Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en léger recul jeudi (0,21%), prenant le temps de digérer les nouvelles mesures de soutien à l'économie européenne annoncées par la BCE, déjà largement anticipées.

L'indice CAC 40 a perdu 10,40 points à 5.011,98 points. La veille, il avait terminé en forte hausse de 3,36%.

La cote Parisienne a effectué la plupart de la journée dans le rouge. Elle est brièvement passée dans le vert après la conférence de presse de la présidente de la BCE Christine Lagarde, pour finalement rebasculer en négatif.

"L'information à retenir est que la BCE a encore montré qu'elle était prête à tout pour soutenir l'économie", analyse auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

Mais "il n'y a pas eu d'euphorie sur les marchés car depuis plusieurs jours, ils s'étaient préparés" à ce soutien supplémentaire de l'institution, ajoute l'expert.

L'institution européenne a renforcé jeudi son imposant dispositif de soutien à l'économie en zone euro, minée par la pandémie du coronavirus, tout en maintenant ses taux à leur plus bas historique.

Le programme d'urgence "PEPP", visant à limiter les effets de la crise sanitaire et doté à la mi-mars de 750 milliards d'euros pour racheter des obligations publiques et privées, a été gonflé de 600 milliards d'euros, un montant supérieur aux 500 milliards anticipés. Il a également été prolongé jusqu'à juin 2021.

L'institut a en outre maintenu ses taux directeurs à leur plancher historique, afin de stimuler l'offre de crédit en zone euro à destination des ménages comme des entreprises alors que la BCE table sur une dégringolade de 8,7% du PIB cette année.

Marchés "très fragiles"

Les marchés européens avaient entamé la semaine en trombe, ce qui avait notamment permis au CAC de revenir mercredi au-dessus des 5.000 points, portés par les perspectives de reprise de l'activité économique alors que le risque de deuxième vague de Covid-19 après le déconfinement semble s'éloigner.

"Les marchés restent toutefois très fragiles, il suffit d'une mauvaise nouvelle sur le plan sanitaire pour les faire retomber", a nuancé M. Tuéni.

A l'inverse, selon lui, "ils semblent imperméables pour le moment aux risques" liés aux manifestations contre le racisme, les brutalités policières et les inégalités aux États-Unis ou "au risque géopolitique" avec l'aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis.

Sur le plan des valeurs, Airbus a signé la meilleure performance de la journée sur le CAC 40 en s'offrant 5,22% à 71,98 euros.

Rémy Cointreau a bondi de 11,27% à 124,40 euros, se montrant confiant pour le trimestre en cours en dépit d'une chute de 28,8% de son bénéfice net pour son exercice décalé 2019-2020.

LVMH s'est par contre effrité de 0,86% à 390,05 euros. Le groupe a indiqué jeudi qu'il n'envisageait pas d'acheter des actions du joaillier américain Tiffany sur le marché, à la suite de rumeurs générées par une baisse du cours.

La foncière Unibail-Rodamco-Westfield s'est replié de 4,27% à 63,70 euros, après être passée de 47,70 à 64,48 euros en trois séances.

L'automobile a aussi repris son souffle après des séances de fortes hausses. Renault a reflué de 1,48% à 23,61 euros et Peugeot de 1,49% à 14,20 euros.

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