Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a débuté en hausse mardi (+1,54%), continuant à suivre avec optimisme les processus de déconfinement synonymes de reprise économique.

A 09H21 (07H21 GMT), l'indice CAC 40 prenait 69,83 points à 4.609,74 points. La veille, il avait fait un bond de 2,15%.

"Après la séance euphorique d'hier alimentée" notamment par "les espoirs d'un redémarrage sans accroc de l'économie européenne", la hausse est au rendez-vous sur les indices, a relevé John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

"Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Les indices américains et britanniques étant fermés, les marchés européens en ont profité pour nettement progresser, sans grand volume cependant" lundi, a-t-il complété.

"Les investisseurs apprécient aussi la poursuite de la progression du prix du baril de pétrole" ainsi que "la promesse de soutien accru de la banque centrale" après les déclarations du gouverneur de la Banque populaire de Chine (PBOC) affirmant que l'institution "allait renforcer sa politique économique et poursuivre ses efforts pour abaisser les taux d'intérêt des prêts", a ajouté l'expert.

Fort de ces nouvelles, les investisseurs mettaient encore de côté les tensions croissantes entre la Chine et les États-Unis, avivées par le retour des protestations à Hong Kong en réaction à un projet de loi chinois sur la sécurité qui vise à interdire la trahison, la sécession, la sédition et la subversion.

Selon Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque, cela devrait toutefois rester "un des marqueurs des marchés boursiers dans les semaines à venir" qui viendra "s'ajouter aux incertitudes économiques déjà existantes en lien avec le coronavirus".

"Tenant compte de l'évolution des Bourses en 2018 et en 2019, on sait qu'elles résistent plutôt bien à ces tensions sino-américaines mais cela n'exclut pas de forts chocs baissiers passagers. Surtout, a-t-il estimé, le contexte actuel est déjà suffisamment anxiogène pour ne pas ajouter un risque supplémentaire dans la longue liste dressée par les investisseurs".

Du côté des indicateurs, le moral des consommateurs devrait croître en juin après être tombé en mai à son plus bas historique en chutant de 25 points, selon le baromètre GfK.

La confiance des consommateurs (Conference board) et les ventes de maisons neuves aux États-Unis sont également à l'agenda.

Unibail mène le bal

En matière de valeurs, Unibail-Rodamco-Westfield (URW) prenait la tête de l'indice CAC 40 avec un bond de 5,10% à 46,80 euros. Le groupe qui enregistre la plus forte perte depuis le 1er janvier (plus de 66%) profitait à plein du retour de l'optimisme.

Accor en bénéficait également, prenant 3,73% à 23,65 euros.

Sanofi prenait 0,79% à 88,36 euros, dans la foulée de l'annonce de la revente de l'essentiel de sa participation dans son grand partenaire américain, Regeneron, ce qui devrait lui rapporter plus d'une dizaine de milliards d'euros.

Renault montait de 3,93% à 18,67 euros. Le syndicat CFDT du groupe Renault, reçu lundi par la direction du constructeur automobile, a indiqué à l'issue de ce rendez-vous qu'il n'y aurait "pas de fermeture" du site de Flins "mais une évolution de l'activité".

Scor s'enfonçait à l'inverse de 4,61% à 23,16 euros, pénalisée par l'annonce du non versement de dividendes au titre de l'exercice 2019 et du report de son assemblée générale au 16 juin.

Korian reculait aussi de 0,61% à 32,48 euros. Les personnels de plusieurs dizaines d'Ehpad ont fait grève lundi pour réclamer une prime et des revalorisations salariales, le groupe promettant dans la journée qu'un bonus de 1.500 euros serait versé à tous ses salariés en juillet.

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