* Le CAC 40 a perdu 0,9% et le Stoxx 600 a cédé 0,67% 
    * Le contrôle de l'inflation risque de pénaliser l'économie, selon Powell
    * Le PIB américain s'est contracté de 1,6% au T1
    * Les déclarations de Lagarde sur l'inflation fait baisser l'euro 

    par Laetitia Volga
    PARIS, 29 juin (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en baisse
mercredi avec les craintes renouvelées de récession alors que les grandes
banques centrales - la Réserve fédérale américaine en tête - sont engagées dans
un durcissement de leur politique monétaire.   
    À Paris, le CAC 40         a perdu 0,9% à 6.031,48 points. Le Footsie
britannique         a cédé 0,15% et le Dax allemand          a abandonné 1,73%. 
    L'indice EuroStoxx 50             a reculé de 0,99%, le FTSEurofirst 300
         de 0,44% et le Stoxx 600          de 0,67%.
    À la clôture des Bourses européennes, l'indice Dow Jones        était
stable, grâce à Goldman Sachs       , soutenu par le passage à l'"achat" de
BofA, tandis que le Standard & Poor's 500        perdait 0,2% et le Nasdaq
Composite         0,4%, les investisseurs s'inquiétant de l'impact sur
l'économie du resserrement monétaire de la Fed, déterminée à agir contre
l'inflation.
    Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré dans le cadre
du Forum annuel de la Banque centrale européenne (BCE) au Portugal qu'il
existait un risque que la remontée des taux d'intérêt de la Fed ralentisse trop
fortement l'économie mais que le plus grand danger restait le niveau élevé de
l'inflation sur une longue période.             
    Plusieurs responsables de la Fed ont plaidé ces derniers jours en faveur
d'une hausse plus rapide des taux d'intérêt pour faire baisser l'inflation, ce
qui n'est pas de nature à rassurer les marchés, de même que la contraction un
peu plus importante que prévu du produit intérieur brut aux Etats-Unis au
premier trimestre.             
    "Le commentaire de Jerome Powell sur le fait que le contrôle de l'inflation
implique de 'la douleur' ne pouvait qu'inciter davantage d'investisseurs à
appuyer sur le bouton vendre", a déclaré Chris Beauchamp, analyste chez IG. "Un
rebond durable semble peu probable."
    L'annonce d'un ralentissement inattendu de l'inflation allemande à 8,2% sur
un an en juin et d'une baisse de 0,1% d'un mois sur l'autre n'a pas été
suffisante pour soutenir les actions, d'autant que Christine Lagarde, la
présidente de la BCE, a jugé peu probable le retour à une période de très faible
inflation.                          
    
    VALEURS 
    Portés mardi par l'assouplissement des règles de quarantaine pour les
voyageurs étrangers en Chine, les compartiments cycliques - comme celui de
l'automobile (-2,6%)         - sont repartis à la baisse, affectés par les
craintes économiques, 
    Seul le secteur défensif de la santé a fini dans le vert (+0,73%)        .
    A Paris, Sanofi           (+1,52%) s'est octroyé la tête du CAC 40 et
Renault           (-5,57%) a été la lanterne rouge de l'indice.     
    Ailleurs en Europe, H&M          a pris 2,2% après avoir publié un bénéfice
trimestriel supérieur aux attentes.             
    Plus forte baisse du Stoxx 600, Just Eat Takeaway           a chuté de
16,52% après les déclarations du directeur général de sa filiale américaine
Grubhub précisant que la cession de celle-ci n'est pas imminente.             
        
    CHANGES
    L'euro est passé dans le rouge après les déclarations de Christine Lagarde,
la présidente de la BCE, sur la probable fin de l'ère de très faible inflation.
    La monnaie unique européenne recule de 0,44% à 1,0472 dollar, au plus bas
depuis une semaine.
    Le dollar, aidé par son statut de valeur refuge, prend 0,36% face à un
panier de devises internationales.       
    La livre sterling abandonne près de 0,5% face au billet vert à la suite des
propos jugés accommodants de Swati Dhingra, qui doit rejoindre en août le Comité
de politique monétaire de la Banque d'Angleterre. L'économiste a estimé que la
banque centrale britannique devait procéder à un resserrement très progressif de
sa politique car certains signes suggèrent qu'un ralentissement de l'économie
est plus proche que prévu.
    
    TAUX
    Les rendements des emprunts d'Etat en zone euro ont fini en forte baisse :
celui du dix ans allemand a perdu plus de 13 points de base à 1,506% et le dix
ans français a clôturé à 2,053%.
    Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à même échéance est en
baisse de 10,5 points de base à 3,1022%.            
    
    PÉTROLE
    Le marché du pétrole monte légèrement, les inquiétudes sur l'offre
l'emportant de peu sur les préoccupations liées à l'économie mondiale.
    Le Brent         gagne 0,05% à 118,04 dollars le baril et le brut léger
américain (West Texas Intermediate, WTI)        0,21% à 111,99 dollars.

    A SUIVRE :              
    

 (Rédigé par Laetitia Volga, avec Olivier Cherfan, édité par Bertrand Boucey)