Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en baisse mercredi (-0,34%), le marché peinant à se reprendre sur fond de craintes persistantes à l'égard d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

L'indice CAC 40 a cédé 18,32 points à 5.372,31 points dans un volume d'échanges soutenu de 3,8 milliards d'euros. La veille, il avait fini en net repli de 1,10%.

Après un démarrage en hausse, la cote Parisienne est restée dans le vert avant de changer de tendance en cours d'après-midi, dans le sillage de Wall Street qui reculait à l'exception de l'indice Nasdaq.

Les investisseurs restaient en effet inquiets de l'escalade verbale entre Pékin et Washington. Le président américain Donald Trump a ainsi menacé lundi d'augmenter encore les taxes sur les produits chinois si la Chine "augmente à nouveau ses tarifs douaniers".

En réaction, Pékin s'est dit prêt à répliquer par des "mesures quantitatives et qualitatives" de rétorsion.

"Les marchés cherchent à savoir si l'administration américaine va accroître sa pression sur la Chine ou pas", souligne auprès de l'AFP Alexandre Baradez,un analyste de IG France.

Dans ces circonstances, les investisseurs sont "moins réactifs aux questions de politique monétaire. Les éléments positifs du discours de Mario Draghi (le président de la BCE) la semaine dernière ont été effacés par ces craintes", ajoute le spécialiste.

La cote Parisienne avait en effet engrangé les gains après les propos jugés plutôt accommodants du président de la BCE, jeudi dernier. Mais cet enthousiasme a été assombri par le regain de tensions entre les deux plus grosses économies mondiales.

Luxe en berne

"Il y a eu moins de choses sur ce thème ce mercredi, ce qui a aidé à stabiliser les marchés. Mais nous avons entendu il y a quelques instants le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross, selon qui si la Chine poursuit dans cette direction, ce sera plus douloureux que si elle changeait d'attitude. Il n'y a pas de marche arrière", observe M. Baradez.

Par conséquent, la tentative de rebond de la matinée n'a pas duré à la Bourse Parisienne, même si le repli n'a pas eu la même ampleur que la veille.

Du côté des indicateurs, l'agenda était essentiellement américain. Les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont baissé deux fois plus que prévu la semaine dernière, tandis que ceux d'essence et d'autres produits distillés ont augmenté, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

En matière de valeurs, le secteur du luxe a nettement reculé, à l'instar de Kering (-2,49% à 481,40 euros), LVMH (-1,04% à 286,55 euros) et Hermès (-1,64% à 529,20 euros).

Le secteur automobile a aussi terminé dans le rouge. Peugeot a baissé de 0,47% à 20,96 euros, Renault de 1,02% à 80,82 euros, Valeo cédant 1,25% 52,44 euros.

A l'inverse, JCDecaux a gagné 7,60% à 29,18 euros, après avoir annoncé un projet de rachat de son homologue australien APN Outdoor, pour un montant de 700 millions d'euros.

Rémy Cointreau a été pénalisé (-4,23% à 117,70 euros) par un abaissement de sa recommandation par Société Générale.

Aéroports de Paris a, lui, profité (+0,88% à 193,90 euros) d'un relèvement de la sienne par HSBC.

De même, Nexans a bénéficié (+3,30% à 30,65 euros) d'un relèvement de sa recommandation par Crédit Suisse et Eurofins (+2,17% à 415,20 euros) d'un relèvement de la sienne par Exane BNP Paribas.

Le secteur technologique a fini en retrait, à l'image de Worldline (-2,79% à 52,35 euros), Soitec (-1,47% à 77,25 euros) ou STMicroelectronics (-1,04% à 21,01 euros).

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