "verts". "On doit réduire l'écart entre le rêve et la réalité", a souligné le patron de l'organisation. Les entreprises doivent aussi jouer le jeu au-delà de leurs publications en papier glacé recyclé : seules 10% sont actuellement en ordre de marche pour tenter d'atteindre l'objectif d'un réchauffement limité à 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle.

Des chiffres, il y en aura encore beaucoup d'autres aujourd'hui en provenance des grandes sociétés cotées, notamment Coca-Cola, McDonald's, GlaxoSmithKline, The Boeing Company ou Schneider et Iberdrola en Europe. A l'étage "macro", ce sont les commandes de biens durables aux Etats-Unis qui intéressent aujourd'hui les investisseurs. Elles permettent de mesurer la vigueur de la production industrielle du pays, puisqu'elles portent sur les produits à durée de vie longue. Demain, c'est la Banque centrale européenne qui sera au centre de l'attention.

Le CAC40 perdait quelques points à 6764 points à l'ouverture. En Asie, les replis indiciels l'emportent aussi, hormis à Sydney où une légère hausse persiste. Les places chinoises sont manifestement toujours convalescentes et n'arrivent pas à embrayer sur la dynamique des résultats américains. Il faut dire que Pékin ne fait pas beaucoup d'efforts pour inverser la tendance morose qui s'est emparée de la seconde économie du monde depuis quelques semaines.

Les temps forts économiques du jour

Les commandes de biens durables aux Etats-Unis en septembre (14h30) constitueront le point d'orgue de la journée au niveau macroéconomique.

L'euro refait une timide incursion juste au-dessus de 1,16 USD. L'or recule à 1788 USD l'once, tandis que le pétrole reste stable sur ses niveaux récents, à 86 USD le Brent et 84,10 USD le WTI. Le T-Bond affiche un rendement de 1,62% sur 10 ans, tandis que son homologue allemand est à -012%. Le bitcoin fluctue dans la zone des 60 000 à 61 000 USD ce matin.  

Les principaux changements de recommandations

  • Azelis : Goldman Sachs démarre le suivi à neutre en visant 30 EUR.
  • BioMérieux : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 105 à 113 EUR.
  • BMW : Goldman Sachs reste neutre avec un objectif relevé de 108 à 110 EUR.
  • De'Longhi : Banka Akros passe d'acheter à neutre.
  • Finnair : Inderes passe d'alléger à vendre en visant 0,60 EUR.
  • FirstGroup : HSBC passe de conserver à acheter en visant 100 GBp.
  • Groupe Gorgé : Portzamparc reste acheter avec un objectif relevé de 18,80 à 19,50 EUR.
  • Idorsia : J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 29 à 21 CHF.
  • Logitech : Goldman Sachs réduit son objectif de cours de 118 à 102 CHF.
  • M6 Métropole Télévision : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 20,30 EUR.
  • Maisons du Monde : Citigroup revalorise de 23 à 25 EUR.
  • Reckitt : Goldman Sachs reste neutre avec un objectif relevé de 6150 à 6250 GBp.
  • Schindler : Research Partners réduit son objectif de cours de 290 à 270 CHF.
  • Seb : Midcap Partners reste à l'achat avec un objectif réduit de 178 à 176 EUR.
  • Securitas : HSBC passe de conserver à acheter en visant 173 SEK.
  • SQLI : Portzamparc passe d'acheter à conserver.
  • Symrise : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif de cours réduit de 132,25 à 128 EUR.
  • Ubisoft : Morgan Stanley reste à surpondérer avec un objectif réduit de 80 à 70 EUR.

En France

Publications de résultats :

  • Bic : les trimestriels dépassent les attentes.
  • Bureau Veritas : les perspectives 2021 sont confirmées après le T3
  • M6 Métropole Télévision : l'activité publicitaire a retrouvé son niveau de 2019.
  • Seb : l'objectif de chiffre d'affaires est relevé.
  • Scor : le réassureur a accusé une perte nette au 3e trimestre après plusieurs catastrophes naturelles.
  • Schneider Electric : l'objectif d'Ebitda 2021 est confirmé malgré les tensions sur la chaîne d'approvisionnement.
  • Sodexo : la croissance va repartir pour le groupe, qui reprend le versement d'un dividende.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Stellantis investit 152 M€ à Rennes dans un nouveau SUV électrique.
  • Airbus, Air Liquide et ispace Europe lancent EURO2MOON, une plateforme européenne à but non lucratif pour préparer l'utilisation des ressources lunaires.
  • Worldline veut se séparer de ses terminaux de paiement. Le groupe vise 9 à 11% de croissance sur 2022/2024.
  • Electricité de France et AME finalisent le financement du plus grand parc solaire du Chili.
  • Ipsos s'offre Karian and Box.
  • Ipsen se dote d'une feuille de route climatique.
  • La "galaxie" Rallye (Foncière Euris, Finatis…) reporte de deux ans ses échéances et obtient une extension de ses plans de sauvegarde.
  • Valneva fait un point sur ses dossiers en cours dans une mise à jour de son document d'enregistrement. La société va aussi augmenter son capital de 5,5 millions d'actions via une offre globale aux Etats-Unis et en Europe, pour lever environ 100 M€.
  • Groupe Gorgé distribue l’essentiel de ses actions Prodways à ses actionnaires.
  • Getlink émet des obligations pour compléter son placement "vert" 2025.
  • Hydrogen Refueling Solutions s'offre AEI.
  • Enertime soumet un projet ORC à l'ADEME.
  • Néovacs rejoint la french tech paris-saclay.
  • Sensorion dépasse l'objectif de recrutement pour SENS-401 relatif à la perte auditive neurosensorielle soudaine, les résultats disponibles en janvier 2022.
  • Waga Energy réussit son entrée en bourse à Paris, à 23,54 EUR l'action.
  • Nexity, Scor, SMCP, Elis, SQLI, Mare Nostrum, Ucar, Adocia, Olympique Lyonnais, Omer-Decugis, SergeFerrari, Adomos, ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Publications de résultats :

  • Alphabet : le chiffre d'affaires trimestriel est meilleur que prévu et les résultats atteignent un record, mais l'accueil n'est pas exceptionnel (-0,9% hors séance).
  • ASM International : les trimestriels sont légèrement supérieurs aux attentes, tandis qu'une forte croissance est attendue en fin d'année.
  • BASF : le chimiste relève ses prévisions après un bon trimestre.
  • Deutsche Bank : comme pour les autres acteurs bancaires, les trimestriels sont meilleurs que prévu.
  • Heineken : les volumes de bière vendus se contractent plus que prévu au T3.
  • Microsoft : les résultats trimestriels sont meilleurs que prévu. Le titre gagne 2% à la clôture.
  • Robinhood : le titre perd 8,5% post-séance après la publication des résultats du T3.
  • Texas Instruments : les trimestriels déçoivent, le titre perd 3,6% hors séance.
  • Twitter : l'action reprend 4% hors séance après des résultats bien accueillis.
  • Visa : les trimestriels sont plutôt bons, mais l'accueil est tiède, avec un titre qui perd 2,7% hors séance.

Annonces importantes (et autres)

Lectures