Nous remettons au goût du jour une stratégie de saison, qui avait été initialement publiée en juin 2018, aussi ne vous étonnez pas de constater que LVMH cote 290 EUR. Mais le dispositif à déployer reste valable. Cette stratégie optionnelle est sans conteste une des préférées de l’auteur. Elle permet, dans le cas où l’on possède une ligne d’action, de garder un intérêt acheteur, tout en limitant son exposition. En fait, il suffit de remplacer un titre détenu dans un portefeuille par un call. Il y aura bien, en termes de trésorerie, une "extraction de cash".
Pour notre exemple, il est tentant de prendre une action du secteur du luxe qui a considérablement monté.
Prenons LVMH. Nous possédons 100 actions qui cotent ce jour 290 EUR. Cet investissement immobilise 29 000 euros.
Pour pratiquer le « cash extraction », il suffit de vendre les titres pour rendre liquide ce pourcentage de vos actifs et de le remplacer par un call « à la monnaie » sur une échéance assez éloignée (décembre 2018).
Voici le montage financier (hors courtage) :
Vente de 100 actions = 29 000 euros,
Achat d’un call (contrat de 100 titres), prix d’exercice 290 sur décembre à 18 euros, soit 18*100 = 1800 euros.
Cette opération permet de sécuriser déjà 27 200 euros des actifs car ils deviennent liquides.
A l’échéance :
1) le titre cote 200 €, le call vaut zéro mais il vous reste 27 200 euros de la ligne initiale, à la place des 20 000 théoriques. Par rapport à la valorisation du jour de l’opération, la perte se monte donc à 1 800 / 29 000 soit 6.2%, alors que sur le titre se dégrade de (29000 - 20000) / 29000 = 31%
2) le titre cote 290 €, la perte se limite au montant du call soit (-6.2%) contre une performance étale du titre.
3) le titre cote 350 €, le call rapporte (350 - 290) * 100 soit 6 000 euros. Le capital total se montera donc à 27 200 (liquidités) + la vente du call (6 000) = 33 200 euros (+14.5%). Le titre aura progressé, au cours de la même période, de 6 000 / 29 000 = + 20.7 %
L’écart entre les deux performances provient du coût du call, montage jouant le rôle d’une assurance contre un retournement de marché.
Avantages de la stratégie
Forte protection du capital en cas de repli violent du titre (cas 1)
Possibilité d’utiliser les liquidités pour un autre investissement et d’augmenter la diversification du portefeuille
Possibilité de retirer du cash de son portefeuille, tout en gardant un intérêt sur l’action par le call.
Gains éventuels (même petits) des liquidités placées en fonds euros
Sécurisation des plus-values sur le titre
Réduction de la volatilité du portefeuille
Inconvénients de la stratégie
En cas de versement d’un dividende après l’opération, il n’y a pas d’encaissement ainsi que les droits à toute autre opération sur titre (contrairement à la stratégie d'acheter un put)
Manque à gagner, en cas de stabilité ou accélération haussière du titre (cas 2 et 3)
Sous 272 €, la stratégie optionnelle devient efficace et ne bloque pas les gains en cas d'accélération haussière du titre
En conclusion : la stratégie se veut très pertinente si elle se fait sur les pics de prix, afin de procéder à des prises de bénéfices, tout en restant à l’achat sur des titres. Elle permet d’alléger l’exposition d’un portefeuille sans se démunir d’un intérêt acheteur et de reduire sensiblement la volatilité.
Une telle astuce peut également s’appliquer pour la totalité d’un portefeuille, avec une technicité plus aigüe, grâce aux options et aux futures indiciels, c’est toute la finesse des produits dérivés.
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE est le leader mondial des produits de luxe. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- articles de mode et de maroquinerie (48,9%) : marques Louis Vuitton, Kenzo, Celine, Fendi, Marc Jacobs, Givenchy, etc. ;
- montres et bijoux (12,7%) : marques Bulgari, TAG Heuer, Zenith, Hublot, Chaumet, Fred, Tiffany, etc. ;
- parfums et produits cosmétiques (9,6%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
- vins et spiritueux (7,7%) : champagnes (marques Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot Ponsardin, Dom Pérignon, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D'Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie), etc.
Le solde du CA (21%) concerne essentiellement une activité de distribution sélective assurée au travers des chaînes Sephora, DFS et des grands magasins Le Bon Marché et La Samaritaine.
A fin 2023, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 6 097 magasins dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (7,9%), Europe (16,4%), Japon (7,3%), Asie (30,8%), Etats-Unis (25,3%) et autres (12,3%).