(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mercredi alors que les investisseurs s'interrogent sur la trajectoire des politiques monétaires pour 2023.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,18% à 7.119,83 points, tandis que la Footsie britannique a enregistré une hausse de 0,26% et le Dax allemand de 0,6%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini inchangé, le FTSEurofirst 300 a progressé de 0,2% et le Stoxx 600, qui a atteint son plus haut niveau depuis avril 2022 dans les premiers échanges de la séance, a gagné 0,28%.

Les commentaires, la veille, du président de la Réserve fédérale Jerome Powell ont dans un premier temps apporté un certain soulagement, le banquier central ayant souligné que "l'inflation commençait à baisser".

Mais le répit a été de courte durée, et Wall Street reculait à la clôture en Europe, alors que Jerome Powell a aussi déclaré qu'il faudrait du temps pour ramener l'inflation à un niveau proche de celui que vise la Fed.

En Europe, la Banque centrale européenne (BCE), qui a relevé ses taux d'intérêt de 50 points de base la semaine dernière, pourrait prolonger sa série de hausses significatives des taux jusqu'en mai si l'inflation de base ne diminue pas d'ici là, a prévenu mercredi Klaas Knot, membre du Conseil des gouverneurs de l'institut de Francfort.

Knot a dit également s'attendre à ce que les travailleurs gagnent en pouvoir de négociation salariale, l'économie résistant mieux que ne le prévoyait la BCE il y a seulement quelques semaines.

VALEURS

En Europe, la séance a été de nouveau marquée par une salve de résultats d'entreprises, notamment celles du secteur de l'énergie et des banques.

Le norvégien Equinor a pris 6,8% à la faveur d'un bénéfice d'exploitation qui a plus que doublé en 2022 par rapport à son précédent record, et qui intervient au lendemain d'un bénéfice annuel également historique pour BP (+3,2%). Les bénéfices des grandes compagnies pétrolières ont plus que doublé en 2022 pour atteindre 204 milliards d'euros.

Toujours dans le secteur, le spécialiste finlandais du raffinage Neste a bondi de 10% après un quatrième trimestre meilleur que prévu.

Dans le sillage de ces résultats, le compartiment du pétrole et du gaz a terminé en hausse de 1,66% mercredi.

Le géant français TotalEnergies, qui a lui aussi publié un bénéfice record en 2022, a reculé cependant de 1,91%, les analystes de Bernstein et de Barclays évoquant un résultat net ajusté trimestriel inférieur à leurs attentes.

Dans le secteur bancaire (+0,76%), Société générale a reculé de 5,03%, la proposition de dividende inférieure aux attentes ayant pris le pas sur la confirmation des objectifs 2025 et un quatrième trimestre meilleur qu'attendu.

La banque italienne Monte Dei Paschi Di Siena (MPS) (-3%) a reculé elle aussi après ses comptes trimestriels, tandis que ceux d'Amundi et d'ABN Amro ont été salués en Bourse par des hausses de 2,6% et 11,4% respectivement.

Le secteur de la chimie (+1,18%) a signé mercredi la meilleure performance du Stoxx 600, avec Akzo Nobel en hausse de 1,03% et le géant allemand de gaz industriels Linde de 3%.

Le bijoutier danois Pandora, qui s'attend à une croissance organique de ses ventes comprise entre -3% et 3% cette année, après des résultats du quatrième trimestre supérieurs aux attentes des analystes, a fini en hausse de plus de 10%.

A WALL STREET

La Bourse de New York évolue en baisse mercredi, les investisseurs craignant que la Réserve fédérale (Fed) poursuive plus longtemps que prévu le relèvement de ses taux d'intérêt.

A 17h10 GMT, le Dow Jones perdait 0,46%, le Standard & Poor's 500 reculait de 0,91% et le Nasdaq Composite cédait 1,4%.

CHANGES

Le dollar recule légèrement face à un panier de devises internationales après les propos jugés initialement accommodants du président de la Fed.

L'euro en profite pour remonter à 1,0735 dollar (+0,1%).

TAUX

Les rendements des obligations d'Etat à court terme de la zone euro grimpaient à nouveau mercredi après la décision la veille de la Banque centrale européenne (BCE) de réduire son taux de rémunération sur les dépôts des gouvernements et autres entités publiques pour inciter les gouvernements de la zone euro à réinjecter des liquidités dans le système financier.

Le taux des emprunts d'Etat allemand à deux ans, le plus sensible aux changements d'anticipations sur les taux d'intérêt et l'inflation, grimpait de dix points de base, à 2,711%, après avoir atteint plus tôt dans la journée son plus haut niveau depuis le 3 janvier à 2,725%.

Les rendements souverains à dix ans, moins sensibles aux anticipations sur les taux d'intérêt, ont réagi de façon moins prononcée. Le taux du Bund allemand à dix ans gagnait plus de quatre points de base, à 2,359%.

Son équivalent américain évoluait pour sa part en baisse d'un point de base, à 3,662%.

PÉTROLE

Les prix du pétrole progressent mercredi pour la troisième séance consécutive, soutenus par le repli du dollar.

Les données de l'American Petroleum Institute (API), principale fédération des industriels des hydrocarbures, montrent en outre que les stocks de brut au Etats-Unis ont baissé de 2,2 millions de barils la semaine dernière, selon des sources du marché.

Le Brent prend 0,31% à 83,95 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,41% à 77,46 dollars.

(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)

par Diana Mandia