PARIS/BRUXELLES, 24 juin (Reuters) - La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont mis en garde samedi, dans une démarche commune, l'Iran contre toute violation de l'accord conclu en 2015 sur son programme nucléaire, ont dit lundi à Reuters deux diplomates européens à deux semaines de l'ultimatum fixé par Téhéran.

Cette mise en garde des trois pays européens signataires de cet accord, également signé par la Russie, la Chine, l'Iran et les Etats-Unis - Washington s'est désengagé depuis - a pris la forme d'une note diplomatique qui a été adressée le 22 juin à Téhéran, ont précisé ces sources.

Une troisième source diplomatique européenne a confirmé cette démarche commune, dernière illustration en date de la frustration ressentie à Paris, Londres et Berlin vis-à-vis de la République islamique qui menace de sortir de cet accord que les trois capitales tentent à tout prix de préserver.

Les Iraniens "ont fait le choix stratégique de dire que c'est aux Européens de tout faire", a indiqué un des diplomates. "Plus les Iraniens font des choses comme ça, moins on fera des efforts pour les aider. C'est un cercle vicieux".

Il n'était pas clair lundi si l'Iran avait répondu à la démarche européenne.

Déjà fragilisé par l'annonce en mai 2018 du retrait américain du texte, le JCPOA - un texte qui a mis en place un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée progressive des sanctions contre Téhéran - est menacé depuis plusieurs mois par l'Iran.

Le président iranien Hassan Rohani a annoncé le 8 mai dernier la suspension d'une partie de ses engagements et donné 60 jours - soit jusqu'au 8 juillet - aux autres pays signataires de l'accord pour mettre en oeuvre leurs promesses de protéger Téhéran contre les sanctions de Washington. (John Irish et Robin Emmott à Bruxelles, avec Sabine Siebold à Berlin et Parisa Hafezi à Dubaï, Marine Pennetier pour le service français, édité par Elizabeth Pineau)