PARIS (Reuters) - Les mouvements de protestation contre la réforme des retraites présentée par le gouvernement français avaient ce jeudi un impact limité sur le secteur de l'énergie en dépit d'un appel à la grève de 48 heures.

La production électrique a été réduite d'un gigawatt (GW) au réacteur de Belleville 1, montrent des données d'EDF, l'exploitant de la centrale située dans le Cher.

Cette diminution est à comparer à celle d'environ 6,6 GW enregistrée le 19 janvier dernier, jour de grève interprofessionnelle et intersyndicale.

Dans les raffineries, les arrêts de travail n'ont pas été aussi nombreux que l'espéraient les grévistes, même si les livraisons ont pu être perturbées par endroits.

L'intersyndicale contre la réforme des retraites s'est efforcée mercredi d'afficher son unité alors que la CGT a prévu de nouvelles grèves dans certains secteurs sans attendre la prochaine journée de mobilisation interprofessionnelle le 31 janvier.

Elle a notamment appelé à une grève de 72 heures dans le secteur pétrolier à partir du 6 février.

Dans le contexte inflationniste que traverse la France, rien ne permet de dire que les syndicats seront en mesure de convaincre les salariés à s'engager dans un conflit dur, ce que concédait jeudi un représentant de la CGT chez Esso, groupe exploité par la major américaine ExxonMobil.

"Les salariés du secteur pétrolier sont contre cette réforme, mais ils ne veulent pas être en première ligne", a dit ce représentant.

"L'objectif est de maintenir la pression sur le gouvernement et d'encourager les salariés des autres secteurs à se mobiliser. Rien de spectaculaire n'est prévu sur nos sites, aucun piquet, aucun blocage", a-t-il ajouté.

Sur le site Esso de Fos, seules les opérations de chargement de carburant étaient perturbées, le reste des activités se déroulant sans encombre.

A Dunkerque, où se situe un dépôt de TotalEnergies, la grève a pris fin et les activités devraient redémarrer.

(Reportage Benjamin Mallet, avec la contribution de Sudip Kar-Gupta, rédigé par Jean-Stéphane Brosse et Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)