A première vue, les marchés financiers ont plutôt bien digéré la confirmation par la banque centrale américaine qu'une phase de normalisation monétaire se profile. Comme je l'écrivais hier, personne ne l'ignorait, mais le calendrier est maintenant un peu plus concret et un peu plus serré que prévu. Cette situation n'a pas désarçonné les places européennes, où le train de sénateur des dernières semaines a vite repris le dessus, puisque les indices ont grappillé quelques points à la clôture. A l'image d'un CAC 40 qui a terminé, hasard ou défi d'opérateurs de marché, à 6666 points. Je ne suis pas suffisamment familier avec la culture ésotérique pour y voir un signe quelconque. Mais peut-être qu'il existe des analystes satano-techniques comme il y a depuis peu des Bitcoin-cartomanciens.

Aux États-Unis, le bilan est moins lisse qu'en Europe, à la fois en surface et dans les profondeurs des indices. La meilleure illustration est le décalage de près de 2% entre la hausse de 1,29% du Nasdaq 100 et la baisse de 0,62 % du Dow Jones à la cloche hier soir. Les annonces de la Fed ont remis en selle les valeurs technologiques, notamment les grosses capitalisations, les semiconducteurs et même des titres jugés tout récemment surcotés. A l'inverse, des prises de bénéfices ont eu lieu sur les secteurs star du début de l'année, en particulier sur les valeurs bancaires et sur les pétrolières. L'inversion est assez spectaculaire sur la séance de la veille. Suffisamment en tout cas pour que les scénarios de fin de la domination des stratégies "cycliques" et "value" sur les stratégies "croissance" reviennent sur le devant de la scène. Je rappelle qu'investir sur les valeurs de croissance était incomparablement plus efficace que tout autre stratégie depuis la crise financière de 2008, hormis depuis quelques mois au cours desquels les titres décotés et très corrélés à la croissance économique ont, assez logiquement, affiché de meilleures performances.

La conjonction des annonces de la Fed avec une phase de nette correction du cours des plusieurs matières premières contribue probablement à pousser les investisseurs à s'interroger sur leurs allocations. Les gains importants affichés sur les valeurs de l'énergie (40% de hausse aux Etats-Unis depuis le 1er janvier) ou de la finance (28% de hausse sur la même période) ont entraîné de légitime sécurisations de bénéfices. A ce stade, la chute des cours de certains matériaux de base est davantage liée à une réduction de la prime spéculative qu'à une baisse de la demande.

Tirer des conclusions définitives à la lumière d'une unique séance de bourse est probablement une mauvaise idée. L'activité économique est intense, même si elle est aiguillonnée par les fonds publics, et le rapport entre l'offre et la demande est toujours en zone très favorable. La réouverture des derniers pans de l'économie encore contraints apportera un effet d'accélération mécanique. Par conséquent, la stratégie d'une normalisation qui permettra aux banques centrales de quitter progressivement le devant de la scène est toujours au goût du jour, même si tout le monde a bien compris qu'elles ne disparaîtront pas du paysage avant un moment. Conclusion : n'enterrons pas trop vite les valeurs cycliques et les entreprises du retour à la vie normale.  

La semaine boursière se termine dans une actualité assez peu dense, conforme à une fin de mois de juin. Le CAC40 démarre en baisse de 0,15% à 6657 points pour la séance de compensation trimestrielle, dite des quatre sorcières. 

Les temps forts économiques du jour

Les ventes de détail britanniques et les prix à la production allemands de mai (8h00) sont accompagnés des données trimestrielles sur les salaires en France (8h45). Aucun indicateur n'est attendu aux Etats-Unis. Ce matin, la Banque du Japon a prolongé ses mesures anti-covid.

