Pour reprendre les mots du vice-président de la Commission Européenne, Valdis Dombrovskis, « L'impact économique du confinement est plus grave que ce que nous avions prévu au départ. », cette déclaration va donc à l’encontre du dernier communiqué de la Banque de France, qui se montrait un peu plus optimiste dans ses prévisions économiques, mais tranche surtout avec l’ambiance euphorique des marchés qui se contentent pleinement du redressement des divers indicateurs économiques dans le monde. Si les prévisions de Bruxelles sont plus alarmistes sur l’état de la reprise économique (le PIB de la zone euro devrait se contracter de 8.7% en 2020 avant de rebondir de 6.1% l’année prochaine), la Commission avance tout de même que le pire pourrait être derrière nous.

Le manque de données macroéconomiques dans les prochaines séances pourrait ainsi introduire une période de consolidation horizontale sur les principales places financières du globe. Une parenthèse d’accalmie avant la saison des publications semestrielles qu’attendent de pied ferme analystes et investisseurs puisque le vent d’optimisme qui souffle sur les marchés devra coïncider avec les nouvelles prévisions des sociétés. A moins que les tensions entre Pékin et Washington ne refassent surface…

Cette période moins chargée offre ainsi les conditions idéales pour s’intéresser à d’autres sous-jacents, comme les matières premières et l’un de mes actifs de prédilection : l’or. Je vous en parle puisque la relique barbare a réalisé un énième record annuel et tutoie la barre des 1800 USD l’once.

Politiques monétaires ultra-accommodantes, inquiétudes liées au Covid-19, achats d’or de banquiers centraux, stratégie de couverture sur les marchés actions et baisse des frictions sur les rendements obligataires, tels sont les soutiens qui se manifestent simultanément derrière la hausse des cours du métal doré. Si cette performance peut paraître paradoxale à première vue compte tenu de l’appétit pour le risque des investisseurs, il convient de garder à l’esprit que l’or dispose d’un super pouvoir très recherché aujourd’hui : il brille lorsque les rendements des actifs sans risque fléchissent. C’est justement le cas des obligations d’Etats qui délivrent pour la plupart des rendements réels négatifs (c’est par exemple le cas pour le 10 ans US).

Autrement dit, plus les rendements réels sont mauvais, plus l’or est attractif, puisque, pour un même degré de liquidité, le métal doré ne délivre aucun rendement, en plus de n’être adossé sur la dette d’aucun Etat. Que demander de mieux ?

Parlons maintenant performance, je vous glisse ci-dessous le parcours des prix de l’or, mis en perspective avec celui du Nasdaq100.

Il est assez dérangeant de constater que l’or réalise une performance similaire à celle du Nasdaq 100 (on parle de l’indice qui semble invulnérable et indépassable) sur les deux dernières années, une observation que l’on peut reproduire sur un an ou depuis le 1er janvier.

Etant bien lancé sur le sujet, je me permets d’un fournir un petit dernier pour la route. Vous trouverez désormais ci-dessous les performances boursières des GAFAM, avec celles des plus grandes compagnies minières aurifères, toujours sur une période de 2 ans glissants.

Sur les deux dernières années, les plus grandes minières spécialisées font aussi bien voire mieux que les stars de la Tech US (cliquez sur le graphique pour agrandir). Pour celles et ceux qui sont intéressés par la thématique de l’or et de l’argent, nous vous avons concocté une liste thématique intégrant les principaux acteurs.

Revenons à nos moutons, les places asiatiques refont le match d’hier puisque Shanghai progresse et accentuent son rebond tandis que le Nikkei baisse de 0.78%. Tôt ce matin, les indicateurs de préouverture sont baissiers en Europe et aux Etats-Unis. Vers 8h00, ces derniers indiquent une ouverture en baisse de 0.8% pour le CAC, qui met le cap vers les 5000 points

Les temps forts économiques du jour

La seule statistique majeure de la séance sera l’étude des stocks pétroliers hebdomadaires aux Etats-Unis (16h30).

