"Présentez-nous Biom'Up, nouvelle 'medtech' à faire son entrée sur le marché d'Euronext Paris…
Biom'up est une société lyonnaise spécialisée dans l'hémostase, c'est-à-dire l'arrêt des saignements lors d'interventions chirurgicales. Il s'agit d'abord d'un enjeu médical, pour les patients et les chirurgiens, mais aussi d'un enjeu économique pour les hôpitaux, car il peut avoir un impact important sur le temps passé au bloc. Notre solution, une poudre de collagène applicable par soufflet, est en mesure de réduire ce temps. Elle s'adresse à un large éventail de chirurgies, notamment les opérations du cœur, du foie, de la colonne vertébrale, qui représentent les plus gros besoins en hémostase, ainsi qu'à la chirurgie mini-invasive. Son avantage est d'être prête à l'emploi et aussi efficace, voire plus, que les produits existants. Elle a obtenu un marquage CE en décembre 2016 et nous avons démarré sa commercialisation en France au mois de juin. Nous avons également déposé un dossier d'homologation PMA (« Pre Market Approval ») auprès de la FDA américaine, dont la réponse est attendue mi-2018.

Sur quels éléments fondez-vous cette demande d'homologation ?
Hemoblast a prouvé son efficacité dans le cadre d’une étude clinique pivotale qui était une condition au dépôt du dossier PMA. Cette étude a porté sur 412 patients admis en chirurgies cardiothoracique, abdominale ou orthopédique. Notre produit a démontré 93% d’efficacité à 6 minutes contre 74% d’efficacité pour le produit « contrôle ». L’ensemble des critères primaires et secondaires ont été atteints avec une valeur statistique très élevée. Au regard du caractère exceptionnel de ces résultats intermédiaires, les membres du Comité indépendant ont unanimement recommandé de stopper l’étude avant même la fin initialement prévue des essais, et de poursuivre la demande d'homologation.

Quels sont vos objectifs en termes de chiffre d'affaires et de rentabilité ?

Le marché de l'hémostase est estimé à 1,2 milliard de dollars (dont 950 millions rien qu'aux Etats-Unis), en croissance de 6 à 8% par an. Notre objectif est d'atteindre une part de marché de 15% d'ici cinq ans. Nous visons également l'équilibre opérationnel à cet horizon.

A quoi vont servir les fonds levés lors de l'introduction en bourse (augmentation de capital de 33,2 millions d'euros) ?

La moitié environ de l'augmentation de capital servira à la constitution d'une force de vente en Europe et surtout aux Etats-Unis, où nous disposons déjà d'une filiale. Un quart sera consacré au renforcement de nos moyens de production, et un quart à la poursuite de nos efforts de R&D. Nous souhaitons notamment étendre le champ d’application d'Hemoblast vers des marchés où les produits hémostatiques sont peu ou pas utilisés. Nous prévoyons des études complémentaires pour démontrer les bénéfices de notre produit dans le domaine de la laparoscopie (443 000 chirurgies par an aux États-Unis) et dans la prévention des saignements post-opératoires, en particulier dans la chirurgie esthétique et dans la chirurgie du genou (respectivement 1,2 million et 919 000 chirurgies par an aux États-Unis).
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