Le dollar reste à son meilleur niveau des deux derniers mois face à l'euro, à 1,1922 EUR. L'or remonte légèrement à 1786 USD l'once. À l'inverse, le pétrole perd de l'altitude, avec un Brent à 72,40 USD et un WTI à 70,40 USD. Le rendement de la dette américaine s'est assagi à 1,51% sur 10 ans. Le Bitcoin évolue juste sous les 38 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adva Optical Networking : Kepler Cheuvreux reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 10,50 à 13,60 EUR.
  • Alstom : Citigroup passe de neutre à achat en visant 55 EUR.
  • Carlo Gavazzi : Research Partners relève son objectif de cours de 240 à 300 CHF.
  • Cofinimmo : ING démarre le suivi à l'achat en visant 150 EUR.
  • Colruyt : Oddo BHF passe de sousperformance à neutre en visant 46 EUR.
  • Demant : ABG Sundal Collier passe d'acheter à conserver en visant 368 DKK.
  • Diageo : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre en visant 3500 GBp.
  • EasyJet : HSBC passe de conserver à acheter en visant 1200 GBp.
  • Elis : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 18,81 EUR.
  • HSBC : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre en visant 440 GBp.
  • McPhy : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 30 EUR.
  • Meyer Burger : Research Partners passe de vendre à conserver.
  • Molecular Partners : Research Partners passe de conserver à acheter.
  • Rotork : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 390 GBp.
  • Ryanair : HSBC passe de conserver à acheter en visant 19 EUR.
  • Sandvik : Citigroup reprend le suivi à l'achat en visant 269 SEK.
  • Swedish Match : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 82,50 SEK.
  • Symrise : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre en visant 106 EUR.
  • Tryg : Morgan Stanley reprend le suivi à pondération en ligne en visant 150 DKK.
  • Umicore : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif de cours relevé de 53,50 à 54 EUR.
  • Wizz Air : HSBC passe d'alléger à conserver en visant 4500 GBp.

En France

Annonces importantes

  • Danone cède sa marque de produits nutritionnels d’origine végétale au Canada et aux Etats-Unis, Vega, aux fonds gérés par WM Partners.
  • Alstom signe un contrat record de 2,6 Mds€ au Danemark.
  • Safran rembourse par anticipation ses OCEANE 2023.
  • Gecina signe un contrat de réservation portant sur l'acquisition en VEFA d'un projet de 113 logements situé à Bordeaux.
  • Eurazeo investit 100 M$ dans le spécialiste des données Neo4j.
  • TF1 et Free (Iliad) prolongent leur partenariat en signant un nouveau contrat de distribution.
  • Eiffage Immobilier signe avec la Foncière Magellan la VEFA d'un ensemble mixte de près de 8 000 m² à Nantes.
  • L'IPO Aramis (Stellantis) sera réalisée dans le bas de la fourchette prévue, soit 23 EUR.
  • SRP Groupe rembourse son PGE.
  • Drone Volt signe un partenariat industriel pour le lancement de drones propulsés à l’hydrogène.
  • Hopium présente sa berline à hydrogène avec l'appui de Compagnie Plastic Omnium.
  • Luc Poyer nommé président du conseil d'administration de McPhy.
  • AMA lance son introduction en bourse sur le marché Euronext Growth à Paris.
  • Patrimoine et Commerce propose un dividende en numéraire ou en titre.
  • Groupe LDLC, CNIM ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes

  • Nippon Steel vend la moitié de ses parts dans Acerinox.
  • The Boeing Company va faire voler aujourd'hui pour la première fois la plus grande version de son B737MAX.
  • JPMorgan Chase rachète la fintech Nutmeg pour ses "robots-conseillers".
  • Rio Tinto inaugure une nouvelle usine au Canada.
  • Mitsubishi HC Capital rachète CAI International à 56 USD l'action, soit une facture de 1,1 Md$.
  • SFS s'offre le danois Jevith.
  • L'IPO d'Acciona Energia (Acciona) aura lieu dans la fourchette 26,73 à 29,76 EUR.
  • Bobst relève ses objectifs.
  • Biel, un fournisseur d'Apple, lorgne une IPO à Hong Kong pour environ 2 Mds$ de valorisation, selon Bloomberg.
  • Principales publications de résultats. Tesco, McKesson Europe

Lectures