Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris réduisait un peu ses pertes jeudi matin (-0,99%) après un indicateur français d'activité encourageant mais la prudence restait de mise face au risque de déception sur le front sanitaire et économique.

A 09H45 (07H45 GMT), l'indice CAC 40 cédait 44,57 points à 4.452,41 points. La veille, il avait terminé en hausse (+0,87%).

Passée une ouverture en nette baisse, la place Parisienne a légèrement réduit ses pertes après l'indicateur PMI. Le repli de l'activité du secteur privé en France, qui avait touché un plus bas historique en avril, a été moins marqué en mai, selon cet indicateur publié jeudi par le cabinet IHS Markit.

La chute à l'ouverture reflète un moral des investisseurs "plus fragile ce mois-ci par rapport à l'optimisme d'avril", selon Esty Dwek, responsable des stratégies de marché de Natixis IM Solutions.

"Les trois premières semaines de mai auront donc été des semaines de consolidation sur les marchés financiers après le fort rebond observé en mars et avril", souligne pour sa part Alexandre Baradez, responsable analyses marchés chez IG France.

Outre les fortes préoccupations économiques, les tensions entre les Etats-Unis et la Chine tout comme le risque de déception sur le front d'un vaccin représentent un risque pour les marchés.

Mercredi, les membres du comité monétaire de la banque centrale américaine "ont exprimé des préoccupations majeures quant à l'état de l'économie américaine et de ses perspectives", rappelle David Madden, analyste pour CMC Markets.

"Les craintes d'une deuxième vague du coronavirus ont été mentionnées. Les banquiers centraux étaient inquiets de la santé du système bancaire alors que les défauts de paiement et les faillites vont probablement augmenter", énumère-t-il.

Ce jeudi, ce sera au tour de la Banque centrale européenne de rendre compte de sa réunion de politique monétaire d'avril.

Les principales statistiques du jour seront les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis.

Les exportations japonaises ont connu en avril leur plus grave plongeon mensuel depuis la crise financière de 2009. Mais les analystes s'attendaient à pire.

L'Organisation mondiale de la santé a fait état mercredi du plus grand nombre de nouveaux cas dans le monde en une seule journée depuis le début de la pandémie, disant craindre ses conséquences dans les pays les plus pauvres.

La pandémie a fait plus de 325.000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine et contaminé près de 5 millions de personnes.

Le bilan des décès dus au coronavirus s'alourdit de jour en jour sur le continent américain, en particulier au Brésil et au Pérou.

A contrario, la Chine s'apprête à proclamer vendredi sa "victoire" sur le virus, à l'occasion de la réunion de l'Assemblée nationale populaire.

Le président américain Donald Trump a encore haussé le ton mercredi sur la gestion du coronavirus par la Chine, affirmant qu'elle portait la responsabilité d'une "tuerie de masse mondiale".

Un trio dans le vert

Du côté des valeurs, la Compagnie de Saint-Gobain prenait 2,70% à 25,55 euros, Airbus gagnait 0,53% à 55,34 euros et Renault 0,27% à 18,03 euros.

A l'autre extrémité, Unibail perdait 3,96% à 43,42 euros, suivi de STMicroelectronics (-2,49% à 21,92 euros et de L'Oréal (-1,70% à 249 euros).

Total reculait de 0,81% à 33,10 euros et EDF de 2,47% à 7,27 euros après que le tribunal de commerce de Paris a donné raison au géant pétrolier, qui souhaite renoncer, en raison de la crise du Covid-19, à l'électricité nucléaire qu'il avait commandée à EDF.

Sur le SBF 120, Air France-KLM cédait 2,13% à 3,67 euros après sa décision la veille d'arrêter l'exploitation de l'A380 deux ans et demi avant la date prévue.

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