Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a ouvert en légère hausse lundi (+0,44%), les investisseurs étant optimistes quant aux perspectives de reprise du dialogue sino-américain mais toujours prudents face au risque de contagion de la crise en Turquie.

A 09H18 (07H18 GMT), l'indice CAC 40 prenait 23,72 points à 5.368,65 points. Vendredi, il avait fini en très léger repli de 0,08%.

Ce démarrage dans le vert traduit "un espoir de +règlement à l'amiable+ des questions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine", selon les analystes de Mirabaud.

En fin de semaine dernière, la Chine a apaisé les tensions avec les Etats-Unis en annonçant l'envoi d'un émissaire à Washington à la fin du mois pour reprendre les négociations commerciales.

"Les négociations entre les Etats-Unis et la Chine doivent reprendre ce mois-ci mais les investisseurs restent prudemment optimistes car ce n'est pas parce qu'une réunion est prévue que quelque chose va en sortir", prédit David Madden, un analyste de CMC Markets.

L'optimisme des investisseurs reste tempéré par la situation en Turquie où l'escalade des tensions avec les Etats-Unis s'est poursuivie ce week-end.

"Certains croient pouvoir nous menacer avec l'économie, les sanctions, les taux de change, les taux d'intérêt et l'inflation. Nous avons mis au jour vos manigances et nous vous défions", a lancé le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du congrès de son parti samedi, visant directement Washington.

Les deux pays sont au coeur d'une crise diplomatique, notamment liée au cas d'un pasteur américain assigné à résidence en Turquie et dont les Etats-Unis réclament la libération.

L'escalade des tensions autour de ce sujet et les menaces répétées de sanctions contre la Turquie ont précipité la chute de la livre turque qui a perdu 40% de sa valeur depuis le début de l'année.

Rebond des valeurs minières

"Les investisseurs sont toujours inquiets de voir les banques qui ont prêté de l'argent aux établissements financiers turcs faire défaut. Il est possible que l'on voit une augmentation des prêts à risque au sein du système bancaire turc et que cela s'étende à la zone euro", craint David Madden.

"Les mêmes thématiques sont toujours présentes en toile de fond: escalade protectionniste entre la Chine et les Etats-Unis, crise entre Washington et Ankara, Brexit, intentions du gouvernement populiste italien...", résument les analystes stratégiques du courtier Aurel BGC.

Du côté des indicateurs, l'agenda était plutôt dégarni.

Sur le front des valeurs, Vinci prenait 0,32% à 82,18 euros après l'annonce du rachat par sa filiale Eurovia des activités industrielles et des travaux routiers de l'Américain Lane Construction pour 486 millions d'euros.

Air France-KLM se reprenait (+0,68% à 8,83 euros) après un vendredi dans le rouge, à la suite de la nomination de son nouveau patron, le Canadien Benjamin Smith.

Les valeurs minières rebondissaient également à l'image d'Eramet qui s'appréciait de 4,67% à 75,10 euros ou d'ArcelorMittal qui gagnait 2,24% à 25,57 euros.

Les valeurs du luxe étaient quant à elles bien orientées. Kering grimpait de 1,41% à 459,50 euros, Hermès était aussi en hausse de 0,48% à 547,20 euros tout comme LVMH qui montait de 0,19% à 297,45 euros.

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