Pour notre exemple, il est tentant de prendre une action du secteur du luxe qui a considérablement monté.
Prenons LVMH. Nous possédons 100 actions qui cotent ce jour 290 EUR. Cet investissement immobilise 29 000 euros.
Pour pratiquer le « cash extraction », il suffit de vendre les titres pour rendre liquide ce pourcentage de vos actifs et de le remplacer par un call «  à la monnaie » sur une échéance assez éloignée (décembre 2018).

Voici le montage financier (hors courtage) :
  •  Vente de 100 actions = 29 000 euros,
  •  Achat d’un call (contrat de 100 titres), prix d’exercice 290 sur décembre à 18 euros, soit 18*100 = 1800 euros.
  •  Solde des encaissements : 29 000 – 1 800 = 27 200 euros.
Cette opération permet de sécuriser déjà 27 200 euros des actifs car ils deviennent liquides.
 
A l’échéance :

1) le titre cote 200 €, le call vaut zéro mais il vous reste 27 200 euros de la ligne initiale, à la place des 20 000 théoriques. Par rapport à la valorisation du jour de l’opération, la perte se monte donc à 1 800 / 29 000 soit 6.2%, alors que sur le titre se dégrade de (29000 - 20000) / 29000 = 31%

2) le titre cote 290 €, la perte se limite au montant du call soit (-6.2%) contre une performance étale du titre.

3) le titre cote 350 €, le call rapporte (350 - 290) * 100 soit 6 000 euros. Le capital total se montera donc à 27 200 (liquidités) + la vente du call (6 000) = 33 200 euros (+14.5%). Le titre aura progressé, au cours de la même période, de 6 000 / 29 000 = + 20.7 %
L’écart entre les deux performances provient du coût du call, montage jouant le rôle d’une assurance contre un retournement de marché.

Avantages de la stratégie
  • Forte protection du capital en cas de repli violent du titre (cas 1)
  • Possibilité d’utiliser les liquidités pour un autre investissement et d’augmenter la diversification du portefeuille
  • Possibilité de retirer du cash de son portefeuille, tout en gardant un intérêt sur l’action par le call.
  • Gains éventuels (même petits) des liquidités placées en fonds euros
  • Sécurisation des plus-values sur le titre
  • Réduction de la volatilité du portefeuille
 
Inconvénients de la stratégie
  • En cas de versement d’un dividende après l’opération, il n’y a pas d’encaissement ainsi que les droits à toute autre opération sur titre (contrairement à la stratégie d'acheter un put)
  • Manque à gagner, en cas de stabilité ou accélération haussière du titre (cas 2 et 3)




Sous  272 €, la stratégie optionnelle devient efficace et ne bloque pas les gains en cas d'accélération haussière du titre



En conclusion : la stratégie se veut très pertinente si elle se fait sur les pics de prix, afin de procéder à des prises de bénéfices, tout en restant à l’achat sur des titres. Elle permet d’alléger l’exposition d’un portefeuille sans se démunir d’un intérêt acheteur et de reduire sensiblement la volatilité.
Une telle astuce peut également s’appliquer pour la totalité d’un portefeuille, avec une technicité plus aigüe, grâce aux options et aux futures indiciels, c’est toute la finesse des produits dérivés.