• Vigilance sur les entreprises d’Etat chinoises

Le non-acquittement de la dette de certaines entreprises d’État chinoises pourtant notées AAA inquiète les investisseurs. Le défaut de paiement du constructeur automobile Brilliance Auto et de la société houillère Yongsheng Coal au mois d’octobre a entraîné une vente soudaine des obligations d’entreprises occasionnant la perte de 60 milliards de yuans (7,67 milliards d’euros) pour les investisseurs en obligations. De plus, de nombreuses entreprises du secteur de l'énergie ont annulé ou retardé leurs projets d'émission d'obligations au cours des deux dernières semaines. Cette situation a eu un effet néfaste sur plusieurs entreprises du secteur comme l’extracteur de charbon Shanxi qui a dû payer un coupon de 5 % pour une obligation à très court terme ; soit 1,1 point de pourcentage de plus qu'une obligation antérieure du même émetteur, indique Nikkei Asia.

Cette conjoncture fait suite à un contexte déjà tendu avec un taux de défaillance des entreprises privées chinoises qui a fortement augmenté, passant de 1,83 % en 2017 à 5,34 % en 2018. Quand bien même les entreprises publiques ont un taux de défaillance extrêmement modeste (0,02% selon Huatai Securities), leur rythme a fortement augmenté en 2020 avec 54 milliards de yuans d’obligations en défaut de paiement contre 156 milliards sur les cinq dernières années en cumulé. 

 La campagne massive de désendettement lancée en 2015 pour empêcher une perturbation du marché en cas d’une grande défaillance des entreprises privées ne couvre pas les risques liés aux emprunts des entreprises d'État, ce qui pourrait provoquer une crise du crédit selon un acteur majeur du marché des obligations citées par Caixin.

  • Retour des dividendes en 2021 pour les banques européennes ?

Rappelons les faits : en mars dernier, en plein cœur de la crise, la BCE avait demandé  aux banques de la zone euro de ne pas distribuer de dividendes ni de racheter ses actions pour pouvoir conserver un matelas de sécurité suffisant. Le vice-président du conseil de surveillance de la BCE, Yves Mersch a indiqué au Financial Times qu’il sera légalement difficile de maintenir l’interdiction en cours au-delà de l’année 2020, surtout après le retour des dividendes en Suède et en Suisse alors que l’on ne connaît pas encore la décision de la Fed ou de la Banque d’Angleterre.

Toutefois, Mr Mersch déclare qu’il faudra être prudent quant aux dividendes versées par les banques. Il serait “fallacieux ou surprenant” que les banques utilisent un capital  fourni par la banque centrale pour payer les actionnaires.

  • L’or finit l’année en eau de boudin

L’once d’or continue sa chute après les annonces successives de vaccin au mois de novembre. Son cours s'établit à $1815 alors qu’il se rapprochait des $2000 avant l’annonce de Pfizer. En effet, les investisseurs arbitrent leur portefeuille, revenant sur les secteurs cycliques.  L’or avait profité de de la crise sanitaire pour atteindre un record avec l’once qui s’échangeait à $ 2070  début août, en progression de 70% par rapport à l’année dernière. Cette correction fait écho au retour en force du Bitcoin, qui pourrait dépasser son pic de $20'000 dans les prochains jours. Les investisseurs se sont aventurés vers des actifs plus risqués et la réputation de résistance à l’inflation du bitcoin est très  propice à son développement.

Variation du cours de  l'once d'or  et du bitcoin
  • Agenda économique du jour

En cette veille de Thanksgiving, de nombreux indicateurs économiques sont dévoilés aux États-Unis :

  • Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont en hausse à 778 000 (732 000 attendi)
  • Les commandes de biens  durables progressent plus vite que prévu de 1,3% (vs 0,5% projeté)
  • La nouvelle lecture de la croissance du PIB du T3 est identique à l’estimation précédente : 33,1%.
  • Les chiffres de l’immobilier neuf et l’indice de confiance des consommateurs de l’université de Michigan suivront à 16h.