Les marchés actions européens se sont employés hier à effacer les pertes assez sévères dont ils avaient écopé vendredi. Avec plus ou moins de succès. Illustration avec le CAC40 français qui a ouvert haut avant d'accélérer, puis de clôturer un peu en dessous de ses meilleurs niveaux de la journée, tout près du cap symbolique de 7 300 points. Les gains de l'indice français ont atteint 1,5%, soit quasiment la meilleure performance européenne, si l'on excepte le FTSE MIB italien. Paris et Milan ont la particularité d'héberger pas mal de valeurs cycliques et de financières, qui ont tiré hier la performance. La palme du Stoxx Europe 600 est toutefois revenue hier à une foncière suédoise qui a bouclé sur une hausse de 8,5%. Si j'en parle, c'est parce que j'aime m'auto-torturer en essayant de prononcer des mots compliqués dans la version podcast de cette chronique. Ce champion s'appelle donc Samhällsbyggnadsbolaget, soit 23 lettres quand même.

La raison de ce rebond, après une semaine compliquée en bourse ? Eh bien je ne sais pas trop. Mon voisin de gauche au bureau m'a dit hier "non mais c'était sûr que ça allait rebondir au début de la semaine". J'ai lu ce matin à une heure indue que c'était une chasse aux bonnes affaires, des rachats à bon compte ou la proximité de la fin du mois de février. Je pourrais ajouter la position de la lune ou le fait que mon voisin Emile a décrété que c'était le bon moment pour un rebond. A vous de voir celle que vous préférez (si vous choisissez l'explication d'Emile, une courge et un verre de gnole vous seront gracieusement offerts). Plus sérieusement, des seuils techniques importants avaient été repassés vendredi en fin de séance et constituaient manifestement un beau terreau pour une reprise.

Pour autant aux Etats-Unis, la séance était partie sur les chapeaux de roues mais s'est terminée moins haut. Le Nasdaq 100 a malgré préservé 0,7% de gains, mais ceux du S&P500 et du Dow Jones se sont limités 0,2 / 0,3%. Ce qui n'a pas empêché Elon Musk de récupérer sa place d'homme le plus riche du monde dans le classement Bloomberg des milliardaires. Il est crédité de 187 Mds$ contre 185 Mds$ à notre Bernard Arnault national. Le classement évolue au gré des hausses et des baisses de LVMH et Tesla, vu que la concurrence est larguée : ce gros loser de Jeff Bezos n'atteint que 117 Mds$. Mais trêve de divagations milliarderesques. Wall Street a donc eu un peu de mal à tenir la distance, même si l'appétit pour les actifs à risques est un peu remonté. En Europe, le bon comportement des indices avait aussi été favorisé par ce qui a tout l'air d'être la fin du drama nord-irlandais, séquelles du Brexit. Rishi Sunak et Elena Von der Leyen se sont entendus sur un dispositif acceptable par le Royaume-Uni et l'UE, qui vont peut-être enfin pouvoir passer à autre chose.

Derrière la hausse des marchés actions, la toile de fond n'a pas beaucoup changé. Les rendements obligataires américains sont toujours tendus par l'incertitude sur la trajectoire des taux. L'une dans l'autre, les deux statistiques publiées hier n'ont pas beaucoup fait avancer les débats. Les chiffres de l'immobilier sont étonnamment vigoureux, alors que ceux des commandes de biens durables ont flanché. Les spécialistes ont toujours du mal à quantifier l'impact de "l'effet janvier" sur ces données. Les prix d'interprétation seront distribués à nouveau cet après-midi avec principalement l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board, publié à 16h00. Il y aura aussi des prix immobiliers et des indices d'activité, au cas où il faudrait compliquer un peu l'équation. Auparavant, la France aura publié le chiffre de l'inflation préliminaire de février, histoire de ne pas être en reste pour spéculer sur la politique monétaire à venir de la BCE.

Pour le reste, ce 28 février, en plus d'être la dernière séance boursière du mois, est apparemment une journée mondiale sans Facebook. J'aime aussi vous faire partager des informations parfaitement inutiles, en plus de vous faire gagner des courges. Dans le volet plus professionnel, Washington a donné 30 jours à ses agences gouvernementales pour imposer l'interdiction de TikTok sur les appareils fédéraux, sur fond de craintes accrues pour la confidentialité. Une sorte de journée mondiale sans TikTok qui se répéterait à l'infini en somme.

En Asie Pacifique, le Japon termine prudemment en territoire positif (+0,08%), pendant que la Chine est toujours aux abonnées absentes. Les espoirs placés dans la réouverture du pays ont l'air de s'être évaporés. Le CSI300 perd un peu de terrain à Shanghai, pendant que le Hang Seng recule de 0,5% à Hong Kong. Un Hang Seng qui en est à six séances consécutives de baisse et qui n'a progressé que deux fois au cours des treize dernières journées de bourse. La Corée du Sud et l'Australie sont un peu plus en verve avec des gains de l'ordre de 0,5%. Les indices européens, pour leur part, étaient en position attentiste après leur rebond de la veille, mais les choses se sont dégradées depuis. Le CAC40 a démarré la séance en baisse de 0,5% à 7254 points.

