Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé dans le rouge vendredi (-0,54%), prolongeant les pertes de la veille, se montrant soudainement moins sereine face à une nouvelle expansion de la propagation du coronavirus en dehors de Chine.

L'indice CAC 40 a reculé de 32,5 points à 6.029,72 points, dans un volume d'échanges nourri de 4,39 milliards d'euros. La veille, il avait fini en repli de 0,80%.

Au cours de la semaine écoulée, il a perdu 0,65%. Depuis le 1er janvier, il a progressé de 0,86%.

Après avoir ouvert en baisse, la cote Parisienne est repassée légèrement dans le vert avant de reperdre du terrain.

"Le marché est en train de prendre conscience que les impacts du coronavirus vont être prolongés et que des indicateurs vont se dégrader au niveau macro et microéconomique", observe Yann Azuelos, gestionnaire de portefeuille à Mirabaud France.

L'indice PMI américain, qui mesure l'évolution de l'activité, est tombé à son plus bas niveau depuis 2013, s'établissant à 49,6 points en février, tous secteurs confondus, contre 53,3 points en janvier.

A l'inverse, le marché avait profité plus tôt dans la journée de données meilleures que prévu en zone euro, où la croissance de l'activité privée y a accéléré légèrement en février et même atteint un pic de six mois.

Alors que le marché se montrait jusqu'à récemment complaisant face au risque que fait peser le coronavirus sur l'économie, les investisseurs ont "franchi un cap dans la prise de conscience de l'impact du coronavirus et se demandent quelle va être l'intensité de la dégradation des indicateurs économiques", précise M. Azuelos.

A cela s'ajoutent, selon lui, des "effets techniques de clôture de positions" de fin de mois qui appuient sur le marché.

L'apparition de nouveaux cas de contamination au coronavirus en Corée du Sud, en Iran, ainsi que dans des prisons chinoises, relançait vendredi les inquiétudes sur la propagation d'une épidémie qui a déjà fait plus de 2.200 morts.

Sopra Steria en tête du SBF 120

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé la communauté internationale à "frapper fort" contre ce virus qui a contaminé à ce jour plus de 75.000 personnes en Chine et 1.100 ailleurs dans le monde.

Son directeur général a assuré qu'il était encore possible de contenir l'épidémie même si "la fenêtre de tir" pour l'enrayer se rétrécissait.

Une équipe internationale d'experts dirigée par l'OMS se rendra samedi à Wuhan, berceau de l'épidémie du nouveau coronavirus.

Si le nombre de nouveaux cas quotidiens en Chine a baissé durant quatre jours consécutifs, il est reparti à la hausse (avec au moins 889 nouveaux cas contre 673 la veille), selon les autorités chinoises.

En matière de valeurs, les secteurs de l'automobile, des matières premières, du tourisme et du luxe, les plus sensibles au ralentissement économique, ont reflué.

Ainsi, Renault et Peugeot ont fléchi respectivement de 3,26% à 6,82 euros et de 2,25% à 20,66 euros. L'équipementier Valeo a lui aussi reculé de 4,75% à 26,24 euros après une chute de 43% de son bénéfice net.

Dans le luxe, LVMH a décroché de 1,29% à 404,50 euros, à l'instar de Kering (-0,86% à 561,60 euros) et Hermès (-0,74% à 694,60 euros).

Dans le tourisme, Accor a décliné de 1,26% à 38,50 euros. Pierre & Vacances a cédé 0,82% à 30,30 euros.

Sopra Steria a pour sa part grimpé de 12,22% à 161,60 euros, profitant d'un bénéfice net de 160,3 millions d'euros en 2019, en hausse de 28,1%.

En revanche, Genfit a lâché 3,83% à 15,84 euros alors que la biotech a annoncé que la révélation des données de sa Phase III RESOLVE-IT, traitement contre une maladie du foie et la fibrose, serait "différée de manière à incorporer les derniers commentaires de la FDA (l'agence américaine des médicaments, NDLR) attendus à la fin du mois de mars".

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