L'euro recule à 1,128 USD. L'once d'or réalise un plus haut annuel 1797 USD. Le pétrole se stabilise à 42.9 USD pour le baril de Brent et à 40.4 USD pour le baril de WTI. Le rendement du T-Bond baisse à 0,65% sur 10 ans. Le Bitcoin ne parvient pas à accélérer et se maintient sous 9300 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Alstom: JP Morgan reste neutre et maintient son objectif à 38 EUR.
  • BMW: JP Morgan réitère sa recommandation surpondérer et son objectif de cours de 63 EUR.
  • Delivery Hero: Berenberg confirme sa recommandation achat et vise 86 EUR. 
  • Deutsche Post : Bernstein est neutre sur le titre et vise 31 EUR. Bernstein et Crédit Suisse demeurent aussi neutres et visent respectivement 32 et 31 EUR.
  • Iliad: HSBC abaisse sa recommandation d’achat à conserver.
  • Netflix: Crédit suisse conseil le titre à surperformance et relève son objectif de cours de 465 à 550 USD.
  • Merck KGAA : JP Morgan demeure neutre et cible 110 EUR.
  • Telefonica: Goldman Sachs confirme sa recommandation neutre et son objectif de cours à 5.10 EUR.
  • Tesla: JP Morgan confirme son conseil sous-pondérer avec un objectif de cours à 740 USD.
  • Traton SE: Jefferies est à l’achat mais abaisse son objectif de 23 à 22 EUR.
  • Volkswagen: JP Morgan a réitéré sa recommandation surpondérer et son objectif de cours de 150 EUR.  

L’actualité des sociétés

En France

Technip signe un contrat d’un milliard de dollars aveca compagnie Assiut National Oil Processing Company portant sur l'ingénierie, la fourniture des équipements et la construction d'un nouveau complexe d'hydrocraquage pour la raffinerie d'Assiout en Egypte. Groupe ADP réalise la deuxième partie de sa prise de participation de 49% dans GMR Airports, dans des conditions révisées pour tenir compte de l'impact de la pandémie de Covid-19. Les comptes annuels de Figeac Aero basculent dans le rouge en raison des impacts du Covid-19. Air Liquide signe un contrat de long terme avec Steel Dynamics, spécialisé dans la production d'acier et le recyclage de métaux aux États-Unis. SMCP signe un prêt garanti par l'Etat. Global EcoPower réalise l'acquisition de tous les actifs de production et de commercialisation de spiruline de la société TAM, premier producteur de spiruline en France via la marque CYANE. Elis finalise l'acquisition de Kings Laundry en Irlande, qui dispose de deux usines à Cork et à Dublin et a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires d'environ 35 millions d'euros. Près de 87% du dividende 2019 de Verallia est payé en actions. Valbiotis a annoncé avoir reçu l’avis favorable du CPP et l’autorisation de l’ANSM de lancer l’étude clinique internationale de Phase II/III REVERSE-IT avec TOTUM-63, pour la réduction des facteurs de risque du diabète de type 2. Nacon signe un accord de licence global avec Microsoft pour la conception et la distribution d’accessoires sous licence officielle pour consoles Xbox et PC.

Dans le monde

Uber va livrer les courses via Cornershop, une nouvelle filiale, souhaitant tirer profit de la tendance des livraisons qui connaissent un essor depuis le confinement. Levi Strauss indique que les ventes de ses jeans Levi's avaient chuté de 62% au plus fort du confinement, la compagnie va licencier 15% de ses effectifs de bureau, soit 700 personnes. Interactive Brokers ouvre un bureau à Singapour. Boeing a trouvé des accords pour régler plus de 90% des plaintes déposées contre le groupe auprès de tribunaux fédéraux américains après l'accident d'un 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air qui a tué les 189 personnes à bord de l'appareil en octobre 2018. Le géant américain de l'assurance, The Allstate Corp., fait l'acquisition de National General Holdings Corp. pour environ 4 milliards de dollars. Deutsche Bank a accepté de payer 150 millions de dollars pour clore sur des défauts "importants" de respect des réglets de conformité dans les relations de la banque avec plusieurs clients, dont le financier Jeffrey Epstein. Electrolux publie une perte moins importante qu'initialement annoncé au titre du deuxième trimestre. Deutsche Post publie un bénéfice d'exploitation trimestriel en hausse de 16% et va verser une prime de 300 euros à chacun de ses 500.000 salariés pour récompenser leurs efforts pendant la crise du coronavirus. Zalando retire les produits Boohoo de ses sites après l'article du Sunday Times mettant en cause les conditions de travail dans une usine de la marque.

Ça publie. L.D.C, 2CRSI, Medicrea,…