Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en net repli vendredi (-0,88%), les investisseurs semblant découragés par des indicateurs économiques qui marquent un essoufflement de la croissance en Chine et en Europe ainsi que par l'issue encore hypothétique du Brexit.

L'indice CAC 40 a reculé de 43,22 points à 4.853,70 points dans un volume d'échanges de 3,67 milliards d'euros. Au cours de la semaine écoulée, l'indice a gagné 0,84%. Mais depuis le 1er janvier, il a cédé 8,64%.

La cote parisienne, qui avait très mal débuté, est restée dans le rouge toute la séance.

Wall Street a également ouvert en baisse vendredi.

Après des données économiques confirmant une "tendance à un ralentissement de la croissance en zone euro et en Chine", "on sent une lassitude en cette fin d'année", "les investisseurs n'ont pas envie de croire" à un rebond significatif, indique à l'AFP Laurent Gaetani, analyste chez Degroofpetercam.

Signe préoccupant pour l'économie chinoise, les ventes de détail, baromètre de la consommation des ménages, et la production industrielle, ont ralenti en novembre en Chine.

En zone euro, la croissance du secteur privé a ralenti et atteint son plus bas niveau depuis plus de quatre ans en décembre. En France, l'activité est ainsi tombée en décembre à son plus bas niveau en deux ans et demi, à 49,3 points contre 54,2 en novembre.

"Cela inquiète les investisseurs", souligne aussi David Madden, analyste chez CMC Markets.

L'annonce d'une nouvelle chute des immatriculations automobiles en Europe a renforcé le malaise.

Sur le Brexit, la Première ministre britannique Theresa May juge encore "possible" d'obtenir des garanties supplémentaires de la part des 27 de l'UE. Mais le président français Emmanuel Macron a affirmé que les 27 pouvaient "clarifier" l'accord de retrait sur le Brexit à la demande des Britanniques, mais pas le "renégocier", à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.

Elément positif, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se sont entendus sur une réforme de la zone euro, y compris sur un budget de la zone euro, a déclaré vendredi la chancelière allemande Angela Merkel.

Les nouvelles en provenance des Etats-Unis étaient aussi plus réconfortantes: les stocks des entreprises manufacturières et de distribution aux États-Unis ont encore augmenté en octobre, un peu au-dessus des prévisions des analystes. La production industrielle a progressé plus que prévu en novembre.

Et premier signe concret de la trêve dans la guerre commerciale Pékin-Washington: la Chine a annoncé vendredi qu'elle suspendrait le 1er janvier, pour trois mois, les surtaxes douanières imposées aux voitures et pièces automobiles importées des États-Unis.

Des équipementiers automobiles mal en point

En matière de valeurs, le secteur automobile pâtissait du recul du marché européen en novembre. Les équipementiers étaient particulièrement touchés, à l'instar de Plastic Omnium (-7,04% à 19,16 euros), Valeo (-4,15% à 24,02 euros) ou Faurecia (-3,64% à 31,01 euros).

Peugeot SA cédait 0,33% à 18,24 euros tandis que Renault se repliait de 2,49% à 55,65 euros.

LVMH reculait de 1,52% à 251,95 euros après l'annonce du rachat de la société d'hôtellerie haut de gamme Belmond, réalisé sur la base d'une valeur d'entreprise de 3,2 milliards de dollars.

SoLocal se repliait de 2,74% à 0,53 euro. Euronext a annoncé que le groupe financier Rothschild and Co allait remplacer l'éditeur des sites PagesJaunes et Mappy dans le SBF 120.

EuropaCorp déclinait de 1,29% à 1,15 euro après l'annonce d'un chiffre d'affaires semestriel en forte baisse.

GTT profitait en revanche (+3,77% à 70,15 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "conserver" contre "réduire" auparavant par Kepler Cheuvreux.

afp/rp