La connaissance et le savoir sont les maîtres du jeu

La principale critique que Warren Buffett adresse à la diversification est que si les gains d’un investissement viennent neutraliser les pertes d’un autre, l’inverse est également vrai. Par conséquent, la diversification serait synonyme de rendements plus faibles. C’est pourquoi l’oracle d’Omaha est davantage tourné vers la concentration. D’ailleurs, on comprend aisément sa stratégie lorsqu’on regarde la composition de son portefeuille : 44,2 % sont investis sur Apple et 10,8 % sur Bank of America soit plus de la moitié de ses investissements actuels répartis sur seulement deux actions. En 1987, il détenait uniquement trois titres en portefeuille. A priori, on pourrait penser que sa stratégie est plus risquée qu’une bonne diversification. Cependant, Warren Buffett préfère investir miser gros dans une entreprise qu’il connait et qu’il comprend afin de réduire son risque et de maximiser ses gains. 

La diversification est une protection contre l’ignorance. Elle ne s’applique pas vraiment à ceux qui agissent en connaissance de cause” - Warren Buffett

Le président de Berkshire Hathaway considère qu’il est plus rémunérateur d'étudier en profondeur un nombre réduit d’industries, d'en assimiler les tenants et les aboutissants et de comprendre les réactions de ses entreprises aux tendances du marché afin de tirer parti de ce savoir pour construire un portefeuille que vous pourrez conserver contre vents et marées sans que votre sommeil en soit perturbé. 

Néanmoins, peu d’investisseurs sont aussi doués que Warren Buffett pour valoriser un business. Lire The Intelligent Investor de son mentor Benjamin Graham ne suffit pas à l’égaler, même si cet ouvrage reste riche en enseignements. Partant de ce constat, il est évident que la diversification reste un principe de base sain pour la plupart des investisseurs. Celle-ci est d’ailleurs très facile et peu chère à mettre en place aujourd’hui avec les ETF. Warren Buffett affirme à ce titre qu’un fond indiciel répliquant les performances du S&P 500 est sans doute le meilleur placement pour un particulier. 

Je crois que ce qu’il faut retenir avant tout, c’est qu’il est important de faire ses devoirs - de recherche, d’analyse et de compréhension - avant d’investir sur une action. De plus, il est sûrement préférable de détenir un nombre relativement restreint de titres. D’abord pour limiter les coûts de transaction - surtout quand on est un petit porteur - mais également parce qu’il serait impossible de suivre une centaine de valeurs. Un portefeuille composé de dix à vingt titres avec des ETF laisserait le temps à l’épargnant de connaître les entreprises dans lesquelles il est investi et ainsi de déterminer s’il est prêt à les conserver voire même de les renforcer en pleine tempête comme ce fut le cas en début d’année.