Les temps forts économiques du jour

La France ouvre le bal des chiffres d'inflation en février avec des données préliminaires publiées dès 8h45 ce matin. Aux Etats-Unis, les stocks de grossistes 14h30) et l'indice FHFA du prix des maisons (15h00) précéderont l'indice PMI de Chicago PMI (15h45) et la doublette indice de confiance des consommateurs du Conference Board et indice de la Fed de Richmond (16h00). Tout l'agenda ici. Ce matin, le Japon a fait état d'une production industrielle en contraction plus marquée que prévu de -4,6% en janvier.

L'euro est remonté à 1,0586 USD. L'once d'or se reprend légèrement à 1814 USD. Le pétrole reste ferme, avec un Brent de Mer du Nord à 82,12 USD le baril et un brut léger américain WTI à 75,92 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans perd un point à 3,93%. Le bitcoin évolue autour de 23 400 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adidas : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer. Berenberg passe de conserver a acheté en visant 180 EUR.
  • Aker Solutions : Nordea démarre le suivi à l'achat en visant 55 NOK.
  • Cembra : Julius Bär passe d'acheter à conserver en visant 85 CHF.
  • Cicor : Baader Helvea démarre le suivi à accumuler en visant 52 CHF.
  • Compagnie Financière Richemont : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 155 à 163 CHF.
  • Davide Campari : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 12,50 EUR.
  • Eutelsat : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 11,30 à 7,10 EUR.
  • GN Store : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 205 DKK.
  • JDE Peet's : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 25,85 EUR.
  • Lonza : RBC reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 670 à 760 CHF.
  • Medmix : Credit Suisse reste neutre avec un objectif de cours relevé de 20 à 21 CHF.
  • Mondi : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 1606 GBp.
  • OMV : Exane BNP Paribas passe de neutre à sousperformance.
  • Palfinger : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 30 à 40 EUR.
  • PSP Swiss Property : Julius Bär reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 125 à 120 CHF.
  • Puma : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre.
  • Roche : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 375 CHF.
  • Stabilus : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 71 à 80 EUR.
  • Swatch Group : Barclays reste à pondération en ligne avec un objectif de cours relevé de 346 à 372 CHF.
  • Worldline : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 51 EUR.

En France

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Casino : le chiffre d'affaires 2022 progresse de 3,8% en organique, malgré la contraction marquée de Cdiscount en France.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Stellantis signe un accord avec les syndicats sur 2 000 départs volontaires en Italie. Par ailleurs, le constructeur réalise un investissement stratégique de 155 M$ dans McEwen Copper.
  • La justice française tranche sur l'interruption ou non d'un développement de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie, en vertu d'une première décision basée sur une loi rendant les grandes entreprises françaises responsables des risques de leurs activités pour l'environnement et les droits de l'homme.
  • Axa va céder sa participation de 7,9% dans Banca Monte dei Paschi di Siena.
  • Eurazeo investit dans l’opérateur régional de data centers Etix.
  • Median Technologies finalise de la phase de soumissions préliminaires avec la FDA pour son logiciel dispositif médical, qui pourrait obtenir un feu vert au 1er semestre 2024.
  • Advicenne signe un accord de distribution de Sibnayal avec Avanzanite Bioscience pour l'Allemagne, Autriche, la Suisse et la Grèce.
  • Montagne et Neige Développement remporte un appel d'offres en Ouzbékistan.
  • AB Science annonce la publication de l'étude clinique pivot de phase III avec le masitinib dans la maladie d'Alzheimer dans la revue Alzheimer's Research & Therapy.
  • Ils ont publié aussi / ils sont sur l'agenda : Neoen, Exclusive Networks, Freelance, Hydrogène de France, Altarea, Proactis, Exclusive Networks, Atos, Vilmorin, Waga, ESI Group, Genfit

Dans le monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Adecco : les résultats du dernier trimestre 2022 montrent une progression des revenus mais un recul de la rentabilité.
  • Alcon : en marge de ses résultats 2022, le groupe a annoncé viser 9,2 à 9,4 Mds$ de revenus et une marge de base de 19,5 à 20,5% cette année.
  • Bayer : le chimiste allemand table sur un Ebitda 2023 compris entre 12,5 et 13 Mds€, un peu en deçà des attentes du consensus.
  • Grifols : le bénéfice net 2022 a augmenté de 10% pour atteindre 208 M€.
  • Ocado : le chiffre d'affaires distribution recule de 3,8% en 2022, à 2,2 MdsGBp.
  • Zoom Video Communications : le titre gagne 7% hors séance après la publication des résultats trimestriels.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures