Lundi 12
février
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les marchés ont connu une semaine de forte volatilité suite à la remontée brutale des taux longs. Les craintes d’une inflation plus forte aux Etats-Unis a poussé les investisseurs à prendre rapidement une partie de leurs bénéfices. Les replis sont violents et la nervosité devrait perdurer pendant les semaines à venir, dans un marché qui est devenu algorithmé par une gestion passive de plus en plus dominante.
Indices

Les baisses indicielles sont presque historiques, surtout qu’elles s’inscrivent après des mois de hausse ininterrompue pour les actions américaines, le tout sans une once de volatilité. Les décalages font trembler.
Les trois indices majeurs à Wall Street baissent de plus de 5% sur la séquence hebdomadaire. On retrouve des écarts identiques en Europe avec le CAC40 (-5.3%) le Dax (-5.3%) ou le SMI (-5.8%).
Seuls Milan et Stockholm réalisent un parcours plus calme avec des baisses d’environ 2%.

Tous les indices mondiaux affichent dorénavant des performances négatives (exceptés le Brésil et l’Italie) depuis le début d’année, annihilant ainsi tous les bénéfices du mois de janvier.



Variation des principaux indices depuis le début de l'année
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Fonds EUROPA ONE

Cette semaine fut un baptême du feu pour Europa One. Notre sélection s'est très bien comportée en première partie de mouvement pour finalement abandonner de sa relative solidité en deuxième partie de semaine. Le fonds termine ainsi cette séquence hebdomadaire sur un repli de 4.81% contre -5.01% pour le Stoxx Europe 600 Net Return, enregistrant ainsi 0.2% de surperformance sur cette semaine fortement baissière. Le fonds est revenu sur des niveaux de Novembre 2017 alors que son benchmark teste une zone datant du mois d'Août 2017.
 
Matières premières

Le pétrole a subi sa plus forte chute hebdomadaire en deux ans. Le WTI a ainsi cédé plus de 9% en une semaine, séquence marquée par une nouvelle augmentation de la production américaine, estimée à plus de 10 millions de barils par jour selon les données du ministère de l’Energie. Cette dynamique est confortée par les chiffres de Baker Hugues, dont le décompte de forages a encore bondi de 26 nouveaux puits. Le Brent se négocie actuellement autour de 63 USD, contre 60 USD pour la référence américaine.

Nouveau repli hebdomadaire pour le compartiment des métaux précieux, qui ne parvient toujours pas à tirer profit des soubresauts des marchés actions. L’or perd 1,2% à 1332 USD tandis que l’argent abandonne 1,7% à 16,34 USD l’once.

Les métaux industriels dévissent, complètement plombés par le dollar, à l’image du cuivre qui lâche 4,1% à 6755 USD la tonne. La tendance est donc aux prises de bénéfices.

Le Brent, bloqué sous une résistance de 2014

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Marchés actions

Depuis le début d’année, seul un quart des composantes de l’indice CAC40 offre une performance positive. Parmi ces trajectoires supérieures à zéro, Publicis vient de réaliser une semaine performante. En effet, pendant que l’ensemble des adhérents de l’indice parisien subissait des pertes hebdomadaires comprises entre -5 à -10%, le groupe publicitaire affichait royalement un gain de +2%.

Premier des cinq géants publicitaires mondiaux à publier ses résultats annuels, le français a réalisé une croissance organique de 2.2% dont 5.5% aux Etats-Unis où le groupe génère 50% de ses revenus. Des chiffres, loin d’être exceptionnels mais se situant au-delà des attentes des investisseurs, ont permis à l’action de jouer un rôle défensif, tout au long de cette séquence boursière écoulée.

Représentation de Publicis en bougies journalières

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Marché obligataire

La pression s’intensifie sur les marchés obligataires avec des écarts hebdomadaires significatifs.

C’est bien entendu le T-Bond qui souffre le plus de ce changement de paradigme avec une poussée complémentaire de 18 points de base à 2.88%. Les arbitrages privilégient les emprunts obligataires dans un mouvement de « fly to quality ».
Les références européennes voient leurs rendements générer des opportunités pour les investisseurs, avec l’OAT qui franchit la barre symbolique du 1% et le Bund allemand, sur un pic de plusieurs mois à 0.77%. Dans la même veine, le dix ans suisse reste au-delà du zéro à 0.14%.

Il faut aller sur les emprunts à 5 ans pour connaître les premiers taux négatifs avec la Suisse, le Japon et les Pays Bas.
Marché des changes

L’euro a perdu du terrain face à un dollar prisé par les cambistes, compte tenu du regain d’aversion au risque. La prudence est ainsi de mise alors que les opérateurs craignent que la Réserve Fédérale diminue plus rapidement que prévu son soutien à l’économie. La paire EUR/USD se négocie ainsi autour de 1,225 USD.

Par ailleurs, la monnaie unique se fragilise face au franc suisse et contre le yen, à respectivement 1,15 CHF et 133 JPY.
Statistiques économiques

La semaine dernière aux Etats-Unis, nous avons pris connaissance de l’indice PMI non-manufacturier, meilleur qu’attendu et des inscriptions au chômage inférieures aux attentes. En revanche, le rapport JOLTS sur l’emploi a déçu, tout comme les stocks des grossistes, étant plus importants que prévu.
En Europe, l’indice SENTIX de la confiance des investisseurs a loupé le consensus, les ventes au détail étaient identiques aux attentes et l’indice PMI des services, meilleur que prévu.

Côté outre-Atlantique, de nombreuses statistiques sont attendues cette semaine, tels que les indices des prix à la consommation et à la production (consensus : 0.3% et 0.4%). Puis, nous prendrons connaissance des ventes au détail, des stocks de pétrole, de la production industrielle, du taux d’utilisation des capacités, des inscriptions hebdomadaires au chômage, et des indices manufacturiers de la Fed de Philadelphie et de New York. Enfin, le marché américain clôturera la semaine avec la publication des prix à l’importation, des permis de construire, des mises en chantier et du sentiment des consommateurs.
En Europe, les investisseurs se concentreront sur la publication du PIB trimestriel mercredi, attendu à 0.6%, et de la production industrielle, à 0.1%.
Le marché a soudainement basculé dans le stress

La bourse aime les excès. Après une série exceptionnelle de records à la hausse sur le marché américain c’est dorénavant à la baisse que des amplitudes hors normes s’inscrivent dans le marbre de Wall Street. Les ajustements font trembler. Malgré la soudaineté, ce mouvement paraît légitime et s'inscrit comme une normalisation des cours. Celle-ci intervient après une puissante phase de plusieurs mois, où les poussées indicielles franchissaient avec facilité les zones de résistance. Les actions américaines payent la note de ces extensions systématiques.

La volatilité va perdurer, c’est une évidence graphique. De plus, les opérateurs vont rester concentrés sur les prochaines statistiques de l’inflation qui va constituer la variable économique déterminante pour les futurs arbitrages.
Il conviendra de ne pas oublier que volatilité rime souvent avec opportunité.