Grâce aux options, vous pourrez vous mettre au défi de trouver le niveau de l’indice parisien à une date fixe, mais cette fois-ci, en misant une petite prime car ce n’est pas un repas, mais une somme d’argent, que vous récupérerez en cas de réussite.  

Comment opère-t-on ?

En mettant en place une stratégie optionnelle au joli nom de "Papillon" ou "Butterfly". Pourquoi ce nom de lépidoptère ? Non pas que les traders sur les options soient des passionnés de science naturelle mais parce dans la représentation graphique des potentiels de gains ou de pertes, il y a l’idée de symétrie que l’on retrouve chez l’insecte.

Le "papillon" consiste à combiner trois prix d’exercice, souvent à distance égale. Imaginons que votre objectif de cours pour la fin d’année soit 5 600 points. On pourra par exemple monter la stratégie d'un "Long Butterfly" :
("s" étant le Strike)
  • Achat d’un call 5 550 (s1)
  • Vente de deux calls 5 600 (s2)
  • Achat d’un call 5 650 (s3)
Avec cette stratégie, le gain maximum s'obtient sur 5 600 points. Elle est toujours conçue de la même manière (Achat 1 s1 – Vente 2 s2 – Achat 1 s3). On retrouve déjà à ce niveau le thème de la symétrie. Les spécialistes auront déjà remarqué que cette composition (loin du 4-3-3 de l’équipe de France de football) correspond à la superposition de deux combinaisons. L’achat d’un call spread (Achat 1 s1 – Vente 1 s2) et la vente d’un call spread (Vente 1 s2 – Achat 1 s3).

Là, je vous laisse le temps de réfléchir à la dernière phrase…
 
C’est bon, on peut continuer ?

Pour fin décembre, comment jouer la cible des 5 600 points ?

Il conviendra d’acheter le call 5 550 dec à 120, de vendre le call 5 600 dec à 98 et d’acheter le call 5 650 à 78. On retrouve bien ici le "schéma tactique" présenté plus haut.
Le coût initial sera donc de : -120 + (2*98) - 78 = -2 soit -20 EUR (on parle de contrats de 10 euros).

20 euros, voilà votre engagement global mais aussi votre perte maximum possible. En revanche, la plage de gains se dessine entre 5 552 et 5 648 points soit une amplitude de + ou - 1% environ par rapport à votre cible, le profit optimum se trouvant, bien entendu, sur le point précis de 5 600 points telle une flèche dans le mille.

Projetons-nous à l’échéance :

Cas 1 : le CAC chute à 5 300 points. Les trois "pattes" valent zéro, donc la perte reste de 20 EUR.

Cas 2 : le CAC finit à 5 560 points. Le call 5 550 vaut (5 560-5 550) soit 10 et les deux autres, zéro, soit un gain net en euros de (10*10) – 20 = 80 EUR.

Cas 3 : le CAC finit à 5 600 (profit maximum). Le call 5 550 vaut (5 600-5 550) soit 50 et les deux autres, zéro, soit (50*10) - 20 = 480 EUR soit un gain net de 460 EUR.

Cas 4 : le CAC finit à 5 628 points.
  • Le call 5 550 vaut (5 628-5 550)  = 78
  • Le call 5 600 vaut  (5 628-5 600) = 28
  • Le call 5 650 vaut zéro
        Soit en euros : 78 *10 – (2*10*28) = 220 EUR, donc un gain net de 200 EUR.
 
Cas 5 : Le CAC explose à 5 730 points  
  • Le call 5 550 vaut  (5 730-5 550)  = 180
  • Le call 5600 vaut  (5 730-5 600)   = 130
  • Le call 5650 vaut  (5 730-5 650)   =  80
        Soit en euros : 180*10 – (2*10*130) + (80*10) = 0 EUR, donc une perte nette de 20 EUR
 
Voici la grille des résultats :

(Cliquer sur l'image pour agrandir)

En version graphique :

(Cliquer sur l'image pour agrandir)
 
Cette stratégie s'inscrit dans la kyrielle de combinaisons qu'offrent les options négociables. Le "butterfly" tel qu'il a été présenté peut très bien s'intégrer dans un modèle de gestion. En effet, un gérant sous-investi monte ce genre de stratégie, afin de booster ses performances, une sorte de protection à la hausse modérée car comme on le voit dans le graphique ci-dessus, les gains sont nuls au-delà de la troisième "patte". 

Pour être efficace, le gérant pourra superposer des "butterfly" avec des points optimums tous les 50 points, le montage restant aussi simple mais la conduite et le maniement de la stratégie globale devenant encore plus passionnants.