Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris accentuait son recul peu après l'ouverture, assommée par une pression grandissante face à la résurgence de cas de Covid-19 qui augmente les craintes d'une perte d'élan de la reprise économique.

A 09H22, l'indice CAC 40 s'enfonçait de 76,63 points à 4.901,55 points. Vendredi, la place Parisienne avait reculé de 1,22%.

"Les investisseurs se tournent maintenant davantage vers les élections présidentielles aux Etats-Unis, prévues dans six semaines et le risque grandissant face à la hausse des restrictions en Europe, du fait d'une nouvelle hausse du nombre de cas et d'hospitalisations liées aux coronavirus", commente Vincent Boy, analyste marchés chez IG France.

La situation paraît notamment préoccupante dans plusieurs pays dont l'Espagne, la France et la Belgique. Le Royaume-Uni était également particulièrement surveillé avec le risque grandissant de voir un second confinement décidé à court terme.

Il devrait l'être "encore d'avantage cette semaine avec la poursuite des discussions pour trouver un accord commercial avec l'Union Européenne, avant la fin de période de transitions, fin décembre prochain", estime M. Boy.

La prolongation de la crise sanitaire "peut nous faire craindre une reprise économique plus longue qu'anticipé. Ceci devrait accentuer la pression pesant sur Christine Lagarde pour relancer l'activité", note pour sa part Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

La présidente de la Banque centrale européenne doit s'exprimer dans l'après-midi lors d'une réunion en ligne de l'Assemblée parlementaire franco-allemande.

Du côté des Etats-Unis, les investisseurs suivront "la poursuite des négociations au congrès, dans le but de trouver un accord sur le budget et ainsi éviter un nouveau +shutdown+", soit un risque d'arrêt du financement de l'Etat au 1er octobre, selon M. Boy

Ils attendent aussi que Républicains et Démocrates trouvent un consensus sur la nouvelle enveloppe de soutien à l'économie américaine.

Grosse acquisition pour Iliad

Iliad reculait de 1,57% à 166,35 euros après avoir lancé une offre publique d'achat sur Play, opérateur de téléphonie mobile polonais pour "environ 2,2 milliards d'euros pour 100% du capital, et 3,5 milliards d'euros en valeur d'entreprise".

Airbus s'enfonçait de 2,74% à 66,69 euros. Le développement d'un avion décarboné à hydrogène constitue un "axe stratégique prioritaire" d'Airbus, qui dévoile trois concepts afin d'aboutir à un appareil en service en 2035, a indiqué son président exécutif Guillaume Faury dans un entretien au Parisien.

Suez était dans le vert (+0,58%) à 14,73 euros, Veolia perdait 1,47% à 18,49 euros et Engie 0,78% à 11,51 euros. L'ancien patron d'Engie et de Suez, Gérard Mestrallet, est opposé à l'offre "hostile" de rachat de Veolia sur le spécialiste de la gestion des déchets qui doit selon lui "rester indépendant", dans une tribune au Figaro.

Ose Immunotherapeutics grimpait de 11,40% à 6,86 euros, récompensé par des résultats positifs d'une première étape de la phase 3 de l'essai de Tedopi, vaccin thérapeutique, chez des patients atteints d'un cancer du poumon.

Le secteur bancaire, déjà fébrile vendredi, était mis à mal par une enquête internationale du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) qui montre que 2.000 milliards de dollars de transactions suspectes ont transité par les grandes banques internationales de 1999 à 2017. Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas perdaient plus de 2,50% chacune.

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