La Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini est attendue à Moscou lundi 24 avril pour une visite de travail à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Sergueï Lavrov et Federica Mogherini évoqueront les principaux aspects des relations UE-Russie ainsi que les principales questions internationales d'actualité.

Ces relations traversent une période difficile. Le principal élément irritant reste que l'UE maintient sa politique de pression sur la Russie par les sanctions. Les sentiments russophobes sont activement attisés en Union européenne, où nous sommes accusés, de manière infondée, de vouloir affaiblir l'UE et d'influencer l'issue des élections dans plusieurs pays membres.

De notre côté, nous partons de la nécessité de surmonter les différends existants. Nous souhaitons une UE stable, durable, prévisible et indépendante. Elle reste aujourd'hui notre principal partenaire commercial et économique, représentant pratiquement 45% du commerce extérieur de la Russie. Nous sommes prêts à une reprise à part entière et à un soutien actif des canaux d'interaction avec l'UE dans différents domaines.

En dépit de l'état actuel du dialogue politique et du 'gel' des formats officiels de dialogue sectoriel à l'initiative de l'UE, la coopération se poursuit dans plusieurs domaines. On entrevoit déjà les premiers progrès positifs et les perspectives d'un travail conjoint réciproquement bénéfique. A titre d'exemple, on pourrait citer les pourparlers bilatéraux réguliers sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, ainsi que l'interaction dans le cadre de la coopération régionale, y compris la mise en œuvre du programme de coopération frontalière pour 2014-2020.

Nous espérons un dialogue substantiel sur les moyens de rétablir la coopération avec l'Union européenne. Nous sommes prêts à construire des relations mutuellement bénéfiques avec l'UE et avec ses membres sur une base d'équité, de respect des intérêts nationaux et d'interdépendance économique objective s'expliquant par la proximité territoriale et la complémentarité.

Parmi les thèmes internationaux, il est prévu d'évoquer la situation en Ukraine, dans l'ouest des Balkans, en Syrie, en Irak, en Libye, le déroulement de la mise en œuvre du Plan d'action conjoint global pour régler la situation autour du programme nucléaire iranien, ainsi que le processus de paix au Proche-Orient.

La crise ukrainienne reste au centre de nos différends avec l'UE. Nous espérons que cette dernière cessera d'ignorer que Kiev évite obstinément de remplir ses engagements dans le cadre des Accords de Minsk, notamment en matière de règlement politique, et prêtera attention à l'apparition d'un nationalisme agressif, aux violations de la liberté d'expression et des droits des journalistes en Ukraine.

Nous sommes préoccupés par la situation instable dans l'ouest des Balkans et par l'absence de progrès dans le Dialogue Belgrade-Pristina mené avec la médiation de l'UE. Nous trouvons inadmissibles les tentatives de s'ingérer dans les affaires intérieures d'États souverains et de modifier les résultats du vote des citoyens.

Dans le contexte du processus de paix syrien l'UE est un grand donateur humanitaire, ce qui impose à Bruxelles une responsabilité morale supplémentaire qui doit exclure l'association de l'apport d'une aide à des exigences politiques et à des conditions préalables. Il faut également équilibrer les accents par rapport à la situation humanitaire en Irak et au Yémen. Nous soulignons l'importance d'accorder un caractère inclusif au processus de paix en Libye.

Nous notons la proximité des approches de la Russie et de l'UE par rapport au processus de paix israélo-palestinien. Nous sommes prêts à continuer 'd'accorder nos violons' pour mettre en œuvre le Plan global d'action conjoint.

Le progrès dans la formation d'un espace économique et social commun de l'Atlantique au Pacifique pourrait devenir un outil efficace pour sortir les relations entre la Russie et l'UE de l'état dans lequel elles se trouvent actuellement. Moscou continue de considérer ce projet comme le plus prometteur pour assurer un développement durable et à long terme de tout le continent eurasiatique, qui pourrait devenir un outil efficace pour sortir les relations entre la Russie et l'UE de leur état de crise actuel.

Le développement de la coopération entre l'Union économique eurasiatique (UEE) et l'UE pourrait constituer la base économique d'un tel projet à long terme. L'établissement d'un dialogue UE-UEE aiderait à instaurer une large zone de stabilité et de paix en Eurasie.

La Sté Ministry of Foreign Affairs of the Russian Federation a publié ce contenu, le 21 avril 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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