Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini légèrement dans le rouge (-0,39%) lundi, les investisseurs faisant preuve d'attentisme avant le vote sur le Brexit et après des statistiques chinoises décevantes.

L'indice CAC 40 a reculé de 18,59 points pour terminer à 4.762,75 points, dans un volume d'échanges faible de 2,8 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini en baisse de 0,51%.

La cote Parisienne a débuté en net repli avant de limiter un peu ses pertes, mais sans parvenir à rebasculer en territoire positif.

"C'est une séance assez prudente en début de semaine, vote sur le Brexit oblige demain soir", avec un marché qui "se positionne de manière un peu défensive" et attentiste, a estimé auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France. "Nous avons aussi un positionnement défensif global après ces chiffres chinois sur la balance commerciale où les deux composantes, importations et exportations, sont mauvaises."

Pour la deuxième année de suite, l'excédent commercial de la Chine s'est globalement dégonflé en 2018, tout en s'accentuant vis-à-vis des États-Unis, excédés par le déséquilibre des échanges bilatéraux.

Les investisseurs "ont gardé ce sentiment négatif sur la Chine toute la journée", a précisé M. Baradez. Or, Pékin constitue un baromètre important pour les marchés du fait du poids de son économie dans la dynamique de croissance mondiale.

En dépit de ces chiffres chinois "très mauvais", selon M. Baradez, la baisse du marché est restée limitée, les investisseurs attendant surtout le vote sur le Brexit pour se positionner de façon plus tranchée.

Les dirigeants de l'UE ont donné lundi un coup de pouce à la Première ministre Theresa May dans un ultime effort pour tenter de convaincre les députés britanniques de voter mardi l'accord de divorce, menacé d'un rejet aux conséquences imprévisibles.

Le gouvernement britannique a publié dans la matinée une lettre signée par le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker censée apporter de nouvelles assurances notamment sur l'une des dispositions les plus controversées de l'accord: le "backstop" irlandais.

Par ailleurs, "nous avons désormais le +shutdown+ le plus long de l'histoire à mettre désormais à l'actif de Trump", ce qui n'est pas une bonne nouvelle, a poursuivi M. Baradez. "Ce n'est plus l'élément sans conséquences qu'il pouvait être précédemment et cela peut commencer à avoir un impact sur l'économie."

Côté indicateurs, le tableau n'était guère plus reluisant en Europe, où la production industrielle dans la zone euro a reculé de 1,7% en novembre par rapport à octobre, un résultat plus mauvais que celui attendu par les analystes.

L'auto redémarre

Les équipementiers automobiles ont repris des couleurs après plusieurs séances de nette baisse: Valeo a fini en hausse de 4,22% à 26,44 euros, devant Plastic Omnium (+3,28% à 22,66 euros), Faurecia (+2,98% à 35,21 euros) et Michelin (+2,49% à 88,94 euros).

Renault a avancé de 1,37% à 56,10 euros. Le ministre des Finances Bruno Le Maire a assuré lundi qu'il y avait "un pilote dans l'avion" chez Renault avec la gouvernance provisoire mise en place après l'incarcération du PDG Carlos Ghosn, assurant que l'Etat actionnaire jouait "pleinement son rôle".

Les valeurs du luxe, secteur sensible à l'économie chinoise, ont en revanche souffert. LVMH a perdu 2,56% à 251,70 euros, Kering 2,02% à 397,70 euros et Hermès 1,55% à 488,70 euros.

Le secteur de la sidérurgie a aussi été gagné par la morosité, la Chine étant le premier importateur de matières premières. Le titre Vallourec a chuté de 3,03% à 1,81 euro tandis qu'Eramet a reculé de 2,65% à 62,35 euros.

L'action Euronext a terminé dans le vert (+1,06% à 52,55 euros) après le lancement formel de son offre publique d'achat sur la Bourse d'Oslo.

Le titre Orpea a dévissé de 7,50% à 86,28 euros après un abaissement de recommandation sur la valeur par Exane BNP Paribas.

Le titre Alstom a cédé 2,27% à 34,40 euros. L'autorité allemande de la concurrence émet à son tour des réserves sur le projet de fusion dans le rail entre l'allemand Siemens et le français Alstom, qui apparaît de plus en plus compromis, selon des informations de presse.

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