PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mais au-dessus de leurs plus bas du jour mardi après les déclarations de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, écartant l'éventualité d'une modification plus rapide que prévu de la politique monétaire américaine et minimisant les risques de flambée inflationniste.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,22% (12,4 points) à 5779,84 points alors qu'il abandonnait 0,79% en fin de matinée et à Londres, le FTSE 100 a grappillé 0,21% alors qu'à Francfort, le Dax reculait de 0,61%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,29%, le FTSEurofirst 300 0,56% et le Stoxx 600 0,42%. Ce dernier a perdu jusqu'à plus de 1,5% en séance et touché son plus bas niveau depuis le 3 février.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le rouge, le Dow Jones cédant 0,4%, le Standard & Poor's 500 0,68% et le Nasdaq Composite 1,57%, mais tous trois ont également réduit leurs pertes après les propos de Jerome Powell sur l'inflation.

Lors d'une audition très attendue par la commission bancaire du Sénat à Washington, le président de la Fed a souligné que l'économie américaine avait encore besoin des mesures de soutien mises en oeuvre depuis le début de la crise du coronavirus et que si la reprise pouvait favoriser une reprise de l'inflation, celle-ci n'atteindrait sans doute pas un niveau préoccupant.

Ses déclarations ont apaisé au moins en partie les craintes de voir la remontée des rendements obligataires et une flambée des prix obliger la banque centrale à resserrer plus tôt que prévu sa politique monétaire.

"Powell pense que la politique monétaire doit rester accommodante. Même si on a progressé vers la reprise, il reste beaucoup à faire pour ce qui concerne le marché du travail et beaucoup à faire avant que l'inflation ne devienne un motif de préoccupation", commente Michael Arone, responsable de la stratégie d'investissement de State Street Global Advisors.

VALEURS

Le recul sectoriel le plus marqué du jour en Europe est pour le compartiment des hautes technologies, dont l'indice Stoxx a cédé 1,79% dans le sillage du Nasdaq, en proie aux doutes sur les niveaux de valorisation atteints par les poids lourds du secteur.

A Paris, les plus fortes baisses du CAC 40 sont pour STMicroelectronics, qui a abandonné 2,75%, et pour Dassault Systèmes (-1,99%)

Dans le secteur bancaire, HSBC a reculé de 0,85% après la publication de ses résultats annuels et la révision à la baisse de son objectif de rentabilité à moyen terme.

A la hausse, plusieurs valeurs du transport, du tourisme et du commerce profitent des espoirs placés dans la levée annoncée de mesures de confinement au Royaume-Uni: la compagnie aérienne Air France-KLM a gagné 2,64%, l'hôtelier Accor 2,77%, l'exploitant de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield 2,36%.

En tête du CAC, Airbus et Safran ont pris respectivement 3,29% et 3,35%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Dans la zone euro, Eurostat a confirmé le retour de l'inflation en territoire positif en janvier, à 0,9% en rythme annuel, un rebond alimenté notamment par la hausse des prix des services.

Aux Etats-Unis, l'indice de confiance du consommateur du Conference Board est remonté plus qu'attendu en février, à 91,3 après 88,9 en décembre, alors que le consensus Reuters le donnait à 90,0.

CHANGES

Le dollar, pratiquement inchangé avant les déclarations de Jerome Powell, s'est ensuite orienté à la hausse même s'il a vite réduit ses gains par rapport aux autres grandes devises (+0,13%).

L'euro est quasi stable, juste en dessous de 1,2160 dollar.

La livre sterling profite de son côté de la perspective d'une levée progressive du confinement au Royaume-Uni: elle s'apprécie de près de 0,3% face au dollar comme face à l'euro.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence de la zone euro ont certes réduit leurs gains après les propos de Jerome Powell mais restent clairement orientés à la hausse: celui du Bund allemand à dix ans, à -0,314%, a pris près de trois points de base sur la journée.

Sur le marché obligataire américain, celui des Treasuries de même échéance a effacé ses gains pour revenir à 1,3602% après un pic à 1,389%.

PÉTROLE

Les cours du brut reculent un peu mais restent proches de leur plus haut niveau depuis plus d'un an, les annonces de mesures de déconfinement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, encourageantes pour la demande, limitant les prises de bénéfice.

Le Brent abandonne 0,05% à 65,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,24% à 61,55 dollars.

(Marc Angrand)