Brexit

Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'est hissée à un nouveau pic annuel (+1,04%) mardi, à la faveur des premiers résultats bancaires américains bien accueillis et d'espoirs de plus en plus nourris de voir aboutir un accord sur le Brexit.

L'indice CAC 40 a gagné 58,97 points à 5.702,05 points, terminant à un nouveau plus haut depuis le 12 décembre 2007, dans un volume d'échanges modéré de 3,7 milliards d'euros. La veille, il avait fini en recul de 0,40%.

La cote Parisienne a débuté dans le vert et a nettement accéléré la cadence après l'ouverture de Wall Street, montant jusqu'à 5.724,31 points en séance, un niveau inédit depuis décembre 2007.

"Les banques américaines visiblement soulagent un petit peu les investisseurs et leur redonnent un peu plus de confiance à court terme", a relevé auprès de l'AFP Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale à Oddo BHF Securities.

"Dans un contexte assez incertain marqué par le Brexit et les négociations commerciales sino-américaines, les résultats des grosses banques d'investissement qui sont plutôt au-dessus de ce qu'on pouvait attendre sont bien évidemment de bonnes nouvelles", a-t-il complété.

JPMorgan Chase a ainsi annoncé des résultats meilleurs que prévu au troisième trimestre, tout comme CitiGroup tandis qu'ils ont été plus mitigés pour Goldman Sachs et nettement en recul pour Wells Fargo.

Pour autant, cet emballement haussier du marché paraît fragile, selon M. Jacoby, car "nous sommes vraiment dans un contexte de marché très, très court terme, où les rebonds peuvent être assez violents ainsi que les prises de bénéfices et aujourd'hui, nous avons envie de voir le verre à moitié plein".

La possibilité d'une issue imminente sur le dossier du Brexit contribuait également à l'optimisme des investisseurs.

Le négociateur de l'UE Michel Barnier a jugé mardi possible de parvenir à un accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne cette semaine. "Des discussions détaillées sont en cours et un accord est encore très possible", a confirmé son interlocuteur britannique, le ministre pour le Brexit Steve Barclay.

Dans ce contexte, la révision à la baisse des prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI) pour la zone euro en 2019 et 2020, en raison de la situation de l'Allemagne, n'a guère ébranlé les marchés.

L'institution a annoncé tabler pour 2019 sur la croissance la plus faible depuis la crise financière, incriminant en premier lieu la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui entame durement le commerce international et va amputer le PIB mondial de 0,8%.

Dans ce dossier, la Chine a démenti mardi tout différend avec les États-Unis sur la recherche d'un accord commercial entre les deux pays, en dépit des compte-rendus divergents donnés à la suite des dernières négociations la semaine dernière à Washington.

Du côté des indicateurs, en septembre l'inflation en Chine a atteint, en rythme annuel, son niveau le plus élevé depuis six ans. En France, l'inflation a ralenti et les créations d'entreprises ont rebondi de 4,2% pour le même mois.

Le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers allemands s'est stabilisé en octobre, confirmant un jugement pessimiste quant aux perspectives de la première économie de la zone euro.

Arkema en forme

Sur le terrain des valeurs, Arkema a profité (+4,16% à 88,62 euros) de l'annonce de la cession d'une activité de polymères, "Polyoléfines fonctionnelles", au groupe coréen SK Global Chemical.

A l'autre extrémité, Remy Cointreau a perdu 2,60% à 123,70 euros, pénalisé par un abaissement de sa recommandation à "neutre" par Berenberg.

Bouygues est gagné à l'inverse 2,19% à 39,17 euros, grâce à une recommandation portée à "acheter" par HSBC.

Publicis a progressé de 1,72% à 37,90 euros après que le groupe a remporté une part importante du budget média mondial du géant américain Disney, selon une note interne consultée lundi par l'AFP, quatre jours après avoir dû revoir à la baisse ses prévisions de croissance.

Vivendi a cédé 0,04% à 24,90 euros. Tentant par tous les moyens de faire échouer la fusion de Mediaset portée par la famille Berlusconi, Vivendi a déposé mardi un recours en référé en Italie contre ce projet, après en avoir retiré un autre aux Pays-Bas dans la foulée d'une première victoire en Espagne.

Marie Brizard a plongé de 8,40% à 1,79 euro, les investisseurs accueillant défavorablement la prévision du groupe d'une perte d'exploitation Ebitda comprise entre 20 et 25 millions d'euros pour 2019, même si la situation s'améliore un peu.

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