• La BCE ne peut favoriser l’achat de “Green Bonds”

Jens Weidmann, président de la Bundesbank (banque centrale allemande) estime que la BCE n’a pas vocation à accorder sa préférence aux “green bonds”. En ce qui concerne les politiques d’assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne, la couleur des obligations ne doit pas être prise en compte, selon lui.

En effet, le marché des obligations vertes est relativement petit. Ainsi, un investissement conséquent sur ce dernier contreviendrait inévitablement à rompre avec le principe de neutralité des marchés. Ce principe a pour objectif de limiter les conséquences involontaires de l'assouplissement quantitatif sur leur fonctionnement. Il se décline en plusieurs principes opérationnels parmi lesquels un volume d’achat qui doit être “réparti entre les pays de la zone euro en proportion de la participation de chaque banque centrale nationale au capital de la BCE”. En effet, la base d'émetteurs étant encore restreinte, si la BCE décidait de n’acquérir que des “green bonds” en vue de favoriser la transition climatique, elle aurait probablement des difficultés à respecter ces proportions.

Source : bondvigilantes.com

 

Le rôle essentiel de la banque centrale doit rester celui de la stabilisation monétaire. La question climatique doit donc être reconsidérée plus largement que par une mesure ponctuelle de rachat d’obligations vertes. Cela permettra à la fois à la banque centrale de remplir son mandat de stabilisation des marchés et au système financier dans son ensemble de répondre aux questions liées à l’environnement de manière plus systémique. Par exemple, il est essentiel que les banques privées incorporent dans leurs politiques d’évaluation des risques, ceux liés au réchauffement climatique. Une amélioration de la transparence de l’information liée aux réchauffement climatique doit être entreprise. Enfin, reconsidérer le système de notation des entreprises en répondant à la question suivante : devrions-nous laisser aux seules agences de notation (privées) le soin de noter les entreprises ? 

Cette position n’est pas majoritaire au sein de la direction de la BCE. Monsieur Weidmann est considéré comme l’un des faucons les plus orthodoxes de l’institution européenne.

  • Nouveau scandale d’émissions de CO2 ?

L’organisation européenne Transport et Environnement, qui réunit près de 50 ONG environnementales, a mis en lumière un nouveau scandale potentiel sur les émissions automobiles polluantes, cette fois-ci avec les hybrides rechargeables. Après avoir commandé des tests auprès d’Emissions Analytics sur trois modèles, T&E présente des résultats sans appel.  Dans des conditions optimales et avec une batterie chargée à plein, les trois modèles ont émis entre 28% et 89% de CO2 en plus que les valeurs officielles. À batterie vide, les résultats sont encore plus accablants avec une émission trois à huit fois supérieure aux annonces des marques. Pareil pour le mode recharge de batterie qui affiche des émissions allant de trois à douze fois au-delà des chiffres annoncés

Source: Transport & Environnement

De plus, les hybrides rechargeables ont la particularité de pouvoir parcourir environ 150 km avec le  régime électrique  avant de passer en mode recharge et donc en mode thermique. Or T&E indique que les émissions de CO2 dépassent les niveaux officiels après seulement 11 à 23km. Les VEHR ne sont donc pas adaptés aux longues distances, encore moins que les électriques qui ont une capacité de 300 km en moyenne.

Des constatations à mettre en parallèle avec les nombreuses aides des Etats européens pour l’achat de ces véhicules dit “propres”. En septembre 2020, le gouvernement français avait dépensé pas moins de 38 millions d’euros en aides à l’achat. Les voitures hybrides sont très populaires aujourd’hui, dépassant les ventes de véhicules électriques. Les constructeurs automobiles en profitent pour faciliter leur transition écologique et se conformer  aux nouvelles normes européennes. 

  • Un nouveau fond d’investissement écologique et responsable.

Alors que la Haute Ecole de Lucerne révèle que seulement un fond durable sur trois est réellement bon pour l’environnement, un nouveau projet citoyen baptisé “Time for Planet” a vu le jour. Ce fonds d’investissement a pour but de lever un milliard d’euros pour créer 100 entreprises responsables avec l’ambition d’aider à la transition écologique. Plus de 5 000 personnes ont apporté leur pierre à l’édifice pour un total de  près d’un million d’euros investi. Le discours positif cherche à “jouer avec le système sans le détruire, pour l’orienter vers une fin qui nous semble  plus saine” selon l’une des cofondatrices. Il a séduit des actionnaires souvent refroidis par les messages négatifs véhiculés par certaines ONG environnementales. Dans le détail, le comité scientifique du fond discute déjà de plusieurs projets comme des nouveaux matériaux pour remplacer le ciment très émetteur de gaz à effet de serre, de nouvelles technologies pour remplacer les data centers énergivores ou les engrais azotés qui polluent les terres agricoles.

  • Et aussi
  • Xavier Delmas vous fait un tuto approfondi sur les ETF ESG. Quelles entreprises contiennent vraiment les indices que les ETF répliquent ? Xavier vous répond dans sa vidéo.
  • Les organisations Briefing Banktrack, Afiego, Just Share et Inclusive Development International publient un briefing récapitulant les risques auxquels s’exposent banques et investisseurs en investissant dans le projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline) de Total en Afrique. L’ONG Reclaim Finance rejoint les auteurs sur leurs conclusions.
  • Le Haut Comité de Gouvernement des Entreprises (HCCGE) publie son septième rapport annuel. Il, préconise “la présence d’au moins un critère environnemental parmi les critères extra-financiers qui permettent de déterminer la rémunération variable du dirigeant” (Novethics).
  • Fidelity International observe une corrélation claire entre note ESG élevée et surperformance. L’enquête porte sur les mois de janvier à septembre. Selon eux, “les entreprises en avance sur les questions ESG sont gérées de façon plus prudente et feront preuve d’une plus grande résilience en cas de crise”. 
  • Paris Europlace fait figurer l’investissement responsable dans le haut de ses préconisations de relance

Le classement ESG 2020 du GRESB pour les foncières est paru.