Il y a toujours des enseignements à tirer des épisodes exceptionnels qui secouent les marchés. Le krach express des cryptomonnaies hier constitue une excellente piqure de rappel sur l'échelle des risques dans l'investissement. Je ne rentrerai pas trop dans le détail des événements, qui ont bénéficié d'une couverture médiatique assez incroyable. Mais pour résumer, les cryptoactifs se sont effondrés en cours de séance avant de terminer sur des baisses conséquentes mais moins spectaculaires. Le bitcoin a ainsi signé un plancher autour de 30 000 USD, en baisse de 30%, pour finir sur un repli de 13%. La nervosité est palpable sur ce marché depuis quelques semaines. Je rappelle que la star des cryptomonnaies flirtait avec les 65 000 USD le 14 avril dernier.

En Europe, les produits financiers sont notés sur une échelle baptisée SRRI. C'est la petite frise allant de 1 à 7 que vous retrouvez sur tous les descriptifs. Si vous investissez dans un fonds actions pays émergents, le curseur sera généralement placé à 7 : le produit risque d'être volatil. En d'autres termes, il promet des gains potentiels importants, avec les risques qui vont avec. Si votre investissement porte sur un produit monétaire court terme, il pourrait afficher un niveau 1. Le fonds actions Europa One de Zonebourse est classé 6, soit l'équivalent d'un ETF sur le STOXX Europe 600 et de nombreux autres fonds actions. Dans l'échelle actuelle, les cryptoactifs seraient nécessairement classés 7 alors qu'ils sont nettement plus volatils et risqués que les produits classés dans la catégorie du dessous. En réalité, ils mériteraient probablement d'être au-delà de 10, voire de 20 pour certains. N'oublions pas que jusqu'à preuve du contraire, et sans qu'on puisse m'accuser d'être un vieux con, ils peuvent tendre vers zéro, ce qui n'est normalement pas le cas d'une entreprise saine.

La fascination exercée par le bitcoin et les autres cryptomonnaies a longtemps tenu à leur concept même. Elle est devenue malsaine à partir du moment où l'avidité est entrée en lice. L'épisode de la veille nous rappelle à tous, notamment aux nouveaux entrants sur les marchés, qu'il ne faut jamais perdre de vue l'échelle de risque d'un investissement.

Mais revenons à des considérations plus terre à terre. Les marchés boursiers faisaient grise mine hier, surtout en Europe où l'on avait mieux résisté qu'ailleurs aux prises de bénéfices des derniers jours. Wall Street avait démarré dans les mêmes dispositions, avant de se reprendre à la clôture. Le Nasdaq 100, chahuté depuis plusieurs séances, est même parvenu à se hisser dans le vert à la cloche, aidé en particulier par les semiconducteurs. Des dégagements ont eu lieu sur des secteurs qui ont très bien marché dernièrement, comme l'énergie et les matériaux de base. Comme je l'écrivais hier, les investisseurs ont un peu relevé leur niveau de sélectivité dernièrement, en ajoutant une pincée de qualité dans leurs allocations, ce qui revient mécaniquement à réduire la voilure sur les paris un peu trop risqués.

Les minutes de la dernière réunion de la banque centrale américaine diffusées hier soir ont montré, c'est logique, que le débat a débuté au sein de l'institution concernant la pérennité des mesures de soutien qui ont été déployés pour contrer la crise liée à la pandémie. Un débat encore timide dont le principal enseignement est que la Fed n'a pas l'air pressée d'agir. Ses membres ont largement confirmé, par leurs positions, que la réduction des enveloppes de rachat sera la première étape à être déployée, compte tenu de la vigueur économique qui se confirme. La publication n'a pas eu d'effet négatif sur le marché et n'a manifestement pas modifié les anticipations sur le calendrier d'évolution des taux d'intérêt, principal point de crispation pour les financiers.

Le CAC reprend 0,7% à 6311 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

L'indice des prix à la production allemands d'avril (8h00) précèdera trois statistiques américaines, les nouvelles demandes d'allocations chômage hebdomadaires et l'indice Philly Fed de mai (14h30) puis l'indice des indicateurs avancés d'avril (16h30). Ce matin, le Japon a publié une croissance de ses exportations plus forte que prévue pour le mois d'avril.

L'euro reperd un peu terrain face au dollar, à 1,2183 USD. L'once d'or est ferme autour de 1875 USD. Le pétrole grappille quelques cents, à 66,68 USD le baril de Brent et à 63,44 USD le baril WTI. Le rendement du 10 ans américain atteint 1,66 %. Le Bitcoin remonte à 38 800 USD, après la séance folle de la veille.

Les principaux changements de recommandations

  • Centrica : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 60 à 58 GBp.
  • Dormakaba : UBS reste neutre mais relève son objectif de cours de 490 à 610 CHF.
  • Engie : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 16,30 à 16 EUR.
  • Julius Bär : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 62 à 72 CHF.
  • SIXT : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 110 à 118 EUR.
  • Smurfit Kappa : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 46 à 47,65 EUR.
  • Soitec : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 200 EUR.
  • Tod's : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 21 à 38 EUR.
  • VAT Group : Berenberg reste acheteur avec un objectif relevé de 315 à 360 CHF.
  • Volkswagen : Citigroup reprend le suivi à l'achat en visant 300 EUR.

En France

Résultats des sociétés

  • Bouygues : le groupe confirme ses prévisions annuelles et relève la projection d'Ebitda de sa filiale télécom pour l'exercice 2021.
  • Elior : l'activité du S1 recule de 22,3 %, tandis que l'Ebita passe en perte à hauteur de 25 M€. Le cash-flow libre est légèrement positif. Le second semestre fiscal sera encore difficile.
  • Eurazeo : les objectifs 2021 et 2022 sont confirmés en marge de la publication des revenus du T1.
  • Valneva : le laboratoire révise ses projections 2021 en visant 80 à 105 M€ de revenus et 65 à 75 M€ de dépenses de R&D, hors VLA001.

Annonces importantes

  • Stellantis va résilier tous ses contrats de concession en Europe avec un préavis de deux ans.
  • Accor veut sponsoriser un SPAC dédié à ses activités connexes.
  • Crédit Agricole va pouvoir retirer Credito Valtellinese de la cote.
  • STMicroelectronics lorgnerait Nordic Semiconductor, selon Milano Finanza. 
  • Air Liquide émet 500 M€ d'obligations vertes 2031 avec un coupon de 0,375%.
  • Sanofi va publier les résultats de ses recherches scientifiques "de rupture" en oncologie au Congrès annuel 2021 de l'ASCO.
  • Eiffage remporte en groupement la transformation de la gare de Gand-Saint-Pierre en Belgique pour 100 M€.
  • Valneva va participer à la première étude mondiale pour une vaccination de rappel contre la COVID-19 au Royaume-Uni.
  • Mercialys annonce que 43,3% des droits à dividende ont été exercés pour le paiement en actions.
  • Le Tribunal de commerce valide le plan de sauvegarde de Vallourec.
  • Frey rouvre la totalité de ses sites commerciaux en Europe.
  • Covivio Hotels lance une augmentation de capital de 250 M€.
  • Groupe Partouche salue la réouverture de ses casinos.
  • McPhy présélectionne Belfort pour l'implantation de sa Gigafactory d'électrolyseurs.
  • Valbiotis obtient un brevet sur TOTUM63 en Chine.
  • Inertam (Europlasma) procède à une nouvelle optimisation de sa ligne de vitrification de déchets d'amiante.
  • Nanobiotix présente de nouvelles données positives lors de l'ASCO.
  • Econocom et Artefact s’associent pour améliorer la qualité du Service Desk avec l’Intelligence Artificielle.
  • Visiomed fait un point sur sa stratégie.
  • Actia, Parrot, Colas, Prodware ont publié leurs comptes et/ou des prévisions.

Dans le monde

Résultats des sociétés

  • Cisco : les résultats trimestriels sont mal accueillis, avec un titre qui plonge de plus de 5 % hors séance.
  • Deutsche Telekom : l'opérateur allemand vise une croissance de 3 à 5 % de ses bénéfices ajustés chaque année d'ici 2024.
  • Dufry : le spécialiste des boutiques en aéroport a encore souffert d'un chiffre d'affaires en repli de 68 % au T1, soit 460 MCHF, nettement inférieur aux attentes.
  • easyJet : la perte du S1 est un peu moins élevée que prévu mais totalise -701 MGBp.

Annonces importantes

Lectures