Quelques mots de contexte, en commençant par un bon vieux poncif : l'éolien offshore a le vent en poupe. L'Europe est la championne incontestée en la matière, mais les Etats-Unis et l'Asie sont en train de s'y convertir. L'éolien en mer comptait 10 GW de puissance installée en 2015. En 2025, ce sera plus de 50 GW. Et les analystes tablent sur 150 GW avant 2040. Leur puissance augmente avec des mats de plus en plus hauts au service de pales de plus en plus longues. L'expertise des installateurs est allée crescendo. Voici quatre entreprises qui sont des acteurs des services maritimes disposant d'une importante division consacrée aux installations offshore.

  • Compagnie d'Entreprises CFE : le holding belge a pour actif principal DEME Offshore, leader mondial (avec la société non cotée Van Oord) des services d'installation d'éoliennes offshore et autres activités maritimes (environ 70% de l'activité, le solde étant essentiellement réalisé dans le BTP "terrestre"). DEME est capable de gérer un projet de bout-en-bout. L'année 2020 fut médiocre, mais les perspectives se sont améliorées à la fois dans le domaine des projets éoliens et dans le dragage, dont l'importance a récemment été mise en lumière par l'épisode du blocage du canal de Suez. CFE n'est pas le dossier le plus attirant en matière de fondamentaux avec sa dette élevée, sa croissance en cale sèche et son PER généreux. Mais les révisions récentes sont positives et la trajectoire de rentabilité est bien orientée.
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  • Royal Boskalis Westminster : peu connu du grand public, le Néerlandais a connu son heure de gloire récemment en dégageant l'Ever Given du canal de Suez. L'activité de remorquage est la plus petite de ses trois branches, les deux autres étant le dragage (52% des revenus) et les services à l'énergie offshore (42%). Boskalis est capable de construire des fondations, d'installer des turbines et de gérer les câbles d'interconnexion moyenne tension. Comme CFE, le groupe va profiter de bonnes perspectives sur ses principaux marchés et, comme CFE, le titre a déjà bénéficié d'une revalorisation cyclique depuis le mois de novembre dernier. Toutefois, il est en meilleur état financier et ses ratios de valorisation sont moins tendus. Il bénéficie lui aussi de révisions haussières récentes sur les perspectives de résultats.
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  • Bonheur : malgré son nom à consonnance francophone, cette société est norvégienne et fait même partie de la "galaxie" de la famille Olsen. Bonheur chapote plusieurs activités, dont une division d'installation d'éolien offshore (Fred Olsen Windcarrier) logée au sein de Fred Olsen Ocean, qui génère 42% de son activité. Ses prestations se concentrent sur l'installation des turbines. L'année 2020 fut très difficile pour le groupe, dont la rentabilité a viré au rouge, à cause notamment d'une division croisière qui a tourné au ralenti. Les services offshore ont un peu mieux résisté mais ont accusé une perte opérationnelle sur l'exercice. Avec un titre qui a gagné plus de 35% sur un an, difficile de sa satisfaire de fondamentaux très dégradés.
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  • SIF Group : seul "pure-player" de notre sélection, SIF est à l'origine un aciériste qui s'est spécialisé progressivement dans les monopieux et les pièces de transition pour l'installation des éoliennes offshore. En d'autres termes, l'entreprise basée aux Pays-Bas fournit les équipements qui vont du pied de l'éolienne au fonds de la mer. Un marché à marges modestes qui n'est pas particulièrement
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Dans ce quatuor, avantage à Boskalis donc sur une base fondamentale, alors que les trois autres titres constituent des paris plus risqués. Il existe d'autres acteurs européens cotés dans la filière, mais avec des expositions plus marginales à l'éolien offshore au regard de leur mix-activités : Subsea 7 pour les fondations et les interconnexions, Saipem pour les fondations et les câbliers Nexans et Prysmian.