Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris continuait de progresser largement lundi à mi-séance (+1,73%), plaçant ses espoirs dans la confirmation d'une reprise économique rapide et mettant de côté les inquiétudes sanitaires.

A 12H50, l'indice CAC 40 montait de 86,60 points à 5.093,74 points. Vendredi, il avait reculé de 0,84%, ce qui ne l'avait pas empêché de gagner 1,99% sur l'ensemble de la semaine.

La cote Parisienne a ouvert en hausse de plus de 2%, suivant la forte progression des Bourses asiatiques lundi, avant de se stabiliser un peu en dessous de ce seuil.

Wall Street s'apprête à ouvrir confortablement dans le vert, après un week-end de trois jours en raison de la fête nationale.

"La dynamique des actifs à risque reste fortement haussière malgré la hausse continue des cas de coronavirus au cours du weekend", estime Pierre Veyret, analyste technique d'ActivTrades.

Les marchés continuent de surfer sur la vague des indicateurs macroéconomiques mondiaux en progression, et régulièrement meilleurs qu'anticipé. Ainsi, l'emploi américain a une nouvelle fois surpris jeudi, avec des créations records et un taux de chômage inférieur de 1,5 point aux prévisions.

"La bonne nouvelle est que les dernières données continuent de suggérer une reprise en V", où l'économie revient rapidement à son niveau d'avant crise, estime Neil Shearing, chef économiste chez Capital Economics. "La mauvaise nouvelle est que le maintien de ce rythme de reprise sera bien plus dur à partir de maintenant", nuance-t-il.

Et si le marché anticipe une reprise rapide, "cela augmente le risque de baisses plus importantes et de sautes d'humeur" si les espoirs ne sont pas concrétisés, commente Milan Cutkovic, analyste d'AxiCorp. D'autant plus que la période des résultats des entreprises commence cette semaine.

L'espoir d'une reprise rapide "relègue les considérations sanitaires au second plan", note Franklin Pichard. Pourtant, elles "suscitent des inquiétudes avec les mesures de reconfinement fortes qui se multiplient."

En plus des restrictions réinstaurées dans plusieurs Etats du sud des Etats-Unis, d'autres zones ont été reconfinées en Europe, comme la ville de Leicester en Angleterre ou une région côtière en Galice, au nord-ouest de l'Espagne.

L'épidémie, qui a fait plus de 530.000 morts dans le monde "est encore loin d'être maîtrisée et risque de peser durablement sur le rebond économique", prévient M.Pichard.

La pandémie est toujours particulièrement active en Iran, qui a dépassé son record du nombre de morts quotidien dimanche, en Amérique Latine où le Chili a franchi le seuil des 10.000 morts, mais aussi en Inde qui a enregistré 25.000 nouvelles contaminations en 24 heures, son record.

Aux Etats-Unis, pays le plus touché, plus de 57.000 nouveaux cas ont été recensés vendredi, également un record, avant les célébrations de l'indépendance durant le week-end.

Du côté des indicateurs, les investisseurs attendent l'indice de l'activité dans les services ISM aux Etats-Unis.

En Allemagne, les commandes industrielles en mai ont connu un rebond modéré, progressant moins vite qu'attendu après le plongeon d'avril.

Banque et automobile sur le devant

Sur le plan des valeurs, tout le CAC 40 évoluait dans le vert à l'exception de Wordline (-0,49% à 77,90 euros) et Teleperformance (-0,09%) à 228,30 euros.

Les valeurs cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, menaient la danse, à commencer par les banques: BNP Paribas bondissait de 3,75% à 37,64 euros, Société générale de 4,76% à 15,99 euros et Crédit agricole de 3,03% à 8,98 euros.

L'automobile était aussi en forme: Renault avançait de 3,59% à 23,08 euros et Peugeot de 3,18% à 14,75 euros.

Unibail-Rodamco-Westfield progressait de 4,38% à 53,36 euros.

SoLocal s'effondrait de 21,19% à 0,13 euro, le jour de sa reprise de cotation, après avoir trouvé vendredi un accord de refinancement avec ses principaux créanciers, reposant notamment sur une augmentation de capital.

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