"Pouvez-vous nous présenter AudioValley et ses activités.
AudioValley est un groupe belge, spécialisé dans les solutions audio digitales aux entreprises.

La digitalisation du monde de l’audio est connue au travers de sociétés comme Spotify, Deezer, Pandora ou Apple Music, qui sont toutes tournées vers les consommateurs particuliers. Nous avons identifié très tôt que la révolution digitale offrirait aussi des opportunités aux professionnels sur le marché BtoB. Nous avons choisi de ne travailler qu’avec les entreprises au travers de trois pôles d’activité distincts : l’agrégation et la monétisation d’audience de radios digitales (Radionomy), la diffusion audio et vidéo sur les points de vente (Storever) et la mise à disposition de titres musicaux pour des projets professionnels (Jamendo).

Comment s’est constitué le groupe ?

L’histoire a commencé en 2003, avec la création de la marque Storever, qui gère la diffusion de programmes musicaux dans les points de vente de grandes chaînes de magasins.
Nous travaillons aujourd’hui avec 170 enseignes de tout type (Cartier, Marionnaud, Carrefour, Renault…) et gérons près 14 000 points de vente dans le monde, qui reçoivent tous les jours des programmes diffusés par Storever.

En 2007, nous avons mis à disposition sur internet l’ensemble des outils utilisés par Storever, via une plateforme sous la marque Radionomy, pour permettre aux entreprises de créer et diffuser leur propre webradio. La plateforme compte actuellement 10 000 radios digitales, représentant la plus importante audience cumulée en France avec plus de 220 millions de sessions d’écoute active.
Le rapprochement avec la société américaine Targetspot, en 2013, a permis d’adjoindre une activité de régie publicitaire au pôle radio digital. Targetspot commercialise l’audience digitale de plus de 40 radios et plateformes de contenus dans le monde (Radio France, Oui FM, Radio Nova en France, Google Play, FoxNews Radio… aux Etats-Unis).

En 2010, les activités du groupe ont été complétées dans l’édition musicale digitale, avec l’acquisition de Jamendo. Cette plate-forme gère les droits d’artistes pour le grand public et pour des projets médias professionnels, avec un modèle adapté à l’essor de l’audio en streaming.
Jamendo recense près de 579 000 titres, plus de 40 000 artistes indépendants et permet d’accéder à un catalogue de plusieurs centaines de milliers de titres pour la sonorisation de projets professionnels (films, documentaires publicités, événementiel, jeux vidéo…).

Chacun des trois pôles d’activité d’AudioValley fonctionne avec un directeur général et son activité commerciale propre. Les services supports sont centralisés (administratif, juridique, marketing). Au total, le groupe compte 140 collaborateurs.

Comment fonctionne le modèle économique d’ensemble ?

Nous avons trois sources de revenus. Ceux de Radionomy proviennent d’annonceurs qui diffusent leurs sports publicitaires sur l’ensemble des radios que nous avons en gestion. Avec Storever, nous fonctionnons par abonnement : les enseignes signent un contrat, de trois ans généralement, avec un prix de diffusion des programmes par point de vente. Chez Jamendo, nous revendons la musique des artistes dans un cadre professionnel sous forme de licence.
Sur un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2017 : 54 % provient de l’activité de Radionomy, 33 % de Storever et 13 % de Jamendo.

Où en êtes-vous sur votre feuille de route ?

Aujourd’hui, le pôle en forte croissance est la radio digitale avec la démultiplication des supports et les objets connectés (tablettes, smartphones, ordinateurs portables…). Sur le premier trimestre 2018, l’activité de Radionomy a progressé de 60 %, avec des revenus essentiellement perçus aux Etats-Unis et en France, où notre régie publicitaire Targetspot est installée.

Notre objectif est de développer notre chiffre d’affaires sur des marchés en Europe, où nous ne sommes pas présents. Nous avons ouvert une régie en Espagne il y a deux mois et nous projetons d’en ouvrir deux autres aux Pays-Bas et en Allemagne d’ici septembre.

Sur l’activité de Storever, nous allons concentrer nos efforts sur le développement commercial, en renforçant les équipes de vente, de nos deux marchés européens prioritaires : l’Allemagne et l’Espagne.
Sur la partie Jamendo, des forces commerciales feront la promotion du catalogue sur nos principaux marchés géographiques et nous souhaitons nous renforcer sur des segments à fort potentiel (cinéma, streaming, jeux vidéo...).

Comment vos ambitions se traduisent-elles en chiffres ?

Notre premier objectif est de réaliser un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros en 2018, soit une croissance de 25 % par rapport à 2017. Notre ambition est ensuite de doubler ce chiffre d’affaires et de franchir le cap des 50 millions d’euros en 2020.

Quels sont vos atouts pour y parvenir ?

Etant pionnier dans l’audio digital BtoB, nous avons l’expérience du marché, une bonne connaissance des produits et nous avons acquis des technologies innovantes. Nous disposons en particulier d’outils performants dans le ciblage audio digital, qui permettent d’optimiser les campagnes publicitaires des annonceurs. C’est la grande différence avec la radio FM, où les publicités sont adressées à toute l’audience sans distinction, et un enjeu majeur du développement dans la radio digitale.
De plus, les géants du web (Google, Amazon, Apple…) ne sont pas présents dans l’audio digital. Nous avons donc une fenêtre d’opportunités intéressantes.

Combien espérez-vous lever à l’occasion de votre introduction sur Euronext Growth et comment comptez-vous utiliser ces fonds ?

Nous visons une levée de fonds de 9,6 millions d’euros en milieu de fourchette.
Un peu plus de la moitié de ces fonds financera le rachat de parts dans le pôle radio digitale. AudioValley était devenu minoritaire dans Radionomy après la prise de participation majoritaire (64,4 %) de Vivendi en 2015. Nous avons passé un accord avec la société il y a 18 mois pour racheter ses parts sur sept ans jusqu’en 2025.
L’autre partie servira au fonctionnement de la société et à son développement commercial.

Quid si la levée de fonds n’est pas à la hauteur de vos espérances ?

Nous sommes confiants car nous avons déjà des engagements de souscriptions qui sécurisent l’opération. Plusieurs investisseurs institutionnels (NextStage AM, Ostrum AM, Karakoram, Cély Finance, Friedland Gestion et IM Hotel) se sont engagés pour un montant total de 5,75 millions d’euros, qui représente 60 % de l’offre initiale.

De plus, le montant que nous avons à rembourser à Vivendi est fonction de cette opération. Nous pourrons donc poursuivre notre feuille de route, même si la levée de fonds est moins élevée qu’espérée.
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